5 questions pour « Nice à vélo », le principal collectif local


Piste cyclable reliant Nice à Monaco, nouveautés à Cagnes-​sur-​Mer… Nice-​Presse fait un point de rentrée avec l’association « Nice à Vélo ». Toni Barros, membre du comité d’administration, répond à 5 questions. 

1 – Il y a quatre ans, la métropole niçoise présentait son « Plan Vélo » avec la création de « 160 kilomètres d’aménagements supplémentaires » promis d’ici 2026. Les infrastructures sont-​elles suffisantes ?

75 kilomètres d’infrastructures cyclables supplé­men­taires étaient prévues sur Nice en 2026. On n’est même pas à 20. Ce n’est pas du tout suffisant, on est loin de l’objectif.

On attend des aména­ge­ments, notamment dans les quartiers à l’Est, à Riquier et Saint-​Roch. Par exemple, sur la rue François-​Guisol et la rue Auguste-​Gal, une bande cyclable a été réalisée en direction du Nord. Elle a le mérite d’exister mais c’est insuf­fisant pour ce quartier. Il y a un potentiel de dévelop­pement énorme pour le vélo : c’est plat, les rues sont déjà apaisées…

On espérait également avoir l’axe Nice-​Nord qui passe par l’avenue Saint-​Lambert. Il était prévu dans le schéma cyclable et devait être réalisé après la construction du parking Jeanne-D’Arc. Mais on vient d’apprendre qu’il ne verra pas le jour. C’était pourtant très attendu : il permet­trait de desservir diffé­rents pôles généra­teurs de dépla­ce­ments, notamment le campus Valrose. 

L’association a eu des échanges, par écrit, avec l’adjoint à la circu­lation, Gaël Nofri. Il nous avait confirmé l’année dernière que cet aména­gement était bien prévu. Nous sommes dans l’incompréhension.

2 – Et concernant ce qui est déjà installé ? 

Pour les pistes qui ont été réalisées récemment, la qualité est exceptionnelle ! 

Par exemple, sur l’axe Nord-​Sud, les couloirs Liberté/​Buffa/​Gambetta Sud, c’est vraiment très bien. C’est le niveau que l’on souhaite voir dans d’autres quartiers.

On ne demande pas à avoir des pistes cyclables de partout. Nous, ce que l’on veut, ce sont des aména­ge­ments qui permettent d’effectuer des dépla­ce­ments en toute sécurité. Il nous faut un réseau struc­turant qui permette de relier les diffé­rents quartiers ainsi que les pôles généra­teurs de déplacements.

L’association est également très attentive aux services connexes qui ont été annoncés par la Métropole. Par exemple, la Maison du Vélo devrait ouvrir d’ici quelques temps. C’est une très bonne nouvelle, elle sera un point de repère pour les cyclistes. 

3 – Et pour la piste cyclable reliant Nice à Monaco ?

La route est toujours aussi problé­ma­tique. Si on prend la basse corniche, il y a une bande cyclable dans une seule direction, du cap de Nice jusqu’à Villefranche-​sur-​Mer. Après, il n’y a plus rien. Concernant le retour, donc de Monaco vers Nice, ce n’est pas possible. La vitesse des véhicules est très élevée et il n’y a pas d’infrastructures sécuri­santes. Les condi­tions sont diffi­ciles. C’est presque une autoroute !

Pourtant l’axe est très emprunté par les vélota­feurs. En plus, il fait partie de l’EuroVelo. Il pourrait être développé et donc apporter un intérêt touris­tique majeur pour notre région. Une liaison avait été annoncée dans le cadre du Plan Vélo, avec 16 kilomètres d’itinéraire, pour 2023. Mais on n’a plus de nouvelles…

4 – Cagnes-​sur-​Mer a annoncé son propre plan vélo. Qu’en pensez-vous ?

On ne peut dire que de bonnes choses. Il y a des options peu coûteuses et qui changent la vie des cyclistes. Nous avons participé à la conception, avec notre antenne à Cagnes : c’est un exemple de concer­tation et de colla­bo­ration que l’on souhai­terait voir à Nice également.

Le double-​sens cyclable sera généralisé dans la ville. Cela permet d’emprunter les voies limitées à 30km/​h dans les deux sens et donc de simplifier les dépla­ce­ments des cyclistes. Cela a un effet bénéfique pour la circu­lation et donc la sécurité. Le fait que les vélos et les automo­bi­listes soient face à face, ça augmente la co-​visibilité et ça permet de s’éviter. Il y a aussi le panneau M12, un cédez-​le-​passage cycliste. Le coût n’est pas élevé, c’est juste de la signa­lé­tique à mettre en place, mais ça change les choses.

5 – Quel bilan sept mois après l’arrivée des privés Pony et Lime à Nice ?

On a fait un bilan pour voir ce qui marchait bien ou pas. On a vu pendant l’été que les chiffres sont impres­sion­nants avec un usage beaucoup plus élevé qu’avec le VéloBleu auparavant. Après attention, il faut prendre du recul. Ce sont des chiffres estivaux, il faut voir s’il ne s’agit pas d’un effet « vacances » avec les touristes. 

En termes de facilité d’usage, c’est beaucoup mieux. En revanche, le point négatif c’est princi­pa­lement le fait que la tarifi­cation soit à la minute. Ça incite les usagers à commettre des incivi­lités, rouler très vite ou même sur le trottoir afin de raccourcir le trajet ! Une tarifi­cation au kilomètre serait plus intéres­sante, avec peut-​être des récom­penses pour ceux qui pratiquent une vitesse modérée. Les prix sont également beaucoup plus élevés…