après avoir tué la mère de son fils, il a conservé l’autorité parentale


Paul a perdu sa mère quand il n’avait pas encore sept ans. Elle a été tuée par son père, qui a été condamné à vingt-trois années de détention. L’enfant a été élevé par ses grands-parents paternels. Incarcéré à une dizaine de kilomètres de chez eux, Laurent a continué à voir son fils. Paul, aujourd’hui adolescent, ne souhaite d’ailleurs pas que leur lien soit rompu. Avant les confinements, il rendait visite à son père en prison plusieurs fois par mois.
Laurent, considéré comme un détenu modèle, n’a qu’un objectif en tête : obtenir un aménagement de peine, et sortir au plus vite pour élever son enfant. En attendant, il s’occupe de tout ce qui concerne Paul – soins médicaux, choix de l’école, voyages – depuis la prison, par téléphone. 

Un père meurtrier peut-il être un bon père ?

Un père qui a tué la mère de son enfant peut-il être un bon père ? « Oui, je le pense, répond Laurent à Nathalie Sapena, qui l’interroge par téléphone pour « Complément d’enquête ». Je suis son papa, je reste à ma place, tout simplement. Je ne changerai jamais ma place. » Très présent dans la vie de son fils, Laurent prend au sérieux son rôle de père. La justice l’a conforté dans ce rôle en lui laissant l’autorité parentale. 
Depuis la mort de Christina, la mère de Paul, en 2013, une prise de conscience massive s’est opérée. Les féminicides, proclamés « grande cause du quinquennat », se sont imposés dans le débat public. Mais les enfants restent les grands oubliés. Les juges et les services sociaux ont longtemps semblé considérer qu’un père meurtrier pouvait être un bon père. Jusqu’à la nouvelle loi de juillet 2020, qui prévoit la suspension automatique de l’autorité parentale pendant six mois.
Extrait de « Papa a tué maman », un reportage à voir dans »Complément d’enquête » le 7 octobre 2021.
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