Ce jeudi à Grenoble, la cour d’assises de l’Isère qui juge Nordahl Lelandais pour l’enlèvement et le meurtre de Maëlys en 2017 entend plusieurs experts qui ont pris part à l’enquête ainsi qu’un ancien codétenu de l’accusé. Celui-ci avait recueilli les confidences de l’ancien maître-chien en prison. En début de procès, la présidente du tribunal avait ordonné qu’il soit amené par la force publique.
Nordahl Lelandais sera longuement auditionné vendredi. Le verdict est attendu pour le 18 février. L’accusé, déjà condamné pour le meurtre du caporal Noyer, risque la réclusion criminelle à perpétuité.
16h30 : des images de la reconstitution diffusées dans le tribunalLe médecin légiste poursuit sa déposition. Il évoque à présent la reconstitution réalisée en septembre 2018. Des images sont diffusées dans la salle.
16h30 : « Nordahl Lelandais n’est pas le premier »Au tour de Me Jakubowicz, l’avocat de Nordahl Lelandais d’interroger les experts. « Nous déplorons tous que vous soyez intervenus aussi tardivement. Est-ce que la situation à laquelle vous avez été confrontés dans ce dossier, où vous êtes réduits à examiner des restes de corps, c’est une situation exceptionnelle au regard de votre expérience professionnelle ? », questionne l’avocat.
« Pour moi ce n’est pas inhabituel », répond l’expert anthropologue.« Soyons précis, poursuit Me Jakubowicz, Nordahl Lelandais n’est pas le premier meurtrier à ne pas être très collaborant avec les services de police, qui laisse le temps faire son œuvre, c’est bien ça ? ». Réponse de l’expert : « Oui, ça m’est déjà arrivé, dans d’autres dossiers, de ne pas pouvoir conclure par manque d’éléments.
»
16h25 : « Ce décès quasi-spontané me parait peu probable »L’avocat du père de Maëlys continue d’interroger l’expert sur la version donnée par Nordahl Lelandais selon laquelle les coups ont été portés à Maëlys dans la voiture, alors qu’il était au volant. Réponse du médecin légiste : « le nez est une zone fragile du corps et les mandibules sont des axes de faiblesse du corps. Quand vous êtes sur un siège souple, vous avez un mécanisme d’amortissement effectivement.
Ce que dit M. Lelandais n’est pas incompatible, c’est cela que je dis. Je confronte les éléments qui me sont donnés et ce n’est pas incompatible (avec le coup).
Ce décès quasi-spontané, en revanche, me parait peu probable ».
16h15 : « Aucun moyen » d’établir s’il y a eu une agression sexuelleL’avocat du père de Maëlys interroge désormais l’expert sur une éventuelle agression sexuelle de Maëlys par Nordahl Lelandais. Réponse du médecin : « Dans une agression sexuelle, les examens clés se sont ceux des organes génitaux internes et externes, mais ce sont des organes mous, qui ne résistent pas à la putréfaction.
Nous n’avons aucun moyen de déterminer cela. Nous n’avions que les os à examiner. Il n’est pas possible ni d’affirmer, ni d’infirmer la survenue ou pas de ce type de violence.
»
16h05 : « Possible qu’il y ait eu plusieurs coups » donnés au visage de MaëlysLa présidente interroge l’expert : « Un seul coup, cela est compatible avec les trois lésions au visage ? » « Nordahl Lelandais explique que le coup est un mouvement circulaire de son avant-bras et donc il peut y avoir une zone d’interaction plus large avec la face. Mais il est aussi possible qu’il y ait eu plusieurs coups. »« Si je comprends bien, poursuit la présidente, la compatibilité faible se situe au niveau de ce que Nordahl Lelandais va constater de l’état de Maëlys ? Il dit qu’elle est rapidement inconsciente puis qu’elle arrête de respirer.
»Le médecin confirme cette faible compatibilité.
16 heures : « Il y a peu de chances que le décès se soit produit comme décrit par Nordahl Lelandais »Le médecin légiste affirme qu’il « y a une probabilité faible du décès tel que le décrit Nordahl Lelandais. Des lésions hémorragiques n’entrainent pas le décès immédiatement.
