Au Mobile World Congress de Barcelone, l'Europe fête les 30 ans… de la 2G


Le tout premier appel en 2G date en effet du 1er juillet 1991.

Ce jour-là, le Premier ministre finlandais de l’époque, Harri Holkeri, avait appelé la vice-maire de la ville de Tampere, au sud du pays, grâce au réseau de Radiolinja et aux équipements de Nokia et Siemens.La 2G a constitué une vraie révolution. Cette génération, également appelée GSM, a permis de passer de l’analogique (avec la 1G la voix est transportée en flux continu) au numérique.

Au Mobile World Congress de Barcelone, l'Europe fête les 30 ans… de la 2G

Pour la première fois, la voix est découpée en tranches, et transportée via l’alternance de chiffres numériques. La 2G aussi permis l’essor du roaming international et des SMS. Et a servi de socle à toutes les générations suivantes, de la 3G à la 5G actuelle.

« A l’époque, les avantages du numérique n’étaient pas évidents, rappelle Marc-Antoine Dupuis, un entrepreneur des télécoms dont le père, Philippe Dupuis, a été l’un des architectes majeurs de la 2G côté français. Techniquement et politiquement, c’était très ambitieux. La téléphonie mobile 1G était alors très chère et réservée aux PDG dans leurs voitures  ! ».

Une initiative franco-allemande

Mais si la 2G est célébrée à Barcelone cette année, c’est aussi que la génération mobile a été conçue par l’Europe, à la fin de la guerre froide, et à une époque où le Vieux Continent pesait bien davantage dans l’industrie des télécoms. La 2G est le fruit d’une initiative franco-allemande, à laquelle se sont joints ensuite l’Italie et le Royaume-Uni.A l’époque, les Etats-Unis planchent sur leur propre standard (CDMA-2000).

Le Japon travaille aussi de son côté. Ericsson et les pays nordiques ont certes mis au point la 1G, mais le standard est très gourmand en fréquences, et se heurte vite à des problèmes de capacité. « A l’époque, la file d’attente pour acheter un téléphone 1G était longue  ! » rappelle Mats Granryd, le directeur général de la GSMA, l’association née dans le sillage du GSM et qui organise le Mobile World Congress.

Plus que 5 % des connexions mobiles en 2025

Après une conférence fondamentale à Bonn, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie parviennent à rallier le reste de l’Europe en 37 semaines. Puis la 2G est techniquement standardisée. En pleine guerre froide, les Etats-Unis de Reagan pensent au contraire que plusieurs standards peuvent coexister… Et échouent à imposer le leur.

Aujourd’hui, la 2G assure encore plus de 10 % des connexions mobiles dans le monde, contre 60 % pour la 4G et 30 % pour la 3G, selon le dernier rapport de la GSMA paru cette semaine. Elle ne représentera plus que 5 % du trafic en 2025. De nombreux opérateurs ont déjà éteint leurs réseaux 2G.

En Europe, Swisscom a débranché la 2G au printemps. La pression pour débrancher la 2G s’accroît sur les opérateurs, certains y voyant un moyen pour limiter la facture environnementale de la 5G.