Best-of de Franz Ferdinand : "Ce sont vraiment des chansons que nous voulons jouer en concert, spécialement en France"


Retournons deux décennies en arrière. En ce début de XXIe siècle, le rock tente un énième – et ultime ? – retour, avec des grands noms comme les Strokes ou les White Stripes.

Puis très vite émerge Franz Ferdinand, groupe écossais à la musique bondissante, qui sait écrire des tubes irrésistibles comme Take me out.

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Vingt ans et cinq albums plus tard, le quintette revient avec un best-of, Hits to the head, et prévoit une tournée qui devrait passer par la France à partir de la fin mars. On croise les doigts.

Pour l’occasion, le chanteur Alex Kapranos et le bassiste Bob Hardy ont répondu à nos questions.

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Votre best-of, Hits to the head, est explosif. Il présente une version blockbuster de Franz Ferdinand. 

Alex Kapranos (AK)  : C’est vrai. La liste des morceaux choisis correspond à ce que l’on pourrait jouer lors d’un grand festival. Dans cette compilation, nous avons surtout choisi les morceaux les plus énergiques. Dans nos albums, il y a plus de variations sur le plan émotionnel.Bob Hardy (BH)  : Ce sont vraiment des chansons que nous voulons jouer en concert, spécialement en France, un pays qui nous a toujours beaucoup soutenus. Nos meilleurs concerts ont eu lieu à Paris, ou dans les festivals d’été français. L’atmosphère est incroyable  : il est 22 heures, on joue devant 10.000 personnes et on a une vue imprenable sur le soleil couchant avec, en arrière-plan, un château du Moyen-Age. Et là, je m’arrête de jouer et je me dis  : « Wow, on existe pour ces moments ! ».

Comment analysez-vous la progression de Franz Ferdinand dans le temps ?AK  : Il est intéressant de voir que nos albums sont tous différemment, mais ils ont tous le “son” Franz Ferdinand. À certains moments, la production est brute, à d’autres, elle est mélancolique, comme sur Tonight (Ndlr  : le 3e album, sorti en 2009).

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ou ennuyeux, pour un groupe de grandir ? Ne veut-on pas rester éternellement un adolescent ?BH  : Le succès du premier album nous a donné la liberté et l’énergie de continuer. AK  : J’étais un ado de 32 ans quand j’ai formé le groupe? ! Notre évolution s’est faite naturellement. Et quand je compose une chanson, je le fais pour mon plaisir, mais je ne pense pas à son succès potentiel.Il n’y a donc pas de formule pour écrire un tube ?  AK  : Si sans doute, ça se fait dans la pop. La Motown (Ndlr  : le label de soul de Diana Ross ou Marvin Gaye) suivait une formule et le faisait très bien. Nous fonctionnons différemment.

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il sait où il va, mais c’est faux. Il n’y a pas de grand concept. S’il y a une cohérence, on la découvre à la fin. J’ai regardé le documentaire sur les Beatles, Get back. C’était incroyable de voir un autre groupe être en studio, en train de chercher l’arrangement idéal d’une chanson.

Eux non plus n’avaient aucune idée de ce qu’ils faisaient !  AK  : Exactement, comme tous les groupes. On les voit nager dans une mer d’idées floues, en train d’avancer à l’aveuglette ! Mais c’est une vraie joie de découvrir petit à petit ce que l’on fait.

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C’est comme marcher dans les ténèbres…AK  : C’est le secret. Il ne faut pas avoir peur du noir et accepter de tomber jusqu’à ce que l’on trouve. 

Hits to the head, sortie le 11 mars. Concerts prévus à Bordeaux le 30 mars, le 20 avril au Zénith de Paris, le 4 mai au Zénith de Dijon.

Rémi Bonnet