» « Il y a nécessairement entre le moment de la lésion et le décès, un intervalle de temps que l’on ne peut pas préciser exactement, c’est très variable. Dans le cas de Maëlys, n’ayant pas pu observé l’encéphale, je ne peux pas dire s’il y avait des lésions. La seule hypothèse qui pourrait expliquer un décès rapide ce sont des lésions d’entorse entre les vertèbres.
»« En conclusion, il n’y a pas incompatibilité entre les lésions osseuses et le mécanisme évoqué par Nordahl Lelandais, c’est-à-dire un coup porté, mais en revanche, il y a peu de chances que le décès se soit produit comme décrit par Nordahl Lelandais ».
15h30 : quelle est la cause du décès de Maëlys ?« Nous avons constaté un traumatisme facial, donc nous pouvons avoir un traumatisme crânien ou un traumatisme cervical », explique l’expert. Mais « ce qui peut être létal, ce n’est pas exclusivement la lésion osseuse, mais l’atteinte des organes nobles qui sont à l’intérieur : le cerveau et la moelle épinière cervicale.
Il y a pu y avoir des lésions du cerveau ou de la moelle pépinière qui ont conduit au décès. La cause (du décès) peut également être hémorragique. Autre cause possible : des débris dentaires qui peuvent se mettre au niveau du carrefour avec la voie aérienne et la boucher, l’air ne peut plus rentrer et le sang n’est plus oxygéné et cela peut conduire au décès ».
15h35 : trois fractures ouvertes sur le corps de MaëlysL’expert poursuit sa déposition : « J’ai étudié le PV d’audition de Nordahl Lelandais en mars 2018 pour le comparer aux constatations effectuées sur le corps de Maëlys. Nous avons mis en évidence trois fractures ouvertes, c’est à dire que l’on peut avoir des saignements. Sur le reste du squelette il n’a pas été mis en avant d’autres lésions traumatiques ».
15h35 : l’audience reprend
15h10 : des lésions dentaires observéesLe médecin légiste revient sur les lésions dentaires sur le crâne de Maëlys.
« Dans ses déclarations de mars 2018, Nordahl Lelandais indiquait qu’il avait porté ‘un coup très violent’ à Maëlys avec son poing droit, il précise qu’elle aurait saigné en faible quantité par la bouche et par le nez », rappelle le médecin légiste.
15 heures : « Un ou plusieurs coups portés avec ou sans objet » à l’origine des fractures ?Un expert anthropologue revient sur les fractures au visage de Maëlys. « Un ou plusieurs coups portés avec ou sans objet, peuvent être à l’origine de ces lésions.
L’examen anthropologique ne permet pas de dater les lésions », précise-t-il. D’autant que des « altérations d’origine animale sont observées ». Plusieurs parties du corps de Maëlys manquaient lors de la découverte du cadavre.
vous avez une fracture des os du nez, un morceau d’os manquant.
Ensuite, on peut observer une fracture pharasymphysaire droite et au niveau de la mandibule gauche une autre facture. »
14h35 : reprise de l’audience
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13h09 : l’audience est levée
12h30 : aucun profil génétique retrouvé sur les vêtements de MaëlysAlors que les images des vêtements de Maëlys en décomposition sont diffusées devant le tribunal, l’expert qu’ « aucun profil génétique n’a été retrouvé », que ce soit sur la robe, la culotte ou les sandales de la fillette.
« En conclusion, il n’y a pas de résultats. Et à la question y avait-il des spermatozoïdes ou pas ? Je ne peux pas vous répondre », conclut-il.
« On sait que le véhicule a été nettoyé très méticuleusement. Est-ce que cela explique que l’on ne retrouve pas plus le profil génétique de Maëlys ? », l’interroge la présidente.
« Le profil génétique sur le support peut persister pendant de nombreux jours, voire de nombreux mois, mais cela dépend de la force du détergent avec lequel le véhicule a été nettoyé et de la persistance de l’empreinte biologique », décrit-il.
Comment l’enquête a basculé
Même si un suspect pense avoir effacé toute preuve de son implication, il y a toujours une chose qui lui échappe, aussi infime soit-elle : c’est partant de ce postulat que les juges et les enquêteurs s’étaient focalisés sur l’Audi A3 de Nordahl Lelandais dès les premiers jours des investigations. À la recherche de cheveux, de poils, d’empreintes ou de traces de sang.
