Pluie d’étoiles à Cognac ! De 1982 à 2007, les plus grandes vedettes ont participé au Festival du film policier, un événement financé par le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC). Citons Lauren Bacall et Robert Mitchum, Claude Chabrol et Jacques Audiard. En 1995 puis en 2002, la manifestation fut marquée par la présence d’Alain Delon, disparu ce dimanche à l’âge de 88 ans.
Alain Delon, président du 13e Festival du film policier de Cognac (Charente), prend un bain de foule dans les rues…Pluie d’étoiles à Cognac ! De 1982 à 2007, les plus grandes vedettes ont participé au Festival du film policier, un événement financé par le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC). Citons Lauren Bacall et Robert Mitchum, Claude Chabrol et Jacques Audiard. En 1995 puis en 2002, la manifestation fut marquée par la présence d’Alain Delon, disparu ce dimanche à l’âge de 88 ans.
Alain Delon, président du 13e Festival du film policier de Cognac (Charente), prend un bain de foule dans les rues de la ville le 6 avril 1995.
Derrick Ceyrac/AFP
Avril 1995. Alain Delon préside du 13e Festival du film policier de Cognac (Charente). Il pose ici avec le jury, sur la scène du théâtre de la ville.
Paul Ghézi/Archives SO
En 1995, il préside la 13e édition
Avril 1995. Alain Delon préside la 13e édition. Voici comment Patrick Berthomeau, journaliste à « Sud Ouest », en charge de la rubrique culture, évoque la présence de l’immense vedette. L’article a le sous-titre suivant : « Alain Delon à Cognac, la sérénité de celui qui sait qu’il n’a plus rien à prouver ». En voici quelques extraits.
Avril 1995. Alain Delon répond aux questions des journalistes lors d’une conférence de presse au 13e Festival du film policier de Cognac (Charente).
Archives Paul Ghézi / SO
Il est arrivé le cheveu en bataille et le col défait, souriant au milieu des chasseurs d’autographes, précédé de sa réputation de cabochard et bien décidé à prouver que celle de séducteur lui sied mieux. Ce fut assez vite fait. Réprimant très vite tout début d’agacement, il se livra tel qu’en lui-même. Dans un paysage cinématographique français qui compte pas mal de vedettes mais où les stars se comptent sur les doigts de la main, il joue sur le velours et, lorsqu’il conclut ses propos […], on ne peut pas y entendre la moindre trace de vanité. Il suffit de consulter sa filmographie pour savoir qu’il est dans le vrai. Fort de cette certitude, il pouvait alors se livrer sans crainte, ce qu’il a fait. Voici donc le président Alain Delon en huit réponses.Sur sa carrière et sur ses films : « Ce ne sont pas les films, ce sont les rencontres qui comptent et j’en ai fait de grandes : Clément, Gabin, Losey, Visconti, Melville… ».Sur les rapports avec les metteurs en scène : « Un grand metteur en scène, c’est comme un grand chef d’orchestre. Quand on est deuxième ou troisième violon, on suit. Un acteur se met au service d’un metteur en scène et, quand on le respecte, on se livre, et les styles se mélangent. »Sur le « comédien » et l’« acteur » : « Il y a deux façons d’être dans cette profession. Être comédien, c’est avoir appris un métier et le faire bien. Être acteur, c’est mettre une forte personnalité au service d’un métier. C’était vrai pour Gabin, pour Ventura, ça l’est pour moi. Être acteur, c’est être un caméléon qui se met dans la peau d’un personnage en le tirant à lui. C’est en tout cas ma conception. »Sur la vie et le cinéma : « Je ne crois pas que je réaliserai un troisième film. Je ferai un troisième enfant avant… J’aurais aimé réaliser d’autres films mais j’ai une conception particulière de la réalisation ; je suis un inquiet, un perfectionniste et il faudrait que j’aliène une année entière, ce que je ne veux pas faire. Ma vie compte avant tout. Elle est plus importante que ma carrière. »Sur le « nouveau cinéma » : « Il n’y a pas