Avec AdAstra2, le CINES renforce la puissance de son supercalculateur


L’Europe vient d’annoncer vouloir renforcer ses ambitions sur l’intelligence artificielle par la création d’usines d’IA à proximité de ses supercalculateurs… A Montpellier, le Centre informatique national de l’enseignement supérieur (CINES), installé sur le Campus Saint Priest de l’Université de Montpellier et qui est l’un des trois centres nationaux de calcul haute performance (HPC), renforce son supercalculateur AdAstra. Alors qu’il célèbre ses 45 ans, le CINES vient en effet d’inaugurer l’extension de son super bolide de calcul, baptisée AdAstra2 et désormais opérationnelle. Parmi les atouts de ce nouveau module, « des performances exceptionnelles notamment en IA, une efficacité énergétique accrue, de la flexibilité et une gestion plus efficace des données », liste le CINES. Pour son président, Guillaume Gellé, aucun doute, « la France a besoin de se doter de cette capacité de calcul, et le choix du numérique s’impose dans un paysage en pleine évolution avec un impact grandissant de l’intelligence artificielle ». Si AdAstra était déjà le supercalculateur le plus puissant de France en 2023, « avec AsAstra2, nous nous dotons d’une machine de rang mondial encore plus rapide », affirme Michel Robert, directeur du CINES, rappelant les trois principales missions de l’établissement public national : le calcul intensif, l’hébergement et l’archivage de données. A Montpellier, le CINES accueille Adastra, 11e supercalculateur mondial

Exploiter les millions de données du CHU

« En 45 ans, la performance du CINES a été multipliée par dix milliards, poursuit-il. Avec AdAstra2, nous sommes en mesure de proposer une offre de calcul pour des secteurs variés comme la géoscience, la biologie, l’astrophysique, etc., mais également permettre de nouveaux calculs pour faire de la prévision des phénomènes météorologiques extrêmes, par exemple, ou encore pour répondre à des enjeux de fusion nucléaire. Pour tout cela, il faut simuler et donc des moyens puissants pour le faire. »

Les travaux réalisés par le CHU de Montpellier avec l’aide du CINES illustrent ainsi l’importance du calcul haute performance dans l’ingénierie des modèles de langage pour l’hôpital, avec comme enjeu son impact sur la gestion des données médicales.

« Si cela fait déjà une dizaine d’années que l’IA est utilisée sur l’image, nous nous sommes rendus compte plus récemment du rôle que l’IA générative peut aussi jouer, confirme le professeur David Morquin, directeur médical chargé de la gouvernance des données et du Pôle transformation du CHU. Il s’agit ainsi d’exploiter nos millions de données, notamment les données textuelles sur l’histoire de la maladie du patient. Celles-ci sont les plus intéressantes car elles nous servent en recherche clinique pour établir des corrélations. Pour cela, nous avons besoin d’une puissance de calcul importante ».

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Plus de sobriété énergétique

Si le supercalculateur AdAstra2 s’inscrit parmi les meilleurs supercalculateurs au monde – il se situe à la 11e place mondiale en termes de puissance de calcul -, se pose néanmoins la question de sa sobriété énergétique, le super bolide informatique émettant beaucoup de chaleur qu’il faut être capable d’évacuer. Sur ce plan, l’ AdAstra2 se positionne déjà à la 3e place du classement mondial des supercalculateurs. Parmi les projets en cours pour renforcer cette sobriété, celui du raccordement du CINES au réseau de chaleur Montpellier Nord. Le maire de Montpellier et président de la Métropole Michaël Delafosse promet « des travaux très vite ». Quantique : IBM s’allie au français Pasqal pour développer « une nouvelle génération de supercalculateurs »