Le premier avertissement reçu par les autorités belges date du 10 juillet. On y annonçait l’imminence d’une inondation. 24 autres alertes ont suivi, pourtant les premières évacuations ont eu lieu le jeudi 15 juillet, rapporte Het Laatste Nieuws.
Face aux intempéries et aux inondations qu’a connues la Belgique la semaine dernière, d’aucuns s’interrogent de la réaction tardive des autorités. Nos confrères du Laatste Nieuws ont tenté de reconstruire le déroulé des événements. La première alerte reçue par les autorités belges date du 10 juillet : des inondations sont imminentes. Par la suite, ce seront 24 autres avertissements qui seront émis. Les premières évacuations n’auront lieu, à Liège, que le jeudi 15 juillet.
Le vendredi 9 juillet, le système européen d’alerte aux inondations (EFAS) s’agite pour la première fois. Ils voient que le Rhin va sortir de son lit dans une grande partie de la région frontalière de l’Allemagne avec la Belgique.
Le tronçon de Meuse, qui traverse la Belgique et les Pays-Bas, inquiète également. « Le samedi 10 juillet, nous avons envoyé les premiers avertissements à toutes les autorités compétentes », indique l’EFAS à nos confrères. « Les jours qui suivent, nous en avons envoyé 24 autres ». En 4 jours, 25 alertes seront émises. « La question est de savoir ce qui a été fait de celles-ci ». « Nous ne les avons certainement pas reçues », a déclaré David Dehenauw, chef du service scientifique de l’IRM. « Nous ne sommes pas abonnés à ce système, leurs rapports sont transmis aux régions. Les inondations sont d’ailleurs une compétence régionale, nous n’avons pas le droit de nous occuper des inondations à l’IRM. »
Alors, à qui ces notifications sont-elles parvenues ? Au Centre de crise fédéral, à la Direction de la Gestion Hydrologique wallonne, notamment. La Région reste vague. Lorsque nos confrères demandent au directeur de la DGH, s’il a reçu des rapports concernant la Meuse, il refuse de commenter davantage. « Il faut voir avec le cabinet du ministre de la Mobilité », répond l’intéressé. Un porte-parole du ministre Ecolo Philippe Henry assure que leurs services ont fait tout ce qu’ils ont pu. « Ces alertes ne sont qu’un paramètre sur lequel nos services gardent un œil ».
L’IRM émet lundi midi un code jaune face aux précipitations prévues. 100 à 150 mm pourraient tomber sur certaines régions, dont Liège et le Luxembourg. Dans les faits, plus de 200 mm tomberont. Très vite, le mardi, l’alerte jaune se transforme en alerte orange. Signe qu’il faut se préparer à d’éventuelles inondations. Là aussi, des manquements auraient été constatés.
Mercredi, l’IRM passe en alerte rouge. La phase d’alerte maximale se déclenche à 6 heures du matin. De gros problèmes sont déjà rencontrés autour de la Vesdre.
Le ministre-président wallon Elio Di Rupo (PS) promet qu’une enquête sera menée, mais ne précise pas quand. « Donnez-nous d’abord le temps de rechercher les personnes disparues, de dégager les débris et de donner un abri aux gens. Après cela, nous offrirons une transparence totale sur toutes les décisions. »