Est-ce dans les gènes? «Mon père était en forme. Ma mère est morte de la sclérose en plaques lorsque j’avais 10 ans. L’idée de la mort est très présente en moi. J’ai perdu des êtres chers très tôt et j’ai vite compris que nous n’étions pas éternels. Je n’ai pas peur de la mort, c’est un peu comme si on éteignait la lumière. Par contre, je crains l’agonie, la perte d’autonomie. Le temps qui file me rend hyperactif.»Au reste, il s’entretient dans la régularité. «J’ai une hygiène de vie sans contraintes. J’évite les produits traficotés et la charcuterie. Je m’impose une demi-heure quotidienne de vélo d’appartement. Je n’ai jamais bu, ni fumé. Je n’ai pas de brioche, pas de calvitie et je ne prends pas de somnifères.» Pichon a banni deux mots dans sa vie: vacances et retraite. «J’ai toujours travaillé au cachet, pensant que cela prolongerait la Migros Data. A 65 ans, on m’a montré la porte et j’ai découvert la géographie du monde.» Pichon Voyageur pond des livres, des blogs, des chroniques. «Les voyages forment la vieillesse! Depuis vingt-trois ans, j’en ai fait jusqu’à trois fois par mois. En mars, on m’a invité douze jours à Tahiti. Mes enfants m’ont alerté: «Tu réalises qu’il y a vingt-six heures de vol?» Comme je suis Bélier, je dis oui d’abord, j’avise après. L’ouverture aux autres m’émerveille. C’est mon moteur et c’est addictif.»