Le procès de Hubert Caouissin et Lydie Troadec se poursuit ce mardi 29 juin 2021 aux assises de Loire-Atlantique à Nantes avec le témoignage des experts qui ont travaillé sur l’affaire.
« Pour la scène de crime, nous avons trouvé du sang de Brigitte dans le garage, la chambre parentale, la chambre de Sébastien, la salle de bain, en mélange avec deux autres, Pascal et Sébastien ».
Pascal, on le retrouve dans le garage, l’entrée, la chambre, l’escalierPascal Olivier, expert en empreintes génétiques
« Sébastien, le lit de sa chambre, sur un smartphone, dans le garage, sur un interrupteur de la salle de bains. Les médias ont fait état de sa culpabilité, nous avons pu oublier cette hypothèse, dit-il, poursuivant, sous l’armoire de Charlotte nous avons retrouvé l’empreinte génétique de Brigitte et de Pascal ».
« Il y a une probabilité d’erreur de 1 sur 29 millions de milliards »
« Dans la cuisine, nous avons des bols des mugs, nous avons sur un verre deux empreintes en mélange. L’une de Sébastien, l’autre inconnue. Qui s’est révélée être celle de Hubert Caouissin. Il y a une probabilité d’erreur de 1 sur 29 millions de milliards. Nous retrouvons également l’ADN d’Hubert Caouissin sur le fauteuil bleu dans le jardin ». »Peu d’endroits où nous retrouvons des empreintes génétiques de Charlotte. Sur le stéthoscope de Charlotte notamment (ce n’est pas celui dont parle Hubert Caouissin), sur les parties que l’on met dans les oreilles ». »Dans le véhicule 308, nous avons eu 76 prélèvements, là on retrouve les empreintes génétiques des victimes hors traces de sang, nous retrouvons l’ADN d’Hubert Caouissin sur la commande de ventilation et sur le rétroviseur intérieur ».
Nous retrouvons avec le Blue Star les empreintes génétiques de Pascal, Brigitte, et SébastienPascal Olivier, expert en empreintes génétiques
« Pas de sang dans la voiture 308 ? »
« Nous confirmons la présence des quatre victimes à Pont-de-Buis. Aucunement sur des objets ou habitation de Mr Caouissin ».La présidente : « De votre point de vue d’expert, les quantités de sang sont importantes ou non ? », »Je suis incapable de me prononcer là -dessus ». »Il n’est pas mis l’ADN de Mr Caouissin dans les traces de sang ? », « Non madame la présidente ».
« Pas de sang dans la voiture 308 ? », « Non Madame la présidente, à notre grande surprise peu de traces de sang de Charlotte sur la scène de crime et dans le véhicule »Pascal Olivier, expert en empreintes génétiques
La présidente, s’adresse à Hubert Caouissin, « ce ne sont pas des éléments nouveaux pour vous, avez-vous des observations à faire ? », « Non madame ». « Vous saviez que Pascal mettait des boules Quiès ? », « Non ». »Rien pour Charlotte sur la scène de crime, dans le véhicule non plus alors que vous dites l’avoir mise dans le coffre ». « Elle était dans un sac plastique, les autres non ». « C’est pour ces raisons qu’on ne retrouve rien pour Charlotte ? », « Oui ».La présidente s’adresse à l’expert, « l’absence de traces dans le coffre exclut la présence de Charlotte dans le coffre ? », « On ne peut pas affirmer de fait qu’elle n’était pas présente dans le coffre ». D’autres empreintes ont été relevées dans le coffre sans résultat. Ce ne sont pas celles de BrigitteTroadec.Me Pacheu, avocat des parties civiles : « On ne retrouve l’empreinte d’Hubert Caouissin ailleurs que sur le verre ? Il a passé 24 heures dans la maison ? », « Sur le fauteuil bleu. C’est toujours surprenant de ne pas trouver plus d’empreintes. Soit il a passé moins de temps à Nantes, soit il a nettoyé scrupuleusement les objets qu’il a pu toucher. En dépit de ces précautions, il reste parfois des traces ».Me de Oliveira,  avocate de la mère et des deux sœurs Troadec : « Pouvez-nous dire qu’elles sont les techniques utilisées pour ne pas laisser de traces ? », « Porter un masque, des gants, une charlotte, nettoyer à la javel ». « On connait le produit, on ne connait pas sa concentration. Si vous passez une éponge, on laisse quelques traces, avec une brosse beaucoup moins ».L’avocat général : « Vous parlez du fauteuil, bleu en velours sans coussin placé dans le jardin, nous avons privilégié