Les Bleus pourront-ils s’exprimer sur le Qatar ? «Chaque joueur a sa conscience, sa liberté», estime Oudéa-Castéra


« Je leur fais confiance. » Interrogée sur le plateau de France info jeudi, Amélie Oudéa-Castéra a annoncé vouloir laisser carte blanche aux Bleus sur la question des droits humains au Qatar. « Je pense que Didier Deschamps a prononcé le mot important qui est liberté. Chacun des joueurs a sa conscience, sa liberté, sa façon de l’exprimer, il ne faut pas imposer un carcan ou une attitude, a répondu la ministre des Sports et des Jeux Olympiques. »Plus tôt sur TF1, le sélectionneur de l’équipe de France était sur la même longueur d’ondes : « Chacun est libre et je n’interdirais à aucun de mes joueurs de pouvoir s’exprimer s’ils ont des convictions personnelles, s’ils veulent s’exprimer. Mais les sportifs sont des sportifs, les utiliser à d’autres fins… libre à chacun. »

🗣 Les Bleus doivent-ils s’exprimer sur les droits de l’Homme au Qatar ? ➡️ « Didier Deschamps a prononcé le mot important : liberté. Je leur fais confiance”, dit la ministre. “Ce qui est important, c’est qu’on rééquilibre, qu’on parle plus du sportif.” pic.twitter.com/sqUB2uUe9L— franceinfo (@franceinfo) November 10, 2022

L’ancienne directrice générale de la Fédération Français de Tennis, qui « espère aller au Qatar » en cas de qualification aux quarts de finale, a rappelé une initiative portée par dix nations pendant la Ligue des nations. « L’équipe de France avait porté le brassard One love, avec Varane puis Griezmann comme capitaines, a-t-elle rappelé. C’était leur volonté de signifier leur opposition à toutes discriminations, notamment pour le respect des droits LGBT, l’ensemble des discriminations. Cet acte me paraissait important, il n’avait été téléguidé par personne, il est commun à plusieurs équipes d’Europe. C’est ça qui est intéressant. »

« Un coup de projecteur sur le Qatar »

Oudéa-Castéra n’est pas allée à l’encontre des propos de Gianni Infantino, qui auraient incité les équipes « à se concentrer sur le football ». « Est-ce que chacun des mots et le ton de cette lettre étaient adaptés ? On peut en parler. Mais, globalement, je trouve qu’aujourd’hui ce qui est important c’est de parler plus du sportif, a précisé la ministre. En revanche, cette Coupe du monde est l’occasion de mettre un coup de projecteur sur ce pays et de continuer à pousser les feux diplomatiques pour le respect des droits humains et la transition écologique. C’est aussi ce à quoi sert ce genre de contexte. »Cet argument avait également été avancé par Noël Le Graët dans nos colonnes fin octobre. « Ne comptez pas sur moi pour faire le démago… avait lancé le président de la FFF. Si vous faites la liste des 211 pays affiliés à la Fifa, il y en a de très nombreux parmi eux où la notion du droit est très éloignée de la nôtre ou de celle en vigueur en Europe. Je ne le cautionne pas, je peux le déplorer, mais je dresse seulement ce constat. Grâce à la Coupe du monde, le Qatar progressera un peu plus vite. »