de nouveau cinéma. Il y a des époques différentes et il y a toujours des gens de talent. Les gens avec qui j’aimerais tourner ont-ils envie ? Besson, Audiard ? Je crois que j’ai quelque chose à faire avec eux… »Sur le polar et les autres films : « Je n’ai pas de définition du bon polar. Seul celui qui le reçoit peut le dire. C’est la conjonction de plein de choses… J’ai fait 88 films dont 32 polars ; j’en ai fait pour tous les publics, car il n’y a pas un public mais des publics. J’assume tout ce que j’ai fait. Les erreurs comme les réussites. »Sur la presse : « Mes rapports avec elle sont pratiquement inexistants. J’ai fait en sorte qu’il en soit ainsi et je préfère avoir des articles dégueulasses et être ce que je suis. Je vis avec moi-même, je ne me donne pas d’image ; je suis ce que je suis et ce que j’ai toujours été. Je refuse la dictature de l’image. J’ai de nombreuses facettes, mais c’est toujours moi. Je suis disponible, je marche à l’instinct et au cœur. »Sur la politique enfin : « J’ai donné ma confiance à un homme, Raymond Barre. Comme lui, j’attendrai le premier tour pour savoir ce que je fais. Le spectacle peu édifiant de la campagne ne me réjouit pas. Si des comédiens faisaient la même chose, on leur enverrait des tomates… »
En 2002, le voici invité d’honneur de l’édition anniversaire
Cette année-là, Alain Delon arrive à Cognac aux commandes de son hélicoptère. L’appareil se pose dans le parc du château de Chanteloup, propriété du négociant Martell, où la superstar est hébergée. À peine installé dans les salons de la belle demeure, il répond aux questions de la presse.Alain Delon déclare : « J’ai gardé un excellent souvenir de ma venue en 1995. J’avais promis d’honorer le vingtième anniversaire. Je respecte la parole donnée, mais il y a aussi un immense plaisir à revenir à Cognac. Vous savez, je ne fais jamais les choses à contre-coeur. Cette année, je ne suis pas membre du jury, je ne suis pas concerné par tel choix, tel vote, je reviens vraiment pour le plaisir. »
Arrivée en hélicoptère d’Alain Delon à Cognac (Charente), le 12 avril 2002. Le célébrissime acteur est l’invité d’honneur du 20e Festival du film policier, un événement financé par le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC).
Archives Henri-Jean Berthélémy / SO
Alain Delon sur la scène du théâtre de Cognac, en avril 2002, lors du 20e Festival du film policier.
Archives Henri-Jean Berthélémy / SO
Alain Delon au marché de Cognac, en compagnie de Jérôme Mouhot, le maire de la ville, lors du 20e Festival du film policier. L’acteur honore de sa présence un cocktail offert par le comité national du pineau des Charentes.
Archives Henri-Jean Berthélémy / SO
Alain Delon pose en compagnie des membres de la confrérie du Franc Pineau le 12 avril 2002 à Cognac (Charente), en marge du 20e Festival du film policier.
Archives Henri-Jean Berthélémy / SO
Du plaisir, il en donnera à ses fans et aux nombreux journalistes dépêchés en Charente, dont une équipe de la télévision japonaise. Ce printemps-là, Alain Delon honorera de sa présence le cocktail offert par le comité national du pineau des Charentes au marché de Cognac. Il coupera aussi le gâteau d’anniversaire du festival, sur la scène du théâtre, en compagnie notamment de Claude Chabrol et de Jacques Audiard.
Le 13 avril 2002, Alain Delon signe le livre d’or de la ville à la mairie de Cognac.
Archives Henri-Jean Berthélémy / SO
Alain Delon lors du 20e Festival du film policier de Cognac (Charente), en avril 2002. On le voit ici partager le gâteau d’anniversaire de l’événement, en compagnie notamment de Claude Chabrol et de Jacques Audiard.
Archives Henri-Jean Berthélémy / SO
Avril 2002. Alain Delon pose au château de Chanteloup, près de Cognac, en compagnie de Lionel Breton, alors directeur de la maison de négoce Martell.
Archives Henri-Jean Berthélémy / SO