Ben O’Connor, cet inconnu australien comptera parmi les favoris


, le 29 juin 2022

Quel a été le coureur le mieux classé d’une formation française au Tour 2021

Ben O’Connor, cet inconnu australien comptera parmi les favoris

était sorti des radars aussi vite qu’il y était apparu » Ses amis lui téléphonent d’Australie en pleine nuit, en larmes. Le dîner sera tardif et très festif. O’Connor plane, Lavenu le ramène sur terre  : « Le travail n’est pas fini ; pense au général, maintenant », lui dit-il. À Paris, l’inconnu ne finit qu’à trois minutes du podium. Personne (d’autre) ne l’avait vu venir.

Il commence le vélo après sa majorité

Perspicace, le dirigeant savoyard pousse la nature offensive de son protégé. « Rouler à l’instinct, c’est vraiment fun », savoure l’intéressé. Cette année, il s’est « un peu calmé » mais n’a pas cessé de gagner  : une étape en Catalogne, puis le classement final du Tour du Jura. Il y a quinze jours, il s’est élevé à la troisième place du Dauphiné, répétition générale du Tour. Autant dire qu’il sera surveillé à partir de vendredi, à Copenhague (Danemark). Du haut de ses 26 ans, il n’en fait pas une montagne  : « Avant, je me demandais si j’étais bon, ou capable de gagner. Maintenant que je le sais, ça m’enlève le stress. »

« Avant, je me demandais si j’étais bon. Maintenant queje le sais, ça m’enlève le stress »

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Dans un portrait chinois publié sur le site de son équipe, à la question « Si tu étais un film », l’Australien a répondu  : « Un film dont le titre et la bande-annonce seraient enthousiasmants mais qui se révélerait être un flop. » Comme lui ? « J’ai mis du temps à trouver ma place », soupèse-t-il. Ses premiers mois en Europe l’ont isolé  : à 21 ans, installé à Lucques, village toscan instagrammable mais pas vivable, d’après lui, il gamberge. Sélectionné en 2018 pour le Giro, il chute en troisième semaine, clavicule en miettes, alors qu’un top 10 se profilait. Déprime. Pendant cette période, il ne rentre qu’une fois au pays ; trop éloigné d’abord, puis coupé du monde par l’émergence du Covid-19. « Ça va mieux aujourd’hui », sourit-il. La lecture lui a remonté le moral  : James Joyce (Gens de Dublin) ou H.G. Wells (L’Île du docteur Moreau), les récits d’Orwell ou les aventures de ­Sherlock Holmes.N’empêche, ce bon élève préfère la vie au grand air. L’été dernier, les 3 400 kilomètres du Tour avalés, il a renfourché son vélo avec son ami Tristan, auteur de vlog et cycliste amateur. Perpignan, Font-Romeu, Gérone, « de l’entraînement et du tourisme ». Du vin, aussi, lui qui s’est imaginé vigneron. À Collioure et Banyuls-sur-Mer, il a découvert « des appellations très intéressantes ». A pris le temps d’observer la nature pour comprendre l’influence des sols et du climat sur les cépages. À la fin d’une longue journée à pédaler, il apprécie tout autant « une bière glacée » qu’une coupe de champagne. Au rythme de ses victoires, c’est effectivement une bonne habitude à prendre.