Depuis plusieurs jours, des milliers de migrants sont massés à la frontière polonaise, côté Bélarus, pour tenter de pénétrer dans « la forteresse Europe ». Les Européens accusent depuis des semaines le président bélarusse Alexandre Loukachenko d’alimenter la crise en délivrant des visas à des migrants et en les acheminant à la frontière pour se venger de sanctions européennes.Les migrants essaient de traverser la frontière depuis des mois, mais la crise s’est aggravée quand des centaines d’entre eux ont fait lundi une tentative commune de la franchir, avant d’être repoussés par les gardes-frontières polonais. Ils ont établi un camp à la frontière, s’abritant dans des tentes et brûlant du bois provenant des forêts pour se réchauffer, bloqués derrière des fils barbelés. Le conseil de sécurité de l’ONU se réunit ce jeudi après-midi en urgence, après avoir dénoncé une situation « intolérable ». Au moins dix migrants sont morts ces dernières semaines.
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D’où viennent les migrants ?
Il s’agit principalement de personnes qui ont fui des conflits ou la misère au Proche-Orient ou en Afrique. Un grand nombre d’entre eux sont des Kurdes du nord de l’Irak. Ces trois derniers mois, 3 000 Kurdes ont quitté la région et quelque 1 600 personnes ont rallié le Bélarus grâce à un visa de tourisme depuis le Kurdistan irakien, selon l’Association des réfugiés du Kurdistan.Le Kurdistan, région autonome du nord de l’Irak contrôlée depuis des décennies par deux partis politiques, se présente comme un havre pour sa stabilité et les investisseurs étrangers, mais il est régulièrement épinglé par les défenseurs des droits humains. Mercredi soir, le gouvernement régional a assuré vouloir s’attaquer aux « causes profondes » de l’émigration en offrant notamment des « perspectives professionnelles aux jeunes ». Des personnes venant de Syrie, pays en guerre depuis dix ans, sont également présentes à la frontière. Une Polonaise qui vient en aide aux migrants sur place a également dit à l’AFP avoir vu des ressortissants du Yémen, de Côte d’Ivoire et, même, de Cuba.
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Pourquoi l’UE accuse-t-elle le Bélarus ?
Bruxelles accuse l’autoritaire président bélarusse Alexandre Loukachenko d’avoir orchestré cette crise migratoire pour se venger des sanctions occidentales imposées à son régime pour la brutale répression de manifestations l’an dernier. Loukachenko, qui dirige d’une main de fer le Bélarus depuis 1994, réfute ces accusations.Mais, fin mai, il avait prévenu les Européens que le Bélarus ne stopperait plus « les drogues et les migrants » en route pour l’Europe. Varsovie accuse Minsk de délivrer des visas de transit aux ressortissants de plusieurs pays afin d’attirer les candidats à l’exil, de les acheminer jusqu’à la frontière et même de leur fournir des outils pour découper la clôture. Une enquête du Monde publiée mercredi révèle ainsi que depuis le mois d’août, date de la réélection contestée du dirigeant biélorusse, Alexandre Loukachenko, le nombre de voyageurs de la compagnie bélarusse Belavia a considérablement augmenté. S’il est impossible de réserver un vol sur son site, les voyagistes locaux se chargent de remplir ses avions.Loukachenko est accusé de jouer sur la peur de l’Europe d’un afflux massif de migrants, très vive depuis la crise de l’été 2015 lors de laquelle plusieurs centaines de milliers de personnes avaient gagné la Grèce depuis la Turquie voisine. Début 2020, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait lui aussi joué sur cette crainte en laissant passer des dizaines de milliers de migrants vers la frontière grecque.
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Comment réagit la Pologne ?
