la BCE annonce une baisse d’un quart de point, début d’éclaircie pour l’immobilier ?


Servant de référence, le taux sur les dépôts de 4 %, son plus haut niveau atteint en septembre dernier, a été ramené à 3,75 %, selon un communiqué de l’institution.L’invasion russe en Ukraine en février 2022 a entraîné une forte inflation dans la zone euro, qui a poussé la BCE à entamer un cyclé de relèvement des taux sans précédent, jusqu’à atteindre des sommets historiques. Le recul notable de l’inflation, 2,6 % au mois de mai, a fini par convaincre le conseil des gouverneurs de la BCE de relâcher la bride monétaire.

Cette embellie n’est toutefois pas pleinement consolidée. Les prévisions d’inflation ont été revues à la hausse par rapport à celles de mars, avec des estimations à 2,5 % en 2024 et 2,2 % en 2025, enfin 1,9 % en 2026.

Coup de pouce pour l’immobilier

La dernière baisse des taux de la BCE remonte à presque cinq ans, en septembre 2019.

La question est de savoir si le timide mouvement opéré jeudi va créer un choc psychologique précurseur d’une reprise de l’activité, le tout sans voir l’inflation repartir à la hausse.L’impact le plus visible devrait concerner le marché de l’immobilier, où les emprunteurs, surtout ceux à taux variable, ont été pris à la gorge par la hausse brutale des taux. Celle-ci a provoqué un écroulement du volume des nouveaux prêts aux ménages candidats à l’achat d’un logement, sans avoir un effet significatif sur les prix des logements.

Des perspectives de baisse des taux peuvent donc « alléger le marasme du marché immobilier, dont la reprise peut soutenir quelque peu la croissance », note Éric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management.Quant aux prêts des banques aux entreprises, au plus bas pendant la phase de durcissement monétaire, le rebond devrait surtout provenir de meilleures perspectives économiques et de la compétitivité, qui s’est détériorée en zone euro à cause des prix d’énergie élevés.Pour que les taux du crédit diminuent fortement au bénéfice des ménages et des entreprises, il faudrait que la BCE « laisse entendre clairement qu’elle s’engage sur une série de baisses successives des taux », tempère Éric Dor.

La Fed devancée

Or, dans un contexte économique encore pétri d’incertitudes, la BCE n’a donné jeudi aucune indication sur la suite du nouveau cycle de baisse des taux, continuant à affirmer que cela dépendra des données économiques disponibles réunion après réunion.L’institution de Francfort a toutefois brûlé jeudi la politesse, pour la première fois de son histoire, à sa grande sœur d’Amérique, la Réserve fédérale (Fed). Cette dernière va devoir patienter pour assouplir sa politique car l’économie dynamique des États-Unis s’accompagne d’une courbe des prix plus tenace.