« Chaque livre peut être le dernier »


Alain Finkielkraut et Antoine Compagnon, dans le bureau de ce dernier au Collège de France, à Paris. STEPHANE LAGOUTTE/M.Y.

O.P POUR « LE MONDE » L’un, Antoine Compagnon, publie un essai consacré aux « fins » de la littérature, à son « but » comme à son « bout »  : quand cesser d’écrire ? Comment dire adieu au livre ? Dans La Vie derrière soi, le professeur émérite au Collège de France pose ces questions en traversant les œuvres des auteurs qui l’accompagnent depuis toujours, Montaigne, Baudelaire, Proust, mais aussi Colette ou Roland Barthes. L’autre, Alain Finkielkraut, se demande ce qui se passe non pas quand un auteur cesse de l’être, mais quand la conception littéraire du monde tend à s’épuiser.

« Chaque livre peut être le dernier »

C’est le thème de son nouvel ouvrage, intitulé L’Après Littérature, où il convoque également les auteurs auxquels il rend grâce depuis longtemps, notamment Milan Kundera et Philip Roth. Malgré la différence de leurs sujets, ces deux livres entrent en résonance par bien des aspects. On y trouve des références communes, par exemple Barthes et Henry James, et des angoisses partagées.

Rencontre dans le bureau d’Antoine Compagnon, au Collège de France.

Au cours de cet entretien, nous allons surtout évoquer la question de la « fin » de la littérature, celle du dernier livre aussi. Mais commençons par le début, par l’expérience qui a donné, pour chacun de vous, le coup d’envoi.

Ce qui inaugure vos itinéraires d’écriture, c’est ce qu’Antoine Compagnon nomme, dans son livre, un « sentiment d’imposture insurmontable »…

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