les zones de prises potentielles, à un autre moment vous parlez de traces suspectes. C’était du sang ? », « Non des traces de natures indéterminées qui ne sont pas du sang ».Me Fillon, un des avocats d’Hubert Caouissin : « Vous avez évoqué comment ne pas laisser de traces ADN, qu’aurait-il fallu faire pour les faire disparaître ? », « Un bon liquide vaisselle, aurait suffi. De la soude ou du chlore auraient été parfaits ».Me Cabioch, l’avocat de Lydie Troadec : « L’absence de l’ADN ne signifie pas l’absence de la personne sur le lieu analysé, L’ADN de Lydie Troadec reconnait avoir conduit ce véhicule, porteuse de gants. Sa déclaration n’est pas incompatible avec sa présence dans le véhicule ». « Je n’ai pas d’argument contraire ».10h. Courte suspension annonce la présidente, pour caler la présentation de l’expert suivant. A10h25, L’audience reprend.La présidente appelle Manuel Quinquis, expert en morpho-analyses à l’institut d’expertises génétiques de Nantes-Atlantique.L’expert explique en quoi consiste cette expertise criminalistique, sa méthodologie, l’analyse de traces de sang pour indiquer le dérouler d’une action.Les mécanismes passifs, la gravité universelle, les mécanismes actifs, les projections, les mécanismes altérants, les nettoyages.L’expert utilise un outil informatique de mise en image, permettant une déambulation dans la maison d’Orvault. Les éléments ensanglantés y sont pointés, un clic de souris permet de savoir à qui appartient ce sang, et dans quelles conditions il est présent.Les traces mesurent parfois 1 ou 2 mm seulement. Les tests permettent de détecter du sang dilué jusqu’au 1 millième.Hubert Caouissin regarde attentivement sans expression. Le regard de Lydie Troadec va alternativement de l’expert aux images, ou se perd dans ses pensées.Les traces du sang de Sébastien Troadec dans sa chambre permettent d’affirmer qu’il a été frappé dans son lit et qu’il ne s’est pas déplacé. Le cône de distribution indique la projection du sang. L’observation permet, par la nature des traces, rondes ou allongées, de déterminer le lieu d’impact.Les traces trouvées sur les objets permettent de déterminer le déplacement de ces objets. Des grattages ont été réalisés dans le plafond après les faits.Les traces de sang permettent d’affirmer que des coups violents ont été portés sur Brigitte Troadec alors qu’elle se tient debout dans la chaùbre de Charlotte. »On y trouve des traces de sangs projetées un peu partout, on observe une activité de nettoyage », dans la salle de bain, précise l’expert.
« Sa description des coups est compatible avec notre analyse »
« On observe de multiples contacts au premier étage, poursuit l’expert, pas de traces correspondantes à une action violente, ni activité de nettoyage. Cuisine, salon séjour, bureau, penderie.
La totalité des éléments retrouvés dans la maison ne permettent pas de donner de chronologie, de déroulé des faits ni sur la scène de crime, ni à la ferme du StangManuel Quinquis, expert en morpho-analyses
« L’utilisation d’une barre à mine est compatible avec les traces de sang retrouvée. La barre de métal retrouvée sous le pont de l’Iroise est compatible. La hache retrouvée à Pont-de-Buis ne semble pas compatible. Elle provoquerait des plaies profondes et des saignements abondants qu’on ne retrouve pas à Orvault », porusuit l’expert. »En reprenant les déclarations de Monsieur Caouissin, en les confrontant avec notre analyse, une partie de ses déclarations concernant Sébastien sont compatibles », poursuit Manuel Quinquis. »Les autres déclarations sont compatibles, « Brigitte saisit la barre de fer lors de l’altercation dans la chambre de Charlotte », sa description des coups est compatible avec notre analyse ». »La localisation des coups dans la salle de bain est compatible avec notre analyse. Pascal Troadec est frappé par Hubert Caouissin, son témoignage est compatible ». »Charlotte est frappée dans son lit, nous ne trouvons pas de traces de sang dans la mousse du matelas qui absorbe abondamment par principe. Nous n’avons rien observé. Hubert Caouissin se lave dans la salle de bain, nous ne pouvons rien démontrer ».
