Berlin veut tourner la page de la crise cette année


Publié le 27 avr. 2021 à 13 :34A moins de cinq mois des élections fédérales, la coalition d’Angela Merkel envoie un signe d’espoir aux électeurs lassés par les restrictions de contacts prolongées. Le ministre de l’Economie Peter Altmaier a relevé mardi de 0,5 point à 3,5 % ses objectifs de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour l’année en cours.

Cette année est l’année où nous allons enfin inverser la tendance

Berlin veut tourner la page de la crise cette année

Le moteur industriel tourne à plein régime

Le gouvernement allemand a pris en compte l’analyse des cinq principaux instituts économiques allemands qui tablent sur une progression de 3,7 % du PIB cette année. Son regain d’optimisme tient aussi au dynamisme de l’industrie qui tourne à plein régime. Les carnets de commandes se remplissent et le secteur devrait profiter davantage encore des plans de relance américain et européen.

Le gouvernement s’attend à une hausse de 9,2 % des exportations cette année. Au plus haut ce mois-ci depuis 2011, l’indice Ifo mesurant les attentes des exportateurs révèle un optimisme particulièrement élevé parmi les acteurs de la machine-outil et de l’électro-industrie qui sont au coeur du moteur industriel allemand.Lequel ne craint plus qu’une chose  : les bouchons d’approvisionnement en matières premières et biens intermédiaires, dont l’augmentation du prix risque d’alimenter l’inflation, attendue en hausse de 2,2 % en 2021.

Berlin s’attend cependant à une normalisation dès l’an prochain, avec une hausse des prix limitée à 1,5 %.

La vaccination porte les espoirs de Berlin

Mais Berlin espère classer cet accroc au plus vite au rang des stigmates passés de la pandémie. La montée en puissance de la vaccination doit en effet permettre un retour progressif à la normale cet été  : Peter Altmaier table sur un rebond du PIB de 3,8 % au troisième trimestre.Le débat juridique en cours sur les droits supplémentaires qui pourraient être accordés aux personnes immunisées avant même l’été porte de fait une dimension économique  : il s’agit de relancer la consommation pour donner de l’air aux commerçants, à la restauration et au tourisme.

Même si Peter Altmaier ne craint pas de vague massive de faillites, la fédération allemande du commerce (HDE) estime que 120.000 magasins sont en « danger existentiel ».

Le redressement économique, meilleur argument électoral

Selon l’Agence fédérale pour l’emploi, plus d’un million d’emplois ont déjà été détruits par la pandémie, dont plus de la moitié est constituée des minijobs.

Ces emplois précaires non soumis aux cotisations sociales sont souvent occupés par des femmes et la restauration en est une grande consommatrice.Stopper l’hémorragie et relancer le pays sera le meilleur argument des sociodémocrates et de l’Union CDU-CSU composant la coalition gouvernementale pour contrer la vague écologiste. Celle-ci ne cesse de grandir  : en une semaine, trois sondages ont crédité les Verts de 23 % à 28 %, au coude à coude voire par deux fois devant le parti chrétien-démocrate, tandis que le SPD reste collé autour de 15 %.