80 élus de Gironde appellent à la mobilisation populaire contre le projet


qui pourrait être un jour coupé en deux par les rails qui pourrait être un jour coupé en deux par les rails, on compte des maires d’une quarantaine de communes, des conseillers départementaux et régionaux, cinq sénateurs et le président du Département Jean-Luc Gleyze. « Ce que l’on représente, ça a du poids, ça interpelle », souligne Vincent Dedieu, encore assez surpris d’avoir fait déplacer tout ce personnel politique.Après plus de deux heures de prises de parole, le réveil du collectif sonne comme une mobilisation générale pour empêcher la réalisation du projet de LGV vers Toulouse et Dax qui modifiera à jamais le territoire. L’objectif des élus est d’entraîner l’opinion publique contre ce projet et de réorienter les budgets vers le réseau des trains du quotidien.

Personne ne m’a jamais dit qu’il a besoin d’aller plus vite à Toulouse ou en Espagne »

80 élus de Gironde appellent à la mobilisation populaire contre le projet

« On croyait que c’était un sujet du passé. Et puis l’État a tout accéléré. Mais non, ce n’est pas trop tard. En tant qu’élus, nous avons un territoire à défendre. Il faut agir si on veut pouvoir se regarder dans une glace », a introduit Vincent Dedieu, qui faisait partie de la liste du président socialiste de la Région Alain Rousset.

L’appel au maire de Bordeaux

Coprésidé par Jean-Luc Gleyze et Christian Tamarelle, maire de Saint-Médard-d’Eyrans, le collectif renaissant va revoir ses statuts et sans doute son nom afin d’agréger plus largement toutes les forces politiques opposées à la LGV. L’appel a notamment été lancé en direction du maire de Bordeaux Pierre Hurmic.« Oui, la LGV risque de se faire. Des gens s’en sont occupés, le Premier ministre et les présidents des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, a pointé Christian Tamarelle. Toutes les communes, même celles qui ne sont pas sur le tracé, seront affectées par dix ans de chantier et des nouveaux itinéraires routiers. Et puis il y aura un impôt collectif que tout le monde va payer. »Combien ? C’est l’une des questions soulevées. Le coût de la LGV annoncé à 14 milliards d’euros paraît à tous largement sous-estimé. On pointe l’inflation des prix des matériaux accentuée par la conjoncture liée à la guerre en Ukraine.

Alain Rousset invité

« La période n’est plus à la gabegie d’argent public, a enchaîné le président du Département. Aujourd’hui, il faut répondre à la question de la mobilité du quotidien. Personne ne m’a jamais dit qu’il a besoin d’aller plus vite à Toulouse ou en Espagne. » Jean-Luc Gleyze a lui aussi insisté sur « l’impact majeur en termes de fiscalité » qu’entraînera la LGV. « Il faut faire valoir notre voix auprès de nos administrés, des contribuables qui auront à payer demain. »Alerter l’opinion publique, mobiliser comme dans les années 2000-2010 les populations, tel est le levier essentiel que veulent actionner les élus. Comment ? En organisant des manifestations publiques, en martelant des messages forts. Ils veulent aussi atteler à leur collectif les viticulteurs, les sylviculteurs, les chasseurs. Et faire converger la lutte avec les élus du Lot-et-Garonne.Mis au courant de la réactivation de ce collectif, Alain Rousset avait convié son ancien colistier Vincent Dedieu à une entrevue. Le maire d’Origne avait décliné, souhaitant d’abord prendre l’avis du collectif. Vendredi soir, les élus ont décidé de décliner l’invitation, tout en proposant que ce soit plutôt le président de Région qui vienne à leur rencontre.