« Le simple fait d’extraire le pied de biche du crâne, peut-il y avoir des projections ? »
sans les corps on ne peut rien avancer ». « Des opérations de nettoyage ont pu faire disparaître une partie des traces de sang ? », « Tout à fait un nettoyage soigneux a pu en éliminer ». »On n’a pas trouvé de draps quelles conclusions pouvaient vous en tirer ? », « On n’a pas d’imprégnation des matières sous les draps, est-ce qu’il y avait une alèse, des matières plastiques qui empêchaient le transfert du sang, je ne sais pas ». »Monsieur Caouissin ne reconnait pas la barre trouvée au pont d’Iroise, Mr l’huissier pouvez-vous briser les scellés ? »L’huissier s’empare d’un long paquet met des gants pour couper les scellés. Les ciseaux d’écolier sont inefficaces, « il faut qu’on prenne autre chose » dit la présidente. Elle ajoute, « il y a plusieurs couches d’emballage, on ne touche pas sans les gants. On va tout couper, on refera le paquet ». L’huissier se débat avec les emballages, ça fait sourire l’expert. La barre est enfin montrée aux juges, aux jurés, on voit un fer à béton torsadé. Hubert Caouissin scrute l’objet à son passage il s’adresse à Me Larvor brièvement.La présidente : « Cette barre est-elle compatible ? », « Possible pour frapper, mais je doute que ce type de barre puisse se ficher dans la tête de Sébastien. Si on saisit cette barre par le bout, on est vite gêné par le plafond ». « Les traces découvertes permettent-elles d’envisager une arme à feu ? », « Globalement non, les gouttelettes seraient différentes ».
« La jeune fille pourrait avoir été frappée allongée ? »
« Sur la localisation des faits tels que racontés par Hubert Caouissin ? », « Globalement nos constatations concordent avec ses déclarations. Sauf pour un coup porté sur Brigitte… « , »Vous n’expliquez pas, ni lui, des coups et des traces de sang de Brigitte trouvées au bas de l’armoire à droite en entrant. », « Non, on n’a pas de modèle complet pour ces traces ».L’avocate générale : « Les traces de sang dans l’escalier, qu’elles sont-elles ? », « Ce sont des traces de projections pas des traces de transport. On n’a pas de transfert de semelles ensanglantées vers le haut, les gouttes ne peuvent être que le résultat de coups portés ». « Le transport de la barre ensanglantée ? », « Non ça donnerait des traces passives différentes ». »Où se trouve Pascal à ce moment-là  ? », « Je le situe dans le couloir à ce moment-là  ». « Mr Caouissin ne nous a jamais dit que Pascal avait été frappé au pied de l’escalier ». « Je ne sais pas précisément, ils ont dû bouger ». « Ok » Répond l’avocate générale.La présidente : « Dans la zone ça veut dire près des marches ? », » Les projections montent jusqu’à la 6ème marche. Il nous manque un modèle complet pour le localiser. Les projections peuvent aller jusqu’à 5 ou 6 mètres si on n’a pas d’obstacle. Les traces circulaires indiquent qu’on est dans cette zone, sinon, on aurait des traces ovoïdes ».Me de Oliveira : « Concernant Sébastien, l’hypothèse où il reçoit des coups allongés vous l’affirmez ». « Oui ». « Mr Caouissin indique qu’il était debout ». « C’est peu compatible ».La présidente : « Mr Caouissin, avez-vous des observations à faire ? », « Non pas d’observations ».12h15. « Mr L’expert vous pouvez disposer, ne partez pas trop loin, nous aurons encore besoin de vous cet après-midi. On reprendra à 14h ».Hubert Caouissin est accusé de « meurtre précédé, accompagné ou suivi d’un autre crime » et « atteinte à l’intégrité de cadavres ». Lydie Troadec, son ex compagne, comparaît pour « recel de cadavres » et « modification des preuves d’un crime ».Au premier jour du procès, mardi 22 juin, Lydie Troadec a décrit à la barre le contexte d’une haine familiale ancienne et mystérieuse entre elle et son frère Pascal, au premier jour du procès du quadruple meurtre de la famille.
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Mercredi 23 juin, c’est la vie d’Hubert Caouissin qui a été examinée. « Compulsif », « obsessionnel » et volontiers paranoïaque, Caouissin, toujours « ancré dans le passé » et convaincu de l’existence du « magot » qui l’a conduit au quadruple meurtre de la famille Troadec.
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Jeudi 24 juin, la personnalité des quatre victimes a été évoqué. Une journée riche en émotions avec les témoignages notamment des soeurs de Brigitte Troadec.
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Lydie Troadec, 51 ans, comparaît libre. Elle encourt trois ans de prison et 45 000 euros d’amende pour modification de scène de crimes et recel de cadavres.