Entre la canicule et la pluie, cet été, la météo fait du yo-yo. Comment ne pas vouloir goûter à la mer et aux activités en extérieur lorsque les beaux jours reviennent ? Le hic, c’est qu’un coup de soleil est vite arrivé, alors on se protège en se tartinant de crème.Indice 10, indice 30, indice 50… N’avez-vous jamais hésité au moment de choisir le bon tube en rayon ? « Comment savoir quelle crème utiliser ? Qu’est-ce que veulent dire les indices et lequel correspond le mieux à chaque situation ? », nous demande Rémi, lecteur de Belin-Béliet (Gironde).
Ouest-France vous répond.Comprendre le SPFL’indice de protection solaire (ou SPF, pour « sun protection factor ») indique le niveau de protection solaire contre les UVB. D’après une recommandation de la Commission européenne, la protection sera « faible » pour un FPS 6, 10 ou 15, « moyenne » pour les FPS 20 et 25, « haute » pour les FPS 30 et 50, et « très haute » pour le 50 +.
Pour Christine Lafforgue, maîtresse de conférences à l’université Paris-Saclay, « les indices 10 ne servent à rien. Si on veut se protéger, le minimum c’est 30 ». Les indices 10 et 20 sont plutôt à rechercher en complément dans « les produits qui ont un autre job, qui est avant tout l’hydratation, l’unification du teint plutôt que la protection solaire : votre fond de teint, votre CC-crème », note la spécialiste de la formulation, la conception des produits cosmétiques et les interactions produit-peau.
Plus un indice est élevé, plus il protégera votre corps et votre visage des risques de lésions cutanées et oculaires. Celles-ci surviennent plus ou moins vite à mesure qu’augmente l’indice UV, c’est-à-dire l’intensité du rayonnement ultraviolet solaire qui atteint la surface terrestre. Cet indice est compris entre 0 et 11 + (risque élevé).
Lire aussi : Pourquoi faire sa crème solaire 100 % maison est une solution plus dangereuse qu’efficaceUn indice 30 protégera deux fois mieux d’un coup de soleil qu’un indice 15. L’indice n’a en revanche que peu d’incidence sur le taux d’absorption d’UVB. Toujours selon la Commission, « un produit ayant un facteur de protection solaire 15 absorbe 93 % des rayons UVB, alors qu’un produit de facteur 30 en absorbe 97 % ».
L’indice UV se situe entre 3 et 5 ? Choisissez au moins un SPF 30. Au-delà, un SPF 50 ou 50 + est de rigueur. La Commission européenne recommande d’appliquer fréquemment l’équivalent de « six cuillères à café pour le corps d’un adulte moyen », ce qui équivaut aux quantités testées lors des essais (2 mg/cm²).
« La réduction de moitié de la quantité appliquée peut entraîner une réduction des deux tiers de la protection assurée. »Une question de phototype« Le choix de l’indice variera ensuite en fonction du phototype, poursuit Christine Lafforgue. Il y a des critères très scientifiques, mais pour le consommateur, le plus simple c’est de se demander : est-ce que je crame chaque fois que je vais au soleil ? »Rémi, si vous avez une peau plutôt claire ou fragile et souhaitez rester dehors, prévoyez un indice 50 à renouveler toutes les deux heures.
Choisissez au moins un SPF 30 lorsque l’indice UV est de 1 ou de 2. Pour les peaux foncées ou bronzées, un indice 30 suffit à partir de l’indice 3, et aucune en dessous.Votre âge, mais aussi votre « terrain familial », peuvent arbitrer votre choix d’indice.
Il y a des cas de cancers cutanés dans votre famille ? Si oui, « c’est indice 50 tous les jours ! » Vous êtes accompagné d’un enfant ? « L’idéal, ce n’est pas de soleil, pas d’exposition exagérée. » Lorsque l’indice UV est de 3 ou plus, protégez les moins de 3 ans. Enfin, tout dépend aussi de votre terrain de vie et de la météo.
Quel indice pour quelle situation ?Journée au lac ou en bord de mer, après-midi randonnée avec fort risque de sudation ? Vous serez tentés de vous tourner vers des crèmes résistantes à l’eau. Ne vous faites pas de fausses idées. « Si l’indice 50 est résistant à l’eau, cela veut dire qu’il vous restera au moins [l’équivalent d’un indice] 25 à la fin de la journée, ou au bout d’un certain temps, si vous êtes humide, si vous avez transpiré… Mais ça ne garantit pas une super protection tout au long de la journée.
»La spécialiste évoque un autre type d’exposition : « Je vais boire un coup chez un copain, je me mets à la terrasse d’un bistrot. » L’exposition est moins directe que si vous preniez une crêpe au bord de votre piscine, illustre-t-elle. « Pour les personnes qui ont tendance à s’arrêter ou à se balader au soleil, une crème de jour avec un indice 30, c’est le minimum.
»Lorsque le soleil est à son pic, de 12 h à 14 h, son indice UV est le plus élevé. Adaptez votre SPF et vos vêtements en fonction de l’heure d’exposition, et n’hésitez pas, au besoin, à vous abriter à l’ombre.Pour les plus récalcitrants, ceux qui s’abstiendraient de mettre de la crème au motif qu’ils n’ont jamais attrapé de coup de soleil : mieux vaut prévenir que guérir.
« On n’est pas tous sujets au cancer cutané. Mais on a les moyens de se protéger, donc autant le faire. »Le bon équipementExit le bob et les casquettes à visières, qui ne suffiront que pour les yeux ! Privilégiez les chapeaux à larges bords – « c’est ce qui marche le mieux » – ou encore les chapeaux « anti-UV », qui portent bien leur nom et protègent grâce à leur tissage très serré.
L’utilisation d’un couvre-chef n’empêche pas de mettre de la crème sur le visage. Là encore, compter « une grosse cuillère à café », rappelle la spécialiste.
Dernière recommandation.
Pour une efficacité optimale, changez votre crème d’une année sur l’autre. Si jeter un flacon encore plein ne fait plaisir à personne, notez qu’avec le temps, les molécules seront de moins en moins efficaces pour protéger la peau.