Pour beaucoup, Amélie Nothomb, c’est un chapeau, une silhouette sombre et la publication d’un nouveau livre à chaque rentrée littéraire. Alors qu’elle fête ses trente ans d’écriture, nous avons voulu, à l’Express, aller voir au-delà du personnage. Qui est-elle vraiment ? Quels secrets cache-t-elle derrière son apparente volubilité ? Pendant un mois, nous avons enquêté.
Nous l’avons rencontrée, nous avons parlé à ses proches, nous l’avons lue, nous avons revisionné de vieilles émissions de télé. En marge des quatre épisodes consacrés à la romancière aux 16 millions d’exemplaires vendus, plongée dans les coulisses de notre série.
Pourtant, très vite, dans les jours qui ont suivi notre première demande, elle a donné son feu vert pour une rencontre. Rendez-vous est pris dans le fameux bureau qu’elle occupe chez Albin Michel. On y va avec un peu de trac.
Non pas qu’Amélie Nothomb soit impressionnante, elle est au contraire aimable et attentionnée. Par deux fois, elle nous propose un verre d’eau. Et nous laisse le temps d’épuiser notre longue liste de questions sur sa relation à son éditeur, à sa famille belge, ses doutes, ses angoisses, ses blessures, ses joies.
Elle répond brièvement, comme elle écrit, nous obligeant à sauter rapidement au sujet suivant. Pas par impolitesse. Amélie Nothomb est concise de nature.
Une manière aussi de ne pas s’attarder sur les questions qu’elle juge peu intéressantes. Elle propose tout de même de la rappeler en cas de besoin.
Entre-temps, on lit ou relit Premier sang, son dernier roman, que nous avions – oserons-nous l’avouer- zappé en 2021 malgré les critiques louangeuses, et ses désormais classiques Hygiène de l’assassin et Stupeur et tremblements.
On se plonge dans une montagne de documentation. Qu’allions-nous pouvoir raconter sans donner l’impression d’une redite ? Voilà tellement longtemps qu’elle arpente le paysage à raison d’un best-seller par rentrée littéraire ! Autour de nous, tout le monde a l’impression de la connaître. A l’évocation de son nom, chacun y va de sa référence : son chapeau, Jésus, les fruits pourris. et ses romans bien sûr.
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Émission spéciale avec Amélie Nothomb
Une personnalité multiple, secrète et généreuse
On lance les premières lignes vers quelques-uns de ses proches. On tâtonne, on appelle des gens qui la connaissent vraiment bien mais ne veulent pas parler d’elle, d’autres qui disent oui tout de suite mais la fréquentent à peine, persuadés tout de même d’une grande proximité entre elle et eux.
On en agace certains, on fait plaisir à d’autres, avides de partager. De son chapelier au créateur de la « géante » à son effigie, de ses fans-lecteurs à ses amis proches, on découvre une personnalité multiple, secrète et généreuse, extravagante et réservée.
Elle prend le temps de bien faire les choses. On découvre, sous ses dehors fantasques, un sérieux que l’on avait sous-estimé.
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Un mois durant, on poursuit notre enquête. Elle n’érige pas de barrières. Inutile, celles-ci sont évidentes.
La vie privée est interdite, même sur la pointe des pieds. Peu à peu, on la perçoit mieux. On découvre sa part belge, on évalue son poids chez Albin Michel, on distingue le personnage de la personne, on mesure sa proximité avec ses fans.
Lorsqu’une dernière fois, il y a quelques jours, nous l’avons eue au téléphone pour vérifier d’ultimes détails, nous lui avons dit que nous étions en train de suer « sang et eau » sur son portrait. « Ça n’en vaut pas la peine », nous a-t-elle répondu, dans un mélange de modestie réelle et de méfiance naturelle à l’égard de ceux qui cherchent à lever son mystère. Laissons, si vous le permettez, chère Amélie Nothomb, les lecteurs découvrir les quatre épisodes qui composent votre portrait et juger par eux-mêmes si ça en valait la peine.
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