La carte vitale sur smartphone débute dans les Bouches-du-Rhône


Après le permis de conduire, la carte d’identité, la carte bancaire, voici la carte vitale sur le smartphone ! Depuis le mois de juin dans les Bouches-du-Rhône, comme dans 23 autres départements (tous ceux de PACA) vous pouvez dématérialiser votre carte vitale, grâce à une application sur Androïd et IPhone. La Sécu en fait la promotion cette semaine sur 25 écrans géants des stations de métro RTM de La Joliette, Castellane et Saint-Charles à Marseille.L’un de ses promoteurs, Maxime Ogier, responsable « e-santé » à la CPAM des Bouches-du-Rhône, a la confirmation du réel besoin auquel la carte répond.

« En trois semaines, on a eu 20.000 activations ! Le fait d’avoir sa carte vitale toujours sur soi parce qu’on a toujours son téléphone, c’est vraiment dans l’air du temps, ça répond un besoin pour les usagers et les professionnels de santé. C’est les retours que nous avons en ce moment ».

Autre gros avantage : cette carte vitale est automatiquement mise à jour. La campagne de la CPAM –
CPAM

Méfiance et manque d’information

Total depuis juin : 23.000 activations de ces cartes virtuelles dans les Bouches-du-Rhône.

Pour relativiser l’ « engouement », il est bon de rappeler que l’on compte 1,3 millions d’usagers dans le département.Officiellement en seulement sept étapes, votre smartphone digère votre carte en plastique. C’est louche pour Bernard : « J’ai reçu le courrier de la CPAM et j’ai cru que c’était une arnaque, du fishing.

Moi, je suis un vieux con, je garde ma carte dans mon pantalon ! »La méfiance semble majoritaire chez les plus de 60 ans : « Et si je perds mon portable, je perds ma vie ? La sécu ferait mieux de mieux nous rembourser plutôt que de faire des applications ! »Pourtant, la sécurité et la confidentialité des données sont garanties grâce à moult codes secrets qui égrainent la numérisation. C’est d’ailleurs ce qui rebute Élodie, pourtant partante : « Ah, mais c’est très compliqué l’administration en France ! Je n’en peux plus de tous ces codes et ces papiers à fournir pour avoir le droit d’avoir d’autres codes ! »Maxime Ogier, le spécialiste pour la CPAM 13, rassure tout le monde sur la sécurité. « L’application va même au-delà de la carte physique.

Pour l’activer, l’assuré rentre six chiffres qui génèrent un QR code qui n’est valable que quelques secondes ».

Question de génération

Chez les jeunes, en revanche, le passage virtuel est un soutien. Ethan a 20 ans et sort toujours sans ses papiers.

« Je vais me renseigner. Cela m’arrangerait bien. Je paye avec mon portable, j’ai tous mes papiers dessus, je vis avec mon portable ».

Frédéric est de la génération du dessus, la cinquantaine. Lui aussi, les cartes à puces lui donnent des démangeaisons : « J’ai tout sur le smartphone, c’est super pratique. J’ai un petit porte-monnaie.

J’ai reçu le courrier de la CPAM, je ne l’lai pas encore fait ». Volontaire pour la cause, donc. Nous lui apprenons que les praticiens que nous avons rencontrés ne sont pas équipés pour lire l’application.

« Ah ! C’est complètement con. Bon, peut-être que si on est nombreux à télécharger, ça ira dans le bon sens ».

Les pharmaciens pas prêts

Prudemment, la Sécurité Sociale invite à garder la carte physique quand on n’est pas certain que le professionnel possède l’équipement.

Car effectivement, nous croisons une généraliste remplaçante qui avoue sans peine que son cabinet ne dispose pas du matériel adéquat. À la pharmacie du Roi René à Aix-en-Provence, Julien Negosanti est catégorique : « Cela ne fonctionnera pas dans l’immédiat. Nous ne sommes pas équipés des lecteurs ».

Comment expliquer alors la promotion d’un outil qui n’est pas tout de suite applicable ? « Comme le reste : une communication à la va-vite déconnectée du terrain et sans concertation avec les professionnels. On ne nous a pas demandé si on était prêts ! » Il n’est cependant pas hostile à l’évolution. « Ça va dans le bon sens, à terme.

C’est un moyen supplémentaire et sécurisant qui sera surtout utile pour les moins de 35 qui sont nombreux à ne pas avoir la carte sur eux. Les pharmaciens ont prouvé leur adaptabilité. Nous serons prêts, j’imagine, dans les mois à venir ».

Là aussi, Maxime Ogier, monsieur e-santé à la CPAM 13, tient des propos rassurants. C’est en cours d’installation avec des délégués au numérique de la CPAM en lien avec les professionnels. D’après lui, 80 % des logiciels des pharmacies seraient compatibles avec la lecture des cartes numérisées, et 65 % des médecins.

Les logiciels doivent être adaptés. En 2025, toute la France sera couverte, promet-il.

  • Précision importante : la carte dématérialisée ne remplace pas la carte physique.

    Vous n’avez pas à choisir.