Pour Agnès Pannier-Runacher en déplacement à Arques, il faut « apprendre la culture du risque »


La ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques Agnès Pannier-Runacher était en déplacement dans la commune d’Arques, ce mercredi 25 septembre. À l’invitation de François Decoster, le maire de Saint-Omer, cette dernière est venue présider une réunion du comité de suivi des inondations dans l’Audomarois.




Autour de la table de nombreux élus locaux du territoire sont venus faire des demandes à la ministre, comme Alain Méquignon, maire de Fauquembergues et président du SMAGE Aa. « Les gens ont peur. Dès qu’il pleut et que l’on voit de l’eau ruisseler dans nos rues, les gens ont peur. Depuis ces inondations, on a fait tout ce qui était possible. Il y a d’autres choses qui vont prendre plus de temps, parce que l’on doit faire des études, même si je sais que les gens n’aiment pas ce mot. Les délais courts avaient été mis en place et on voudrait que cela reste encore un peu. Dans toutes ces procédures on a encore besoin d’un allégement pour avancer le plus vite possible et pour faire les travaux qu’attendent nos populations. »



Agnès Pannier-Runacher répond lui répond : « L’État a mis des moyens considérables puisque ce sont près de 97 millions d’euros qui ont été déployés pour les travaux à l’échelle du Département. Ce que le Pas-de-Calais a subi c’est un événement extraordinaire mais qui risque de devenir ordinaire. C’est pourquoi nous devons continuer les travaux structurants. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation de vulnérabilité. Les terres sont gorgées d’eau, les nappes phréatiques sont au plus haut. Et c’est pour ça que nous allons continuer à être en vigilance extrême, précisément pour anticiper tout épisode. Mais ce qui est important pour moi, c’est de m’assurer que tous les travaux qui avaient été engagés en urgence soient bien réalisés. »



Qu’en est-il des pompes ?

Le tour de table a continué. François Decoster, à qui le Président de la République avait confié une mission, s’est également exprimé sur ce qu’il a vu chez nos voisins. « Il y a un travail à faire sur la culture du risque. Sur la gouvernance de l’eau également pour rendre le tout plus clair et plus simple. Enfin je voudrais dire également qu’il faudrait que les procédures extraordinaires, deviennent ordinaires. Il nous faut nous préparer à l’imprévisible. »

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Le maire de Fauquembergues Alain Méquignon a également posé la question qui revient sur les lèvres de beaucoup d’Audomarois ces dernières semaines : « On en est où avec les pompes ? À Cuinchy, à Calais, à Dunkerque ? Sur cette question des pompes, il faudrait une communication importante avant l’hiver. »




C’est Jacques Billant, le préfet du Pas-de-Calais qui lui répond : « Nous sommes dans une course contre la montre. La pompe à Cuinchy, on ne pourra pas la mettre en place avant la fin de l’année 2024. Mais il y aura un dispositif de substitution en attendant, avec notamment des pompes de VNF. Il y aura également l’installation d’un système de pompage à l’écluse carré à Calais avant l’automne avec le soutien financier de l’État », annonce le Préfet.

Un échange avec des Audomarois sinistrés

Pas d’annonce particulière, donc de la part de la ministre Agnès Pannier-Runacher à la sortie de la réunion qui aura duré près d’1h30. Seulement quelques déclarations avant d’échanger avec des Audomarois sinistrés. « Nous devons acquérir une culture du risque. Nous rentrons dans un monde qui est différent. Il est tombé ici une fois et demie ce que l’on considérait comme étant l’épisode d’inondation le plus élevé auquel on pouvait faire face. Une fois et demie ! Le dérèglement climatique, c’est se préparer à l’imprévisible. Nos amis Néerlandais savent le faire. Et c’est une culture que nous allons prendre ici, sur ce territoire, mais aussi dans toute la France. »Après avoir dirigé la réunion, la ministre est allée voir une zone sinistrée dans la commune d’Arques et rencontrer des habitants. Certains voulaient des réponses à leurs questions, à l’image de Noël Bodelle, du collectif Stop inondations. « On veut de la clarté et de la transparence ». Réponse de la ministre : « Qu’est-ce qu’il vous manque comme transparence ? ». Noël Bodelle : « On veut savoir exactement où est passé l’argent qui a été donné, les projets concrets qui ont été réalisés et la feuille de route qui va arriver après. Tout le monde est dans l’anxiété mais on n’a pas vraiment de réponse à nos questions. » Agnès Pannier-Runacher : « La liste des travaux est sur un site internet est-ce que vous y êtes allé voir le site internet ? ». Réponse de Noël Bodelle : « Si on veut calmer les esprits, il faut que les gens soient associés à ce qui a été fait. On a l’impression qu’on a mis du placo sur une maison qui n’avait pas de toiture, on ne va pas au cœur du problème. » Ce à quoi la ministre a répondu qu’elle était d’accord : « J’entends votre point sur la nécessité d’associer les habitants, c’est ce qu’il se passe aux Pays-Bas et c’est ce que nous devons faire. »Agnès Pannier-Runacher a promi de revenir dans les prochaines semaines pour refaire un point sur la situation.

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