Au Mas des Escaravatiers, festivaliers et organisateurs pointent de concert les galères sanitaires


« À cinq heures près, c’est rageant !  » Une furie blonde déboule en trombe au stand de tests antigéniques, investi dans la salle couverte du Mas d’Hiver, à Puget-sur-Argens. La robe rouge fonce au-devant de la file d’attente, croise bras et jambes, proteste à voix basse. Mercredi soir, à la présentation de ses résultats RT-PCR négatifs, l’accès au concert de Philippe Katerine lui a été refusé. Corinne avait pris rendez-vous pour se faire dépister lundi à 14h30.

Même scénario pour Pascal, son partenaire. Sur ses papiers, il est inscrit 18h35. « Il fallait un justificatif de moins de 48 heures, résume-t-il. Je n’étais pas disponible mardi, et les centres sanitaires n’acceptent plus les réservations après 19 heures. En gros, c’était inévitable « .

Au Mas des Escaravatiers, festivaliers et organisateurs pointent de concert les galères sanitaires

« Un peu trop rigide à mon goût »

Une question de (mauvais) timing. L’homme a attrapé la Covid il y a quatre mois. À l’époque, pas de QR code, pas de justificatif. « Techniquement, je suis vacciné, insiste-t-il. Je n’ai pas de certificat de rétablissement. Je coûte deux tests inutiles à la société. Tout ça, c’est un peu trop rigide à mon goût. »

Le couple est progressivement rejoint par une poignée de festivaliers. Et lancent, inconsciemment, un concours de grimaces.

Corinne est la première à passer. Elle avance à reculons, tronche d’outre-tombe.  » Il aurait fallu préciser que, pour être tranquilles, on aurait dû se faire tester la veille. Au moins, les prochains sauront. En attendant, je flippe grave. »

De l’autre côté du rideau, deux infirmières libérales mènent les derniers préparatifs. Leurs cabinets respectifs ont répondu à l’annonce du Mas, postée le mois dernier sur la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). Inscrites jusqu’à la fin de la saison, elles assurent l’ouverture du stand de dépistage, gèrent les pépins sanitaires. Les résultats sont délivrés par mail en dix minutes, imprimés si besoin.

Selon Noémie Bonjean, assistante de communication et de production, tout est rectifiable.  » Nous avons commencé par deux personnels de santé, mais nous restons souples. Si nous voyons que ça n’avance pas assez vite, nous renforcerons les équipes ».

Au total, une cinquantaine de tests ont été réalisés. Pas de quoi décourager les mélomanes avertis.