>> Affaire Maëlys : dans la voiture de Nordahl Lelandais, une tache de sang parmi une centaine de traces
12h15 : une goutte de sang « minuscule » retrouvée dans le véhiculeL’expert poursuit son récit : après avoir découvert que Nordahl Lelandais avait passé plus de 2h à nettoyer son véhicule le lendemain du mariage dans une station de lavage, « on se lance dans une nouvelle analyse » le 23 janvier 2018. Le coffre est démonté et une « goutte de sang minuscule » est découverte. « Elle correspond au profil génétique de Maëlys de Araujo ».
12 heures : l’ADN de Maëlys sur le bouton d’allumage des feuxL’expert détaille les prélèvements génétiques effectués dans la voiture de Nordahl Lelandais. L’ADN de l’accusé est présente à de nombreux endroits de son véhicule, mais pas sur la portière avant droite du véhicule et « la zone passagers » où « nous ne retrouvons pas de profil génétique ».L’ADN de Maëlys n’est présente que sur « le bouton d’allumage des feux », mélangé à celui de l’accusé.
À l’arrière du véhicule, « il n’y a rien qui permet de déterminer le profil génétique de Maëlys », poursuit-il.
expert en génétique. Il va évoquer les résultats des analyses des prélèvements effectués dans le véhicule de Nordahl Lelandais.
11h30 : « Lelandais était-il dans une quête de trophée ? », s’interroge l’avocat du père MaëlysA la pause, Me Laurent Boguet, prend la parole au sujet des cheveux coupés de la fillette : « C’est une intervention humaine. Lelandais était-il dans une quête de trophée ? (.) Ce n’est pas par l’opération du Saint-Esprit que ses cheveux ont été coupés », assure-t-il, même si les faits sont loin d’être établis.
11h17 : « Je n’ai jamais utilisé d’objet tranchant », assure LelandaisInterrogé par la présidente, Nordahl Lelandais n’apporte aucune explication sur les lacérations constatées sur le bas de la robe de Maëlys.
Il assure n’avoir jamais coupé ses vêtements, ni ses cheveux, volontairement « Je n’ai jamais utilisé d’objet tranchant. Je n’ai pas déchiré sa robe volontairement. Peut-être dans l’action de la porter. »L’audience est suspendue pour 15 minutes.
11 heures : Nordahl Lelandais a-t-il voulu effacer des traces sur les vêtements de Maëlys ?L’experte est maintenant interrogée par Me Laurent Boguet, avocat du père de la petite Maëlys. « Vous travaillez sur des vestiges vestimentaires et corporels retrouvés six mois après (les faits). Ce n’est pas simple car ils sont particulièrement dégradés », constate-t-il.
S’il manque des parties importantes des vêtements, « est-ce que ça ne peut pas être le résultat de la volonté de faire disparaître des bouts de vêtements qui pourraient être souillés ? », questionne l’avocat.« C’est une hypothèse. Mais aucun élément ne permet d’aller dans ce sens plus que dans un autre », répond l’experte.
« C’est possible que les absences de matières soient liées à une dégradation naturelle en fonction de l’humidité, de l’environnement. », a-t-elle expliqué peu avant.
10h30 : des « lacérations » inexpliquées sur la robe de la petite filleDes lacérations ont été détectées en bas de la robe de Maëlys retrouvée sur son cadavre « mais il est impossible de se prononcer sur l’origine de ces traces », assure l’experte. « On peut constater qu’il manque une bonne partie de la robe notamment sur la partie basse », poursuit-elle.
« On peut conclure à un contact avec un objet coupant ou tranchant qui pourrait être un couteau ou un cutter, mais aussi du grillage ou du barbelé ».Sur la culotte, « on n’avait pas d’endommagement à part une absence de matière dont on ne peut pas déterminer l’origine ».Par ailleurs, une des sandales de la petite fille avait « le talon endommagé, de type arrachement.
Il n’y a aucun moyen de déterminer l’origine de cet arrachement », détaille l’experte.
