"Cette cinquième vague de Covid-19 met un coup au moral aux Français"


Emmanuel Macron a boucler sa première journée en province dans le Cher ce mardi sur le thème des « sujets du quotidien ». A quatre mois de la présidentielle, le chef de l’Etat a évoqué durant ce déplacement les enjeux des villes petites et moyennes et les mesures mises en place depuis le début du quinquennat. 

Le matin, il a passé près de trois heures dans les rues de Vierzon, première étape de son périple. C’est là qu’il a été interrogé par des habitants. Déserts médicaux, disparition des services publics, absence de travail, retraite trop basse, fermeture des discothèques à cause du Covid-19, le chef de l’État s’est prêté au jeu des questions-réponses. Un président qui avait des allures de candidats à la présidentielle.

hors-micro. Un échange d’un quart d’heure où il a été question du Covid-19 (« les Français sont fatigués mais hyper résistants face à la cinquième vague »), de politique avec la présidentielle dans quatre mois (« les gens ne sont pas du tout dedans, ils sont dans le sanitaire, dans leur actualité, dans l’économique »), ou encore l’action de l’État (« la crise de l’action publique, c’est une crise d’efficacité »).

Revivez les temps forts de ce mardi à Bourges

Chateaumeillant, petite commune de 1.800 habitants, terme de sa journée dans le Cher. Le chef de l’État a rencontré les élus de la commune. La désertification médicale a été l’un des thèmes que le maire a voulu aborder. « Nous avons une maison de santé pluridisciplinaire communautaire précise Frédéric Durant, mais il n’y a qu’un seul médecin ». Que se passera-t-il quand ce médecin prendra sa retraite dans quelques années s’inquiètent déjà les élus. 

Certains ont pris la parole devant Emmanuel Macron  : « Notre région est à l’abandon au niveau médical », « il nous faut l’aide de l’État », « la répartition des professionnels de santé n’est pas de notre fait », « il faut que l’État tape du poing sur la table pour répartir les médecins généralistes qui sortent tous les ans », « ce problème existe dans tout le monde rural ».

– M. Benoît

Pierre-Alexandre Jean, osthéopathe, a pris la parole également  : « nous sommes un désert médical, comme bcp d’endroits en ruralité, avec énormément de maisons de santé qui se montent, qui sont vides. On a très peu de spécialistes, hormis les hospitaliers. »

« Si vous voulez accoucher aujourd’hui, il faut partir à Montluçon, Bourges, soit 35 – 45 km » dit une femme. Nous n’avons « plus de dentistes »,  ajoute Pierre-Alexandre Jean. « Vous avez une rage de dents, c’est six mois ». « Des déserts médicaux, on en a de plus en plus a répondu Emmanuel Macron. On a formé de moins en moins de médecins ». Emmanuel Macron de poursuivre le constat déjà connu  : « Les médecins de campagne, la génération d’après, n’ont pas voulu la pratiquer de la même manière, ils veulent des horaires. On a vu se détricoter les gardes. Il n’y a plus de continuité de soin sur un territoire ». « On a doublé les maisons de santé ces quatre dernières années. il faut essayer de les peupler » a ensuite détaillé Emmanuel Macron. « Il faut construire ce que veulent les jeunes médecins, plutôt en groupe, plus de diversité dans les actes, être allégés dans les charges administratives ».

Emmanuel Macron face aux auxiliaires de vie

Emmanuel Macron fait face à des auxiliaires de vie de l’association Entraide 18 à Bourges en fin d’après-midi. Elles ont évoqué leurs difficultés, notamment salariales. 

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Les associations peinent à recruter et rencontrent plusieurs freins à commencer par les salaires. Certes, le gouvernement a revalorisé les salaires le mois dernier, mais « il ne sont pas encore au niveau de la difficulté des services qu’ils effectuent » selon François Deschamps, président de l’Entraide berruyère qui rencontre Emmanuel Macron. 

L’un des autres freins à l’embauche précise François Deschamps, c’est l’indemnité kilométrique alloué aux salariés. Actuellement, le kilomètre est indemnisé à 35 centimes, « largement en-dessous des prix de revient actuel du kilomètre sur un véhicule, quel qu’il soit » assure le président de l’Entraide berruyère. « Et ce prix n’a pas bougé depuis longtemps. Une des revendications des fédérations, c’est que le gouvernement débloque 35 pour passer au moins 40 centimes ».

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Aparté de Emmanuel Macron devant la presse, que retenir ? 

abordant plusieurs thèmes

Il faut tenir – Emmanuel Macron face à la cinquième vague du Covid-19

Sur le Covid, Emmanuel Macron a estimé qu’on sent « une fatigue, les Français sont moins positifs qu’il y a deux mois. On sent que cette cinquième vague de Covid-19 met un coup au moral. A la sortie de l’été, on avait énormément vacciné, les gens se disaient qu’on allait en finir et là y a un côté jour sans fin. Il faut tenir ». Il salue pour autant la force de caractère des Français, « les gens sont hyper résistants ».

Sur l’opération Cœur de ville, Emmanuel Macron parle d’un dispositif « très innovant ». « Mon obsession, c’est que les choses aillent plus vite. Parce que si les choses restent à la lenteur, à la percolation habituelle, les gens perdent confiance parce qu’ils ne voient pas la transformation. La crise de l’action publique, c’est une crise d’efficacité. Comme on est dans un monde où tout va plus vite, si ce que vous dites est une réalité trois ou quatre ans après, les gens se disent à quoi bon ».

