l’essentiel
Le camping du parc de Palétès à Saint-Girons accueille depuis quelques jours une trentaine de réfugiés ukrainiens. Mais dans quelles conditions ?
Au camping du parc de Palétès, 27 Ukrainiens, principalement des femmes et des enfants, sont hébergés depuis une dizaine de jours. Ayant fui le conflit armé qui oppose leur pays à la Russie, ces réfugiés de guerre tentent de s’intégrer comme ils le peuvent à leur terre d’accueil.
En arrivant sur place, Katarina*, une jeune maman d’un petit garçon s’amusant avec sa trottinette, prend ses premières leçons de français en buvant un café. Aidée d’une professeure particulière, la mère tente tant bien que mal de s’adapter à une situation très compliquée : la barrière de la langue. En essayant de communiquer avec son enseignante du jour, l’on se rend compte assez vite que la réfugiée aux cheveux blonds ne parle même pas l’anglais. Ce qui ne facilite en rien les cours du jour.
À ce propos, ces derniers sont basés sur des informations très simples. Des mots de tous les jours, pour tenter de s’exprimer dans un pays dans lequel elle ne sait pas encore combien de temps elle va rester. « Ce n’est pas évident, mais on essaye de faire au mieux pour faciliter leur intégration », explique sa professeure. En attendant, dans les locaux, la signalétique a été refaite en franco ukrainien pour faciliter leur adaptation.
Les réfugiés ont-ils le droit de sortir du camping ?
En déambulant dans les rues de Saint-Girons, nous avons demandé à de nombreuses personnes si elles avaient vu ces réfugiés en ville depuis quelques jours. La réponse est partout la même : « Non. » Au camping, on agite le spectre des menaces de morts en guise d’explication. Menaces dit-on, qui auraient été proférées à l’encontre des Ukrainiens suite à la parution dans nos colonnes d’un article sur l’accueil d’une mère et sa fille par un Russe à La Bastide-de-Sérou.
Pour certains donc, pas question de communiquer : « Ces gens n’ont pas de papiers et il serait inconscient de les faire se balader en ville avec une cible dans le dos. Vous savez les Ukrainiens, c’est comme les ours, il y a les pour et les contre ». Pour combien de temps encore les Ukrainiens seront au camping ? Mangent-ils à leur faim ? Les enfants seront-ils scolarisés prochainement ?
À ces sujets, personne n’a souhaité répondre à nos sollicitations (voir encadré), mais certaines langues se sont déliées pour expliquer que, côté alimentation, les réserves de nourriture « ne sont pas au beau fixe » et que « les repas qu’ils mangent ne sont pas très variés ». Qui dit vrai, qui dit faux ? Une seule chose est sûre, des zones d’ombre demeurent dans ce dossier.
Le troublant silence des autorités
Alors que partout fleurissent les mises en avant de l’accueil des réfugiés ukrainiens, en Ariège, un flou demeure. Contactés dans le cadre de ce reportage, la préfecture de l’Ariège, la mairie de Saint-Girons, le Croix-Rouge 09 et le camping se sont tous retranchés derrière leur droit de réserve. Pourquoi une telle opacité ? Mystère. « Nous faisons un point hebdomadaire sur l’accueil des Ukrainiens, nous nous en tiendrons à cela et ne ferons aucun commentaire », précisait la préfecture ce matin.
*Prénom modifié