Publié le 28 sept. 2021 à 23 :11Pour Morgane Anthonioz, le Covid n’aura pas eu que des mauvais côtés ! Certes, nul hôtelier ne peut accepter de bon coeur être contraint de fermer son établissement de longs mois. « Mais dans notre infortune nous avons aussi eu l’opportunité de toucher une nouvelle clientèle », explique la jeune directrice générale du Château de Courcelles.
Les confinements successifs ont en effet rappelé aux Parisiens qu’il était possible de trouver luxe, calme et volupté à moins de deux heures de route de leurs pénates. « Nombre d’entre eux ont découvert le château et plusieurs y reviennent désormais, y organisant même des séjours en famille », se réjouit Morgane Anthonioz.
Dans les pas de Rousseau, Cocteau, Dior.
Une longue histoire
Construit à la fin du XVII siècle par le baron Jacques de la Grange, conseiller du Roi Soleil, il devient un spot littéraire et philosophique très couru quand deux soeurs, les « Demoiselles de Courcelles », s’y installent dès 1758.
passeront Rousseau, Voltaire, La Fontaine, Alexandre Dumas, Racine… Petite histoire dans la grande, c’est au village de Courcelles que l’empereur Napoléon rencontrera sa seconde épouse Marie-Louise d’Autriche. Au XXème siècle le château, proche de la ligne de front de la première guerre mondiale résistera autant aux obus qu’à l’occupation allemande. Tout comme lors de la seconde guerre.
Plus joyeux, Christian Dior y donnera quelques somptueuses fêtes et Jean Cocteau, qui dit-on signa l’escalier en fer forgé, y séjournera à plusieurs reprises.
Une maison familiale
Quand Bernard Anthonioz, entrepreneur en informatique, rachète le domaine en 1988 à la famille américaine Jarvis, des viticulteurs de la Napa Valley, il est d’abord question d’en faire un lieu de séminaire, idée qui dès 1989 se transforme en hôtel. Le 4* rejoint l’association Relais & Châteaux en 1992… le jour de la naissance de Morgane Anthonioz, l’ainée de la famille.
Maitre de Maison depuis 2017, passée par l’école hôtelière suisse de Glion, elle a tous les atouts en main pour animer et faire vivre des lieux qu’elle décrit comme « une maison familiale ». Avec seulement vingt chambres ou suites, cela s’y prête bien. L’accueil est personnalisé, on vous propose de visiter les lieux pour en expliquer l’histoire.
On prend vite goût à s’attarder dans les salons à l’ancienne, à admirer le mobilier ancien et les boiseries, à découvrir le jardin d’hiver, avant de gagner sa chambre, parfaitement équipée. Et, le lendemain, de plonger dans la piscine, de taper quelques balles de tennis sur les courts ou de faire une longue balade à pied ou à vélo. La suite Marie-Louise, le salonDRLa superbe suite Marie-Louise de 100m2, finalisée pendant le Covid, témoigne à elle seule de cette dimension familiale assumée : climatisée, deux chambres, deux salles de bain, un grand salon, un bureau… De quoi accueillir six personnes.
il n’est pas rare de célébrer anniversaires et mariages. « On privatise le Château deux à trois fois week-end par mois. Avec une capacité d’accueil de 55 personnes, c’est le format idéal » précise Morgane Anthonioz, et l’ouverture en avril prochain d’une « orangerie » de 700 m2 élargira encore les capacités d’accueil.
Une belle table gastronomique
Important aussi, de passer à table déguster la cuisine du chef Lucas Vannier. Une cuisine authentique, élégante et très végétale, tournée vers le terroir et les producteurs locaux et qui évolue et épouse les saisons. S’il ne rechigne pas à utiliser les herbes, les fleurs comestibles ou le miel des ruches du Château ce chasseur peaufine en ce moment la carte de son menu en cinq services autour du gibier (sanglier, cerf, lièvre.) qui sera proposé dès le lundi 11 octobre jusqu’aux vacances de Noël.
Le cuisine du chef Lucas VannierDREffet positif du Covid, le room service a également pris de l’ampleur, promettant une vraie expérience en chambre, et les paniers pique-nique confectionnés pour profiter du parc ou des environs sont pérennisés. Une bonne idée pour les séjours prolongés en attendant l’ouverture à deux pas, dans le village de Braine, d’une brasserie. Prévue pour 2023.
Château de Courcelles, 8 rue du Château 02220 Courcelles-sur-Vesle. Tél. 03 23 74 13 53.
Chambres : à partir de 205 euros. Site : www.chateau-de-courcelles.
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