Une flotte de près de 300 autocars, 350 salariés, dont une grande partie est au chômage partiel depuis plus d’un an, des voyages organisés, des grandes lignes sous la bannière Flixbus, des liaisons vers les stations de ski, du transport scolaire. Panorama d’une activité au ralenti avec Marc Martrette ,directeur général de la société d’autocars Perraud basée à Tullins.
Privés de voyages de groupes, privés de navette vers les stations de ski, il ne vous reste plus que les transports scolaires ?
Oui c’est un résumé un peu court mais correct. C’est vrai que la première année, 2020, a été assez difficile notamment avec le premier confinement deux mois et demi, pendant lequel il y a eu un arrêt total de la circulation. Ensuite on a quand même eu quelques sorties scolaires, quelques voyages aussi l’été dernier, pas beaucoup mais un petit peu, et puis effectivement le gros coup dur pour nous à été cet hiver l’arrêt des stations de ski, on a fait zéro transfert entre aéroport et station, et ça c’est ça a été très dur.
Une grande partie de vos 350 salariés a été placé au chômage partiel, comment faites-vous pour tenir?
On tient, on résiste bien à la crise quand même, parce qu’on avait pris beaucoup de mesures d’anticipation notamment la gestion très rigoureuse de nos charges, de nos coûts. Ensuite on a utilisé tous les leviers que l’État a autorisé, notamment vous le disiez, le chômage partiel. D’ailleurs on veille à maintenir un lien avec nos salariés de manière très régulière, parce qu’ils sont isolés chez eux, loin de l’entreprise, depuis beaucoup trop longtemps. On attend avec impatience la reprise bien sûr.
Comment fonctionne votre entreprise, ça doit coûter cher un car qui ne roule pas ?
Alors en effet on possède certains de nos cars, on en a d’autres qui sont en « leasing » donc cette location, ce leasing qui concerne notamment les cars de « grand tourisme », nous avons pu les restituer à notre loueur en « anticipé » tout début 2020. Ce qui nous a effectivement permis de ne pas avoir des cars sur le parking qui ne roulent pas et qui coûtent. Notre flotte c’est près de 300 autocars au total.
Pour la reprise c’est encore flou en terme de calendrier, comment le vivez-vous ?
Alors c’est encore flou, mais pour nous, chez Perraud, on a décidé que notre date ce serait le 1er septembre 2021 avec la rentrée scolaire et on espère tous le début de la reprise de « l’occasionnel », des sorties scolaires en journée, des sorties des clubs de montagne, de loisirs et puis le tourisme qui va bien finir par reprendre un jour, nos clients nous attendent. Tout ça sans connaître évidemment pour l’instant la jauge et le nombre de places qui seront autorisées dans dans nos autocars.
Quel est le plus difficile dans le redémarrage de votre activité ?
On a mis en place un plan d’actions pour la reprise, car le plus difficile c’est de remobiliser les énergies, de redonner du sens au collectif. Nos salariés ont été isolés pendant quelques mois, on est tous dans un faux rythme. Il nous faut moderniser tous les accords qu’on peut avoir dans l’entreprise, moderniser aussi le télétravail, puisque on a vu que pour certains corps de métier, ça pouvait être un être efficace. Et faire en sorte que nos salariés conducteurs d’autocars retrouvent au plus vite leurs volants. Ils en ont envie.