Artur est l’un des 3.110 élèves ukrainiens inscrits dans nos écoles. Ce jeune de 15 ans devra-t-il passer ses examens ? Sa famille d’accueil n’en sait rien. La ministre Désir laisse chaque école décider. 194 Ukrainiens sont potentiellement concernés par le CEB
Pas simple de se retrouver dans une classe de 3e secondaire si on ne maîtrise pas le français, juste un peu d’anglais en plus de l’ukrainien dont l’alphabet n’est pas vraiment semblable au nôtre. « Là, ça va mieux depuis 15 jours, depuis qu’il se retrouve dans un DASPA », explique Thomas qui accueille ce jeune mineur non accompagné que la guerre dans son pays natal a envoyé plus à l’ouest.
Thomas habite Thieulain, près de Leuze-en-Hainaut où Artur est scolarisé (au centre éducatif Saint-Pierre). Le DASPA est un dispositif d’accompagnement qu’une école peut demander dès qu’elle compte huit primo-arrivants. Ce dispositif a, bien sûr, pour objectif de familiariser au plus vite l’élève avec la langue française et notre système scolaire. Actuellement, 871 élèves ukrainiens sont scolarisés ainsi.
Artur va sans doute faire des progrès rapides. « Au début, on a essayé de communiquer avec lui en anglais. Peut-être avons-nous commis une erreur », confesse Thomas, « et aurions-nous dû lui parler en français ? Là, j’avoue que c’est un peu compliqué d’y revenir… »
ce qui lui fait penser que l’enseignement ukrainien est peut-être plus avancé dans ces matières.
La question des examens devient doucement cruciale. À une question de la députée Stéphanie Cortisse (MR), la ministre de l’Éducation, Caroline Désir (PS), a répondu que 194 élèves ukrainiens sont potentiellement concernés par le CEB de 6e primaire. « Une communication ciblée a été faite vers les écoles concernées : il appartient au jury d’école d’estimer si l’élève a la capacité de le passer, et il reste souverain pour décider de la réussite de l’année ou non et du maintien de l’élève ou non en 6e. »
3.110 élèves ukrainiens
Puisque nous sommes dans les chiffres, au 20 mai, 3.110 élèves en provenance d’Ukraine étaient inscrits dans nos écoles, 50 % de plus qu’un mois plus tôt, même si pour la ministre, « le chiffre continue donc à se stabiliser (…) D’après les statistiques des Ukrainiens arrivés en Belgique, potentiellement 5.721 élèves pourraient être scolarisés en Wallonie et à Bruxelles. »
Dans les écoles, 46,6 % des élèves sont inscrits dans le primaire, 24,5 % en maternelle, 28,7 % en secondaire, et 0,2 % dans le spécialisé (6 élèves). 1.052 élèves sont inscrits dans des écoles bruxelloises, 435 dans le Brabant Wallon, 477 dans le Hainaut, 427 à Liège, 352 en Province du Luxembourg, et 365 à Namur. « Je n’ai pas de retour attestant d’une difficulté liée à une surcharge d’élèves en provenance d’Ukraine à absorber », précise Caroline Désir.
surtout à Bruxelles, là où est scolarisée la majorité des Ukrainiens ? « 53 élèves ukrainiens sont scolarisés en 6e primaire à Bruxelles sur un total de 194 en Fédération. Il n’y a donc pas d’impact significatif attendu sur le processus d’inscription en 1re secondaire. »
Cours à distance
La ministre précise que le groupe de travail mis en place autour de l’enjeu de l’intégration des élèves ukrainiens dans le calcul de l’encadrement à la rentrée n’a pas encore livré ses conclusions.
Plusieurs questions doivent encore être abordées dans les semaines à venir. »