Les gens ne rentrent pas dans l’élection avant février, février-mars – Emmanuel Macron suite à une question sur la présidentielle

Pourquoi les Français ne sont pas dans la campagne présidentielle ? La question a été posée au chef de l’État. Selon lui, « les gens ne sont pas du tout dedans,  ils sont dans le sanitaire, dans leur actualité, dans l’économique ». Pour Emmanuel Macron, « ça a toujours été les cas. Les gens ne rentrent pas dans l’élection avant février, février-mars. Apres, il y a un phénomène un peu exceptionnel. Il ne faut pas sous-estimer ce qu’on a vécu, ce qu’on est en train de vivre encore avec le coronavirus. Il faut garder le volontarisme, je trouve qu’il y en a. Il y a de l’énergie, les gens ont envie de se projeter. Il faut du volontarisme et beaucoup de bienveillance. Il y a beaucoup de gens qui sont fatigués aussi ». Faut-il craindre un désintérêt durable des Français pour la présidentielle jusqu’à l’élection ? Pas du tout pour Emmanuel Macron. « Le débat public et citoyen est en train de s’organiser. C’est une bonne chose. La vie démocratique va suivre sont cours. Mais il y a aussi des urgences du quotidien qui dictent leur loi ».

Déambulation dans le centre-ville de Vierzon 

On va essayer de rouvrir au plus vite, je m’y engage – Emmanuel Macron, interpellé par un patron de discothèque contraint de fermer

Emmanuel Macron a été interpellé cette fois sur son chemin par un patron de discothèque. « C’est encore nous que vous fermez, les 1.200 établissements » en France. « On ne demande pas l’aumône, on veut travailler », a-t-il ajouté. « Il ne faut pas croire qu’on vous stigmatise », lui a répondu Emmanuel Macron. Contrairement aux restaurants et aux bars, où « on est assis », « la plupart du temps on n’est pas autour d’une table » dans les discothèques, a-t-il justifié devant le patron qui se plaignait d’une différence de traitement entre ces établissements. « On va essayer de rouvrir au plus vite, je m’y engage », a ajouté le chef de l’État, assurant que les discothèques seraient « indemnisées de manière exemplaire pour tenir durant cette période ».

– L. Marin

La jeune femme avait été séquestrée durant toute une journée dans la voiture de son compagnon en plein soleil à Perpignan. La victime était décédée après dix jours de coma. L’homme a été mis en examen et remis en liberté sous le statut de témoin assisté. L’enquête se poursuit. 

– A. Jarnoux

Emmanuel Macron poursuit sa déambulation à la rencontre des habitants et commerçants de Vierzon. Il signe des autographes et fait des selfies. 

– A. Jarnoux

parfois pour le meilleur, parfois pour le pire ». Il est aussi alerté comme à chaque déplacement sur la faiblesse de certaines retraites. « C’est des petites retraites qu’on a tous » a lancé un ancien agent d’entretien, en affirmant toucher 800 euros par mois. « On a revalorisé le minimum vieillesse », a répondu le président.

Loriane et Julien viennent d’échanger avec Emmanuel Macron. Ils tiennent une boulangerie-pâtisserie à Vierzon, boulangerie qu’ils ont pu reprendre en mars 2020 grâce à des aides de l’État, « aide aux loyers et aident à la reprise » notamment a détaillé Julien.

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Il faut que vous nous aidiez – Thibault Lhonneur, élu la France insoumise de Vierzon

« Il faut que vous nous aidiez ». La phrase a été prononcée par Thibault Lhonneur, élu la France insoumise de Vierzon, à Emmanuel Macron. « Il y a plein de choses à refaire. On a un bureau de Poste qui vient de fermer, un autre menacé. On a un hôpital en souffrance » a-t-il poursuivi. « C’est pour cela que l’État a fait un investissement qui n’avait jamais été fait » a répondu Emmanuel Macron. « Ce sera sans doute insuffisant » a rétorqué l’élu LFI.

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sur le salaire des plus précaires, sur le budget contraint de la ville, etc. » écrit-il sur son compte Facebook.

Une manifestation maintenue à distance

il n’y avait pas grand monde à venir à la rencontre d’Emmanuel Macron.

– A. Jarnoux

Pendant que Emmanuel Macron a échangé avec des habitants, une manifestation de soignants a été tenue à distance. Ils étaient quelques dizaines à réclamer « le Ségur pour tous », une revalorisation de 183€ nets mensuels pour tous les professionnels de la santé. 

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Le chef de l’État a ainsi remonté l’avenue de la République, l’une des artères principales de la ville, pendant près de trois heures. Il a échangé avec des habitants et les commerçants pour percevoir la problématique des petites villes, celle de la perte de commerces et de services. 

– M. Benoît

– M. Benoît

Cette opération engagée en 2018 vise à reconquérir les centres-villes en y implantant à nouveau des commerces et des logements Bourges et donc Vierzon où vient Emmanuel Macron ce mardi.

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Le maire communiste de Vierzon Nicolas Sansu compte l’alerter sur plusieurs dossiers. Il l’a dit ce mardi matin en direct sur France Bleu Berry. « Si l’État nous met de l’argent pour investir et faire des travaux, mais qu’à côté de ça, on n’a plus suffisamment d’argent pour payer nos salariés ou payer nos factures d’énergie à la mairie, ça n’ira pas, donc il va falloir un moment qu’il y ait un rééquilibrage ». Nicolas Sansu compte aussi lui parler des services publics. La population et la mairie se sont battues pour préserver l’hôpital, notamment les urgences chirurgicales. Il sera aussi question du commissariat dans un triste état, « qu’il faudrait refaire » précise le maire de Vierzon.

Il faut que l’Etat assume ses responsabilités en matière de service public régalien et puisse nous aider. C’est très bien de déverser quelques millions sur le cœur de ville. Ce serait ridicule, à côté de ça, que les services publics nationaux se délitent. – Nicolas Sansu, maire de Vierzon