Invité du RMC Sport Show ce dimanche, Quentin Fillon Maillet a abordé son nouveau statut de star du biathlon, lui qui a décroché cinq médailles olympiques et le gros grobe de cristal de la Coupe du monde de sa discipline. « QFM » ne s’attendait pas à un tel engouement autour de ses performances, même s’il s’en réjouit.Quentin Fillon Maillet a décroché ce samedi le gros globe de cristal de la Coupe du monde de biathlon à l’issue de la mass-start d’Otepää (Estonie). Deuxième de l’épreuve derrière Vetle Sjåstad Christiansen, le biathlète français a obtenu le Graal de sa discipline après trois troisièmes places de rang entre 2019 et 2021.Avec cinq médailles olympiques obtenues lors des Jeux Olympiques de Pékin, dont deux titres en individuel, Quentin Fillon Maillet signe la meilleure saison de sa carrière. Quant à savoir s’il a une préférence entre son dernier trophée ou ses médailles olympiques, il peine à trancher. « Les deux m’ont fait rêver mais en étant plus jeune, je voulais devenir le meilleur biathlète du monde donc j’ai envie de dire que j’ai une préférence pour le cristal. Sportivement, c’est plus dur à aller chercher qu’une médaille olympique qu’on peut obtenir sur 30 minutes. Le gros globe, ça récompense quatre mois d’efforts et 25 courses individuelles avec la fatigue, les voyages, la motivation etc, a expliqué ce dimanche ‘QFM’ dans le RMC Sport Show. Après, médiatiquement et niveau popularité, c’est quand même les médailles olympiques qui sont au-dessus donc mon coeur balance. »
« Chacun veut un petit bout de Quentin Fillon Maillet »
Une chose est sûre, le porte-drapeau de la délégation française lors de la cérémonie de clôture des derniers JO a changé de statut. Au moins aux yeux du grand public, habitué ces dernières années aux exploits de Martin Fourcade. « Tout ne s’est pas fait du jour au lendemain. J’avais déjà un statut avant le départ de Martin Fourcade mais ça s’est accéléré sur la dernière saison. On a imaginé tout ce qui était possible de faire pour en arriver là. Après les JO, j’ai eu des discussions qui me paraissaient un peu hallucinantes pour moi afin de me protéger des fans, avec par exemple la mise en place d’un cordon de sécurité pour sortir de l’aéroport à mon retour en France, a raconté Fillon Maillet. J’étais une personne lambda mais je vois que je partage énormément d’émotions avec les gens donc ça me fait énormément plaisir. A la longue, ça peut être un peu lassant car chacun veut un petit bout de Quentin Fillon Maillet. Mais finalement, ce sont toutes des personnes qui vibrent à travers nos performances donc même si ce n’est pas évident à gérer, ce n’est pas un problème. »Quentin Fillon Maillet est devenu ce samedi le quatrième Français de l’histoire à décrocher le classement général de la Coupe du monde de biathlon après Patrice Bailly-Salins (1994), Raphaël Poirée (2000, 2001, 2002 et 2004) et Martin Fourcade (de 2012 à 2018). « Au début de saison, j’étais le Quentin d’avant qui essayait d’être régulièrement sur le podium avec quelques victoires. J’avais toujours ce doute en début de saison mais la confiance s’est installée, a expliqué l’athlète de 29 ans. Le cap mental s’est produit pendant les Jeux. Maintenant, j’ai envie de gagner et seulement de gagner. On peut le voir hier avec ma deuxième place même si la déception a été vite effacée. »
Une nouvelle approche mentale
S’il n’avait jamais obtenu de petit globe d’une spécialité dans sa carrière, parfois une étape avant d’obtenir le gros grobe, Quentin Fillon-Maillet s’est remis en question avant de commencer cette saison de tous les records pour lui. « Dans le passé, j’ai toujours été un peu régulier mais dans l’ombre de Martin Fourcade ou de la mienne, parfois en me pénalisant tout seul. Mais la régularité sur les quatrièmes places, ça ne paie pas. La régularité au plus haut niveau, c’est ce que je voulais chercher et ce qui me faisait rêver depuis tout petit, et pas forcément la popularité. J’ai réussi, a répondu Fillon Maillet, non sans fierté. Je ne sais pas ce qui s’est passé vraiment même si je ne vais pas livrer tous mes secrets. Mais l’approche mentale a fait surtout la différence je pense avec le fait de ne pas avoir peur de courir et de gagner. Lors de ma dernière préparation, je me suis demandé ce qu’il me manquait. La plus grosse réponse, c’était l’approche mentale. »Avec le petit globe du sprint quasiment assuré (une 37e place suffira vendredi prochain), Quentin Fillon Maillet aura encore ceux de la poursuite et de la mass start à aller décrocher lors du dernier week-end en Norvège, sur la colline d’Oslo Holmenkollen. Restera ensuite à ranger toutes ses distinctions. « Je ne pense pas le mettre chez moi, justement, ce gros globe. J’ai envie que les gens puissent profiter de tout ça, a confié Fillon Maillet. Je suis en questionnement pour le lieu. Je veux qu’il y ait tout ensemble, avec les médailles olympiques aussi. »