La Chine durcit les conditions d’importation de cognac après la décision de Bruxelles d’imposer des surtaxes à ses voitures électriques.Une décision qui fait trembler les producteurs français.Le JT de TF1 vous explique.
Suivez la couverture complèteLe 13HEn plus de la mauvaise météo pour la fin des vendanges, Christophe Fillioux, producteur de cognac à Juillac-le-Coq (Charente), vient d’apprendre une nouvelle encore plus inquiétante : les taxes douanières vers la Chine vont augmenter de 35%, en réaction à la décision européenne d’imposer des surtaxes supplémentaires sur les véhicules fabriqués là-bas. Une menace qui prend forme dès ce vendredi, les producteurs devant désormais déposer une caution auprès des douanes chinoises avant d’y envoyer leurs bouteilles. « La Chine, c’est un de mes plus gros marchés », se désole Christophe Fillioux dans le reportage du JT de TF1 ci-dessus.
Et d’ajouter : « Une bouteille qu’on vend 100 euros aujourd’hui en Chine, pour passer la frontière, elle va être à 140 euros. Ça nous garantit une baisse des ventes à court terme ». Le producteur charentais devait livrer 1.
200 bouteilles en Chine d’ici à la fin du mois. Pour en savoir plus, il appelle son intermédiaire devant notre caméra. « Ça va mettre un petit peu en danger, peut-être reporter la commande actuelle qu’on avait ensemble », indique Nicolas Nadeau, agent commercial avec la Chine.
Par ailleurs, à la question de savoir s’il y aura une baisse de la consommation chinoise, ce dernier répond que « ça ne va pas totalement s’arrêter, mais ça va être un très gros coup dur ».
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Les ventes vers la Chine pourraient donc bien s’effondrer et menacer de nombreuses exploitations . « Aujourd’hui, la Chine, ça représente 25% des ventes de cognac.
Je ne m’imagine pas aujourd’hui vendre 25% de ma production en moins. Mon exploitation ne serait plus viable. Aujourd’hui, le cognac est sacrifié par le gouvernement français », s’inquiète de son côté Thibault Brisson, un autre viticulteur.
Résultat, cette semaine, les viticulteurs ont multiplié les actions devant les préfectures de Charente pour se faire entendre. La filière représente plus de 70.000 emplois et les exportations vers la Chine, un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros.
Florent Morillon, le président du Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC), demande donc à l’État d’intervenir au plus vite. « On veut donner un avertissement à la France, on veut donner un avertissement à l’Europe et on tape sur une filière d’excellence. Nous n’avons rien à voir avec ce dossier des véhicules électriques et donc nous demandons à sortir de cette affaire ! », insiste-t-il.
Le cognac, spécialité française qui représente à elle seule 95% des Brandys européens, ne sera pas le seul produit concerné par cette bataille commerciale. L’Armagnac, la grappa italienne et toutes les eaux-de-vie de raisin vont être surtaxées par la Chine.V.
F | Reportage : Yaël Chambon, Florian Gourdin et Morgan Plouchart