Plusieurs manifestants ont tenté de rentrer dans la mairie. (Le Télégramme/Stéphane Guihéneuf)Un rassemblement pacifique, avec pancartes, filets de pêche, slogans et masques en forme de poisson, qui s’est tendu lorsque plusieurs manifestants ont décidé de pénétrer à l’intérieur du bâtiment où se déroulait une cérémonie dans le cadre des commémorations du 11-Novembre. La quinzaine de policiers a vite maîtrisé les velléités des manifestants. Bien que regrettant « le principe d’une manifestation un 11 novembre, journée d’hommage à tous les morts pour la France », Fabrice Loher a reçu deux manifestants, dont Laetitia Bisiaux, chargée de projet dans l’organisation non-gouvernementale Bloom.Quelque 150 personnes ont manifesté ce lundi 11 novembre 2024 devant l’Hôtel-de-Ville de Lorient contre la pêche industrielle. (Le Télégramme/Stéphane Guihéneuf)
À qui profite l’échange ?
Concernant les quotas 2024 pour le merlan bleu, Bloom évoque une perte de 22 000 tonnes entre les deux arrêtés signés le 13 mars 2024 et le 6 novembre 2024. « Où sont-ils ? », questionne Laetitia Bisiaux. Fabrice Loher ne confirme pas les chiffres mais reconnaît « comme c‘est la pratique courante dans le cadre de la politique commune de la pêche, deux échanges de quotas (merlan bleu contre cabillaud) avant ma nomination, en début d’année et début septembre ». Il précise qu’il va, lui aussi, se prononcer « très prochainement » sur un nouvel échange. La militante écologique craint que cet échange de quotas ne profite à la Pologne et donc au chalutier géant Annelies Ilena – qualifié de chalutier de l’enfer – dont la campagne de merlan bleu « doit commercer dans les prochains jours ».
« Le dossier du transfert des droits de pêche du Joseph Roty II n’est pas à l’ordre du jour. »
350 emplois en jeu
L’autre interrogation porte sur les quotas (44 820 tonnes) détenus par la Compagnie des pêches de Saint-Malo via le chalutier Joseph-Roty II remplacé par l’Annelies Ilena. Bloom craint qu’ils ne passent de l’un à l’autre. En mai 2024, Hervé Berville alors secrétaire d’État chargé de la Mer et de la Biodiversité, s’y était opposé. Fabrice Loher qui s’était déjà exprimé le 5 novembre 2024 lors d’une question au Sénat, assure que « le dossier du transfert des droits de pêche du Joseph-Roty II n’est pas à l’ordre du jour ». Il rappelle, comme son prédécesseur, que « ces droits doivent rester sous pavillon national ». Le ministre se dit attentif au devenir de l’armateur malouin : « c’était 350 emplois en jeu ! ». Il redit que son objectif est de mener « une politique équilibrée entre activités de production et protection de l’océan ».