2022 sera l'année de la normalisation des politiques économiques


Publié le 26 déc. 2021 à 15 :30Tout doucement, progressivement, calmement, sans se presser, mais c’est parti. La normalisation des politiques économiques dans les pays développés devrait commencer.

Evidemment, tout dépendra de l’évolution de la situation sanitaire.La reprise étant nettement plus avancée aux Etats-Unis et l’inflation étant plus élevée, c’est de l’autre côté de l’Atlantique que le top départ a déjà été donné. La Réserve fédérale devrait remonter ses taux trois fois en 2022 pour contrer le retour de l’inflation, qui atteint 6,8 % sur les douze derniers mois, au plus haut depuis 1982.

2022 sera l'année de la normalisation des politiques économiques

Les salaires américains montent vite

« Comme les entreprises ont beaucoup investi dans le numérique pendant la pandémie, il y aura des gains de productivité. Et ceux-ci vont venir calmer l’inflation à terme », pense-t-il.

Le récit économique dominant avant la pandémie, celui de la stagnation séculaire, c’est-à-dire d’une croissance faible, a du plomb dans l’aile aujourd’hui. Autre argument pour que l’inflation se calme aux Etats-Unis  : la politique budgétaire ne soutiendra plus autant l’activité. Finis les chèques envoyés aux ménages.

Quid des difficultés d’approvisionnement ?

Reste à savoir comment vont évoluer les pénuries de divers composants. « Les goulets d’étranglement vont s’estomper au fur et à mesure que la demande va se normaliser. L’inflation que l’on observe aujourd’hui n’est pas un phénomène durable », estime Gilles Moëc, chef économiste d’Axa IM.

« Aux Etats-Unis, la consommation de biens à l’été 2021 se situait à 15 % au-dessus de son niveau d’avant la pandémie », rappelle-t-il. D’ailleurs, les tensions sur les prix des matières premières et du fret s’amoindrissent. Le problème, c’est que la situation sanitaire n’est pas claire.

« Elle reste dégradée, ce qui alimente les phases de stop-and-go », s’inquiète Olivier Raingeard, directeur des investissements de la banque Neuflize OBC. La Chine vient d’ailleurs de reconfiner plus de 10 millions d’habitants par crainte du variant Omicron, ouvrant la voie à de nouvelles désorganisations sur les chaînes de valeur mondiales.

Pas de surchauffe dans la zone euro

petit à petit, le soutien budgétaire se réduira. Ce qui fait dire à Michala Marcussen que, pour les entreprises européennes, une « augmentation des défauts de paiement semble probable ».

Pas de quoi remettre en cause la reprise économique. Mais la normalisation des politiques monétaires et budgétaires comporte tout de même son lot de risques pour 2022, surtout avec des marchés financiers dont la valorisation élevée est à la merci de la moindre surprise désagréable.