10h25 : Nordahl Lelandais a-t-il coupé des mèches de cheveux de Maëlys ?L’experte est interrogée sur des mèches de cheveux qui avaient été retrouvées près de la dépouille de Maëlys. Nordahl Lelandais a-t-il coupé deux mèches de cheveux de Maëlys ? « On ne peut pas exclure qu’il y ait eu une manipulation humaine », répond l’experte.
« Non, pas du tout. Je n’ai jamais utilisé d’objet tranchant. Jamais, jamais, jamais », affirme l’accusé, qui assure n’avoir pas eu de paire de ciseaux ou un couteau ce soir-là.
10h10 : les cheveux de Maëlys au centre de l’interrogatoireL’experte raconte avoir effectué plusieurs expertises, notamment sur un aspirateur de la station de lavage où Nordahl Lelandais a nettoyé sa voiture après le mariage. « Il s’agissait de rechercher des éléments pileux », explique-t-elle.
10 heures : une nouvelle experte à la barreIl s’agit d’une ingénieure à l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale) de Cergy-Pontoise.
9h35 : Nordahl Lelandais s’exprime sur sa consommation de cocaïneInterrogé par la présidente sur sa consommation de cocaïne après le mariage, Nordahl Lelandais assure ne pas en avoir pris : « Parce que je savais ce que j’avais fait et je ne pouvais pas consommer. Même quand je suis sorti de garde à vue, on m’a proposé et je ne pouvais pas ».
9h30 : « le cerveau ne fonctionne plus normalement »« Quand on retrouve des molécules comme celle là c’est qu’il y a une répétition de la consommation et là une répétition de l’association alcool-cocaïne », poursuit l’expert.
« La cocaïne est un psychostimulant. Elle engendre euphorie, aisance intellectuelle, elle facilite les contacts interpersonnels et si on l’associe à l’alcool les effets peuvent être exacerbés. Les effets diminuent rapidement lors d’une prise.
En moyenne une heure après. D’autres effets peuvent apparaître avec une prise chronique : irritabilité, psychose, dépression. Le cerveau ne fonctionne plus normalement.
»
9h25 : un « usage régulier de cocaïne » chez LelandaisLe pharmacien toxicologue interrogé, qui travaille pour un laboratoire près de Lyon, révèle que les prélèvements sanguins et capillaires réalisés sur Nordahl Lelandais quatre jours après le mariage ont révélé un « usage régulier de cocaïne dans les semaines précédant le prélèvement ».
9h11 : reprise de l’audiencePremier témoin appelé à la barre ce jeudi, un expert en toxicologie va évoquer les prélèvements sanguins de Nordahl Lelandais.
8 heures : l’ancien codétenu appelé à témoignerUn mandat d’amener a été délivré contre l’ancien codétenu de Nordahl Lelandais, Farid C.
qui avait déclaré lors de l’enquête que l’ancien maître-chien lui avait avoué le viol et le meurtre de Maëlys. Son témoignage sera donc très attendu ce jeudi à l’audience. L’homme avait déjà témoigné l’an dernier lors du procès dans lequel Nordahl Lelandais avait été condamné à 20 ans de prison pour le meurtre du caporal Noyer.
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7 heures : un téléphone au coeur de l’audience mercrediMercredi, pour la huitième journée d’audience, un proche de Nordahl Lelandais a notamment fait mention d’un passage à tabac totalement gratuit sur deux hommes à Lyon, « peut-être un ou deux ans avant le mariage ». Ce témoin a dépeint l’accusé comme « sanguin et impulsif », tandis qu’un autre ancien ami, auditionné dans l’après-midi, a mentionné l’existence d’un téléphone que Lelandais a immédiatement détruit après sa première garde à vue.
« Il ne faut pas que les flics le retrouvent », aurait-il alors expliqué.
Meutre de Maëlys De Araujo : le rappel des faits
avant de s’éclipser.Le 3 septembre, il était mis en examen après la découverte d’une trace ADN dans son véhicule, mais il aura fallu attendre six mois pour qu’il avoue et conduise les enquêteurs jusqu’au corps, abandonné dans un site escarpé du massif de la Chartreuse. Il admet alors avoir tué la fillette « involontairement » en lui portant des coups très violents au visage.
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