Face à l’afflux de migrants, Varsovie a dénoncé une « attaque » de Minsk, musclé son dispositif à la frontière, où elle a déployé au moins 15 000 militaires, et décidé de construire un mur de plus de 100 kilomètres le long de sa frontière. « Il est clair que ce à quoi nous sommes confrontés ici, c’est à une manifestation de terrorisme d’État », a déclaré mercredi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki au cours d’une conférence de presse commune avec le président du Conseil européen Charles Michel.La Pologne a aussi imposé l’état d’urgence dans la zone frontalière et autorisé ses forces de sécurité à refouler les migrants. La Biélorussie accuse la Pologne de violer les normes internationales en bloquant les migrants et en les repoussant avec violence. Des vidéos prises côté biélorusse montrant des visages de migrants ensanglantés témoignent en effet la violence de ces refoulements par les Polonais, même si cette pratique est condamnée par le droit international des réfugiés.Depuis le 2 septembre, les autorités polonaises ont interdit aux journalistes et aux organisations caritatives de se rendre dans la zone jouxtant immédiatement la frontière, en vertu des règles de l’état d’urgence qu’elles y ont proclamé. Ainsi, les autorités polonaises ou bélarusses sont pratiquement les seules pourvoyeuses d’images et d’informations sur la situation à la frontière. Cela pose un grand problème en termes de transparence sur les droits de ces réfugiés.
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Que vient faire la Russie là-dedans ?
Accusée par la Pologne d’être la « commanditaire » de cette crise, la Russie, principal soutien du Bélarus, est restée relativement discrète jusque-là. Conscientes de l’influence de Moscou sur Minsk, l’UE et l’Allemagne ont appelé mercredi le président russe Vladimir Poutine à intervenir pour faire cesser la crise. Mais Minsk et la Russie ont répondu que les Occidentaux devaient plutôt s’occuper des flux de migrants provoqués par leurs interventions militaires au Moyen-Orient. Selon le Kremlin, il est « irresponsable » de la part de la Pologne de blâmer Vladimir Poutine pour la crise.Fragilisé par les sanctions occidentales, le régime d’Alexandre Loukachenko est fortement dépendant du soutien financier et politico-militaire de la Russie. Mais Vladimir Poutine, qui s’efforce depuis plusieurs mois d’obtenir de Berlin la mise en service d’un nouveau gazoduc, fait pour l’instant la sourde oreille, se bornant à appeler au dialogue. Moscou a aussi invité l’Europe à apporter une aide financière à Minsk pour prendre en charge les migrants.En visite à Moscou mercredi, le chef de la diplomatie bélarusse, Vladimir Makeï, a soutenu que Bruxelles avait déclenché cette crise en tant que « prétexte » pour imposer de nouvelles sanctions à Minsk. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a accusé les Occidentaux de monter une « campagne antibélarusse », assurant que la Russie et le Bélarus avaient « étroitement coordonné leurs approches » pour la contrer.
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Pourquoi l’agence Frontex n’intervient pas ?
Malgré la force de la crise migratoire, le gouvernement polonais refuse la main tendue par l’Union européenne de dépêcher ses gardes-frontières de l’agence Frontex le long des frontières polonaises. Alors même que le siège de l’institution se trouve à… Varsovie. L’aide de l’Otan n’est pas non plus envisagé par le PiS, le parti conservateur au pouvoir. Le gouvernement est par ailleurs en conflit ouvert avec Bruxelles, au sujet de la primauté de son droit et ses réformes de la justice, ce qui explique sa réticence à demander de l’aide.“Cela donne l’impression qu’au lieu de vouloir résoudre la crise au plus vite, Varsovie veut s’y confronter pendant une durée indéterminée, mais seule, sans ingérence extérieure, expose le média Polityka, dans des propos traduits par Courrier international. Si c’est bien le cas, c’est du désespoir, pas une stratégie”, d’autant que “la confrontation pourrait durer de longs mois”.Selon Rodrigo Ballester, directeur du Centre d’études européennes du Mathias Corvinus Collegium (MCC) à Budapest interviewé par Atlantico, c’est aussi une question de moyens déployés. « A l’heure actuelle, Frontex dans le meilleur des cas pourrait mobiliser 1 500 personnes en piochant dans les effectifs des États membres… La Pologne qui a une tradition de garde-frontières solide est infiniment bien mieux placée que Frontex pour réagir à cette situation. »