Candidats R7 : Nepo irrésistible, Caruana en chasse !


Ian Nepomniachtchi continue de survoler cette édition 2022 du tournoi des Candidats : il a signé son quatrième succès de la compétition lors de la septième ronde du tournoi des Candidats 2022. Le champion russe a sorti une belle préparation avec les pièces noires lui assurant la nulle mais Richard Rapport a (trop ?) courageusement décidé de poursuivre le combat qui a vite mal tourné. Le leader ne compte néanmoins toujours qu’un demi-point d’avance sur Fabiano Caruana qui lui a répondu du tac au tac en surclassant Teimour Radjabov en finale.

Rapport-Nepomniachtchi 0-1

Avec 4.5/6, Nepomniachtchi pouvait se réjouir de son départ canon identique à celui de la précédente édition et avait pour mission cette fois (il s’était incliné contre MVL au même stade avant l’interruption liée à la pandémie de COVID-19) de clore invaincu la phase aller du tournoi. Sa partie du jour a dépassé toutes ses attentes !

Candidats R7 : Nepo irrésistible, Caruana en chasse !

Son adversaire, jusque-là auteur de six nulles malgré de nombreuses positions gagnantes et perdantes, nous a proposé comme à son habitude des échecs créatifs qui se sont malheureusement retournés contre lui.

Rapport en quête d’inspiration. Steve Bonhage / FIDE.

Face au 1.e4 de Rapport, Nepo a de nouveau employé sa désormais fétiche Petroff, travaillée pour son match de Championnat du Monde face à Magnus Carlsen. Son jeu s’est révélé rapide et confiant malgré le fait que Rapport ait introduit l’obscur 9.Db3 au lieu de l’une des quatre lignes principales (9.Cc3, 9.Te1, 9.cxd5, et 9.Dc2).

Plutôt que de protéger son pion b7, le Russe a laissé son rival le croquer avec sa dame, puis a eu le culot d’abandonner sa tour dans la foulée pour lancer une contre-attaque sur le roi blanc avec 14.Fh3 !

La position après 14.Fh3 !

Il s’agissait en réalité d’une invitation à la nulle par perpétuel déjà vue lors de quelques parties par correspondance. 

Les blancs disposaient dans la foulée d’une autre option pour forcer la nulle, mais ils ont suivi la voie qu’ils s’étaient tracée, jouant pour la victoire, quelles qu’en soient les conséquences. Cela a conduit à une position où ils comptaient deux tours pour la dame, avec un cavalier, un fou et cinq pions pour chaque camp, ce qui, à première vue, semblait favorable aux blancs, mais leur roi vulnérable changeait le résultat de l’équation.

Nepomniachtchi lors d’une de ses nombreuses promenades en dehors de l’échiquier. Steve Bonhage / FIDE.

Jouer avec un tel déséquilibre matériel ne rappelait pas à Nepomniachtchi le meilleur des souvenirs puisque la dernière fois, il s’était incliné contre Carlsen après un marathon de 8h lors du Championnat du Monde.