10 heures, samedi, cours Manuel. Devant la halle du marché de Saint-Amand-Montrond, entre un stand proposant du vin et un autre des vêtements, trois personnes avec, dans la main, un questionnaire, interpellent les passants.
Ces trois personnes, c’est l’équipe en charge de l’étude de revitalisation du centre-ville de Saint-Amand-Montrond. Maxime Genevrier, urbaniste au cabinet parisien MG Urba, qui a remporté l’appel d’offres avec Carine Lelièvre, experte en programmation immobilière et montage opérationnel (Foncéo-Citéliance), et Boris Vapné, architecte (SARL Mar & Boris).
Qualités, faiblesses et idées pour la commune
L’étude complète – d’une durée de huit mois et d’un coût de 80.625 euros, financée à 40 % par la Région Centre-Val de Loire et à 40 % par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) dans le cadre de Petites Villes de demain – sera rendue pour l’été 2022.
À Saint-Amand, un premier temps de concertation avec les habitants est prévu sur le marché, pour la revitalisation du centre-ville
Un temps de concertation, comme la première étape visible de l’étude, avec plusieurs objectifs : connaître les envies des habitants et recueillir leurs avis, sur les forces et les faiblesses de la commune. « Notre but est d’écouter la population sur ce qui ne va pas », souligne Emmanuel Riotte, maire (Les Républicains) de Saint-Amand-Montrond.
Sur le formulaire, plusieurs sections. Entre autres, des questions dites « précises », et certaines, plus générales, entre qualités, faiblesses de la ville, et les idées pour revitaliser celle-ci. Maxime Genevrier explique :
« Avant de proposer quoi que ce soit, nous voulons écouter les gens. Comment les habitants perçoivent leur centre-ville. Et grâce à cela, nous ferons un plan d’action. Bien sûr, toutes les doléances ne pourront être exécutées de manière exhaustive. »
empty (empty)
Carine Lelièvre enchaîne : « Notre objectif, c’est de construire un projet fédérateur ».
Transport, commerce, place de la République
Et parmi les Saint-Amandois présents au marché, certains n’ont pas hésité à répondre aux questions.
NDLR), qui ne dessert pas la rue des Fromenteaux, où j’habite. J’ai, aussi, évoqué les chaussées, dont l’entretien n’est pas idéal. »
La question du transport, Michaël, 41 ans, revenu à Saint-Amand-Montrond il y a deux ans, l’a aussi évoquée :
« Nous avons une ville agréable. Mais je trouve que les poids lourds roulent trop vite dans notre centre-ville. J’ai également parlé des commerces. Que leurs horaires soient peut-être plus adaptés à nos nouvelles vies, en télétravail. Cette concertation est une bonne initiative. »
empty (empty)
Une concertation bien vue, mais pour certains, les changements devraient être faits depuis des années. « L’éclairage public n’est pas adapté, confie Christian, Saint-Amandois depuis douze ans. Les lumières ne sont pas forcément allumées aux bonnes heures. La place de la République, il faudrait la réaménager. Mais ces choses-là ont déjà été dites. »
La place de la République justement. Cette dernière est revenue plusieurs fois dans les doléances. Élisabeth abonde :
« Elle devrait être rénovée. Garder une partie parking et en créer une seconde plus conviviale. Je trouve qu’il n’y a pas assez de commerces “conviviaux” autour. »
empty (empty)
« Construire un plan d’action avec les habitants et la mairie »
12 h 20, devant les halles. Alors que les commerçants commencent doucement à plier bagages, l’équipe en charge de l’étude se réunit.
Au total, samedi, « environ quatre-vingts habitants » ont été sondés, précise Maxime Genevrier. Il poursuit : « L’étude se fait en trois phases. Le diagnostic, la proposition de trois scénarios aux habitants, avec une exposition, et le plan-guide pour la revitalisation. Ce plan, on l’aura construit avec les habitants et la mairie. »
« On aurait pu mettre cet argent dans l’embellissement de la ville »
agir, réussir »).
Centre-ville, jeunesse et développement durable : les trois thèmes qui vont faire l’actualité, en 2022, à Saint-Amand-Montrond
Un sentiment partagé par Dominique Larduinat, élu du groupe d’opposition de gauche « Renaissance citoyenne 2020 » : « Quand tout va dans le bon sens, cela nous convient. J’espère seulement que cette concertation ne sera pas une posture. Mais nous sommes malgré tout contents de cette prise en compte. Il faut que le plus de personnes possibles soient consultées. Cette concertation ne doit pas être démagogique. »
« Le plus important, ce sont les commerces »
Samedi, Dominique Larduinat n’a, d’ailleurs, pas hésité à répondre au questionnaire de l’équipe en charge de l’étude de revitalisation du centre-ville. « Je n’ai pas inventé grand-chose, c’est inscrit sur notre programme », explique-t-il.
Pendant ce temps d’échange, l’élu a évoqué plusieurs sujets :
« La question des commerces est la plus importante à mes yeux. Il faut permettre à la population saint-amandoise d’avoir une variété de commerces au plus près du centre. Qu’elle puisse faire ses courses à pied, ou à vélo. »
empty (empty)
Marie Blasquez abonde : « Comme toutes les villes de strate similaire, on perd de l’attractivité. Mais c’est inhérent à une commune comme Saint-Amand-Montrond. Dans notre territoire, on est au bout de la Région Centre-Val de Loire. Elle perd, également, en attractivité par faute d’emploi pour les jeunes. »
« Les questions à poser, nous les connaissons »
La question de l’emploi, pour Dominique Larduinat, interroge sur les services publics présents dans la ville. « Il faut que ces derniers soient à proximité du centre-ville où il faudrait, par exemple, que Pôle Emploi revienne (l’agence a déménagé rue Moricault, près de la Pyramide des métiers d’art, à l’extérieur de la ville, en 2016, NDLR). C’est un autre sujet, mais la salle de bal devrait être rénovée. Et la place de la République, réaménagée. »
Outre la question des changements à opérer dans le centre-ville de la sous-préfecture du Cher, ce qui interpelle les élus c’est le coût de l’étude, subventionnée à hauteur de 80 % (lire ci-dessus).
certains étaient qualifiés pour mener à bien cette étude, dit Marie Blasquez. Ça me chiffonne un peu de faire appel à un cabinet. On aurait pu mettre cet argent dans l’embellissement de la ville. Les questions que l’on peut poser aux Saint-Amandois, nous les connaissons. »
Jéraud Mouchet