Cet après-midi, on ne croisera que des femmes dans la salle d’attente. L’une d’elles porte sur son visage tuméfié les stigmates d’un acte de violence. Les autres se tassent sur leur chaise, souvent pliées en deux au-dessus de leur téléphone portable, si petites, comme si elles voulaient disparaître. Cachée derrière le distributeur d’eau, dans un coin, une vieille dame en robe à pois. Elle tient une canne d’un côté et son sac à main de l’autre. Le regard perdu vers la porte d’entrée, qui hoche la tête comme une question : « Qu’est-ce que je fais là ? » L’Unité médico-judiciaire (UMJ) Cauva de Bordeaux a ouvert en 1999 sur le site de l’hôpital Pellegrin. Longtemps au sous-sol du Tripode, désormais, bien à l’abri des regards de l’autre côté du site hospitalier, l’UMJ reçoit les victimes de violences, H24. 30 % ici, sont des enfants, des femmes, beaucoup (60 %), des personnes âgées parfois, des hommes aussi.