A Cherbourg-en-Cotentin, les travaux suscitent la colère des commerçants


Publié le 28 Sep 22 à 18 :59 

La Presse de la Manche

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peuvent dissuader certains automobilistes de venir faire leurs emplettes en centre-ville il y a un problème de circulation. » Arnaud Catherine, vice-président en charge des mobilités à la Communauté d’agglomération du Cotentin et adjoint au maire de Cherbourg-en-Cotentin (Manche) avec la même délégation, en convient.Il évoque deux journées en particulier. Le lundi 5 septembre 2022, jour de lancement du chantier du futur bus de nouvelle génération, avec en prime l’ouverture du pont tournant à une heure de pointe et la bascule des feux tricolores au niveau du carrefour de la gare. Et puis le jeudi, avec une intervention d’urgence d’Enedis pour un câble touché au carrefour des rues de l’Abbaye et Hippolyte de Tocqueville, et une tranchée ouverte sans autorisation au niveau de la gare…S’y ajoute un autre chantier, celui de l’extension du réseau chaleur des Provinces vers l’hôpital Pasteur.

A Cherbourg-en-Cotentin, les travaux suscitent la colère des commerçants

Acceptable ou pas ?

« Quand les problèmes ont été réglés, la circulation est devenue plus acceptable, plus fluide », estime le maire Benoît Arrivé. « Le moindre grain de sable qui s’ajoute peut emboliser la ville », reconnaît néanmoins Arnaud Catherine.Acceptable, ce n’est pas vraiment le commentaire employé par les commerçants notamment. Lundi soir, lors d’une réunion publique de présentation du projet de rénovation du plateau piétonnier qui a déplacé plus de 150 personnes, ils étaient venus en nombre. Et pendant plus d’une heure, c’est la question de la circulation qui s’est invitée dans les débats.

Une perte de chiffre d’affaires 

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Un projet de 7 millions d’euros

de gaz, d’eau et d’assainissement.« Il y a quelques années, au moment de l’ouverture des Eléis sous la mandature de Bernard Cazeneuve, un projet de rénovation des rues piétonnes avait été refusé par les commerçants », rappelle aussi Benoît Arrivé. « Tout le monde est d’accord aujourd’hui, ce plateau ne plus rester ainsi. Que faut-il faire ? Le différer ? C’est un projet de 7 millions d’euros, mais je ne suis pas sûr, face à la dégradation des finances des collectivités locales, que nous pourrons le mener à bien dans cinq ou dix ans. »

17-19 heures, un créneau clé 

Au passage, il fustige les publications alarmistes sur les réseaux sociaux, certaines émanant de commerçants eux-mêmes. 

« Ce dont nous avons tous besoin, c’est plutôt d’une communication positive, pour rassurer. »Benoît Arrivé

Le principal problème, observe pour sa part Sébastien Fagnen, adjoint en charge du commerce et de l’économie locale, c’est le créneau 17-19 heures. « C’est la plus fréquentée en centre-ville, avec une moyenne de 1 900 personnes dans les rues. C’est sans doute sur cette tranche que nous pouvons le plus travailler. »

Au plus, 35 000 euros d’indemnisation

La question d’une suspension des travaux pendant la période des fêtes, réclamée par les commerçants, est aussi sur la table. C’est même acté pour le chantier des rues piétonnes. Et pour celui du BNG ? « Regardons si c’est faisable », avance Benoît Arrivé.Autre point abordé, celui de l’indemnisation du préjudice économique. Il y en aura deux en fait, liée au chantier du BNG et à celui des rues piétonnes. Au début du mois de septembre, l’Agglomération du Cotentin a annoncé sa mise en place pour les artisans, commerçants et professions libérales directement impactées. Le montant maximum sera de 35 000 euros. Seule condition : il faut en faire la demande.Une même procédure sera lancée pour le plateau piétonnier, avec un périmètre « qui peut être discuté ».

Des commerçants tentent de trouver la parade

la commerçante propose à ses clientes de renouveler un service mis en place lors de la période Covid Les clientes choisissent en ligne les articles qu’elles souhaitent réserver et essayer Mais rien. Nous avons une fréquentation qui se casse aujourd’hui la gueule de 50 à 70 % en centre-ville. Vendredi dernier, je n’ai eu que quatre clients sur la journée quand en temps normal je tourne en moyenne entre 40 et 60. Tous ces clients qui viennent de l’extérieur n’ont pas envie de subir une heure et demie de bouchons dans Cherbourg. Quelle que soit l’heure. Il n’y a pas de solution pour fluidifier le trafic, proposer des navettes. Il n’est pas trop tard pour imaginer. Au lieu de cela, on nous donne l’impression d’être jetables. »Site internet« Nous voyons le centre-ville se vider et je ne compte plus le nombre de commerçants désolés, abattus et très inquiets de l’impact de ces travaux sur la santé de leurs commerces, assure Claire Pereira, qui a ouvert il y a un an Saudade Concept store dans l’ancien forum. Derrière nos initiatives commerciales, il y a des vies, des personnes qui se battent pour faire vivre ce centre-ville longtemps considéré comme mort. Aujourd’hui, nombre de commerçants constatent une baisse de 40 % de leur CA. »La commerçante ouvre déjà en continu de 10 h à 19 h et allonge ses horaires lors de festivités en centre-ville comme ce fut le cas le week-end dernier jusqu’à 22h. « Pour faire face, j’ai aussi créé un site internet pour de la vente en ligne. J’expédie et je vais développer un système de click & collect. Il en va de la survie de mon entreprise. »Ludovic AMELINE.Cet article vous a été utile ? Sachez que vous pouvez suivre La Presse de la Manche dans l’espace Mon Actu. En un clic, après inscription, vous y retrouverez toute l’actualité de vos villes et marques favorites.