Avant le déplacement de l'ASM Clermont au Racing, pourquoi le jeu va plus vite sur synthétique


Oyonnax fut le premier club du Top 14 à franchir le pas de la pelouse synthétique en 2015. Depuis, plusieurs stades du championnat ont imité Charles-Mathon.

Au Racing, au Stade Français ou au LOU, on a délaissé le gazon naturel pour y installer ces terrains d’un nouveau genre. Avec le recul, les observateurs du championnat se fendent toujours du même constat : le synthétique améliore considérablement la vitesse du jeu.

Avant le déplacement de l'ASM Clermont au Racing, pourquoi le jeu va plus vite sur synthétique

« Pas une énorme différence, mais elle existe quand même »

L’ASM Clermont au Racing sans plusieurs cadres du pack

les Clermontois reconnaissent qu’il favorise un rugby plus rapide. Et tout est une question d’appuis.

« Il n’y a pas une énorme différence mais elle existe quand même, avoue Cheikh Tiberghien. Les appuis sont tout de même meilleurs et cela améliore la pointe de vitesse des joueurs. Nous courrons généralement plus vite sur du synthétique que sur l’herbe. Le jeu devient ainsi plus fluide. »

Comme cela va plus vite (sur gazon synthétique), il faut aussi être vigilant pour avoir cette demi-seconde d’avance pour intervenir. Ce sont des conditions qui plaisent généralement aux arrières…Xavier Sadourny.

Avec des terrains tout le temps secs et donc beaucoup plus durs, les joueurs rebondissent plus. C’est un peu comme si l’on voudrait comparer une piste d’athlétisme en « cendrée » avec un revêtement en tartan. C’est une question de retour d’énergie, les appuis répondront mieux dans le deuxième cas. Sur un gazon synthétique, les mouvements des joueurs se dérobent moins. 

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mais aussi un peu plus indécis et notamment au niveau de la gestion du jeu au pied. Les rebonds y sont en effet très différents et peuvent parfois surprendre les réceptionneurs.

Xavier Sadourny, l’entraîneur des trois-quarts de l’ASM, a alerté ses joueurs sur cette particularité. « Le ballon ne répond pas de la même manière que su un terrain classique. Nous avons donc alerté les joueurs à prendre les ballons de volée plutôt que d’attendre les rebonds. Comme cela va plus vite, il faut aussi être vigilant pour avoir cette demi-seconde d’avance pour intervenir. Ce sont des conditions qui plaisent généralement aux arrières… Peut-être un peu moins aux avants. »

Entraînement en mêlée sur synthétique

Ces derniers sont sûrement moins impactés par ces conditions de jeu changeantes. Mais ils le sont tout de même un peu et tout particulièrement dans le secteur de la mêlée. Généralement, les lancements de jeu demeurent plus propres. Il y a moins de mêlées écroulées puisque les appuis sont plus stables.

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« Il y a énormément de force dans les mêlées. Énormément de pression qui s’exerce. Si l’on conjugue tout cela, il arrive que les joueurs glissent sur les pelouses naturelles en perdant leurs appuis. Les qualités d’une mêlée sont donc en principe meilleures sur du synthétique. », explique Jono Gibbes. 

Les avants clermontois se sont donc préparés en conséquence. Des mêlées ont été disputées cette semaine sur un petit carré en synthétique à proximité du Centre d’Entraînement et de Perfectionnement. Mais l’entraîneur de l’ASM le jure, les piliers n’ont pas pour autant changer la longueur de leurs crampons. 

 

Arnaud Clergue