Aqta  : en termes de mobilité, « on ne va pas encore assez vite » selon Philippe Le Ray


Pour se loger, les familles sont contraintes de s’éloigner des centres-villes devenus inaccessibles aux revenus moyens. Face au peu de bus qui circulent, les jeunes font du stop ou restent dépendants de leurs parents, par exemple pour aller à la piscine, au cinéma à Auray. Quelles solutions la communauté de communes pourrait leur apporter ?

C’est complexe, car nous sommes un territoire qui n’a pas beaucoup anticipé. Aujourd’hui, on fonce sur les mobilités douces, notamment les pistes cyclables sécurisées. Malgré l’importance budgétaire, je trouve que l’on ne va pas encore assez vite. Ensuite, on a lancé un gros appel d’offres pour un marché de transport collectif pour améliorer l’offre publique sur le territoire d’Aqta. Particulièrement sur le transport à la demande, pour faire en sorte que nos jeunes puissent se déplacer.Parallèlement, nous faisons de gros efforts sur le transport ferroviaire, avec le Tire-Bouchon et tout le maillage qu’on peut faire autour.

Après une riche concertation sur le projet de transformation de l’incinérateur de Plouharnel en unité de valorisation énergétique, vous avez posé la balle à l’échelle régionale. Et maintenant ?

Avec la région Bretagne, nous avons des réunions de planification de la gestion de nos déchets. Les négociations à l’échelle de la région avancent. Je fais le pari qu’à notre niveau, on doit pouvoir conventionner en direct ou indirectement avec d’autres collectivités pour pouvoir absorber des flux qui n’ont qu’un seul devenir, l’incinération puisqu’on ne pourra plus enfouir. On va faire en sorte qu’il y ait plusieurs réponses qui puissent potentiellement se substituer à la création d’une Unité de valorisation énergétique (UVE).

Face au déficit budgétaire de la France, Bruno Lemaire, ministre des Finances démissionnaire, qui est un de vos proches, a pointé « l’augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités ». Dans quelles compétences imaginez-vous pouvoir faire des économies dans votre prochain budget ?

Je considère qu’aujourd’hui les élus locaux sont des gens responsables, très soucieux des dépenses publiques. Je pense aussi que les dépenses publiques ne sont pas sèches ; mais que cet argent est un levier économique, c’est plus un investissement. Il y a certainement des économies à faire ; il y a des doublons, c’est indéniable, mais ce n’est pas ça qui met le pays à genoux. Là où l’État est un peu dépassé, voire un peu lâche, c’est qu’il n’anticipe rien, alors en réaction, il dit qu’on dépense trop.