« L’enjeu est d’éviter une demi-mesure qui laisserait à tous un goût d’inachevé »


Le projet de loi « sur le modèle français de la fin de vie », qui doit être présenté en février, est sur la table du président de la République. L’exécutif est confronté à la nécessité de répondre à des angles morts et à des questions à ce jour non résolues par la législation actuelle, et de marquer le quinquennat par un acte sociétal fort sans inquiéter les soignants – pas tant en termes d’électorat potentiel que de mise en péril d’un système de santé au bord de la rupture. L’enjeu, pour l’exécutif et le législateur, est d’éviter une cote mal taillée, une demi-mesure qui laisserait à tous un goût d’inachevé et déboucherait sur des années de révisions successives, alimentant de fait la « peur des dérives ». Mais le mot d’ordre est-il devenu d’aller « le moins loin et le moins vite possible » ? Annoncée par le gouvernement en décembre 2023, la « stratégie décennale soins palliatifs, prise en charge de la douleur, accompagnement de la fin de vie », un plan décennal rutilant mais hors-sol et désincarné inquiète déjà, lui, pour la suite du texte. En tant que citoyen, à la fois soignant, patient et aidant, j’aimerais dégager quelques impératifs moraux et politiques pour une loi de progrès et de courage, avec l’enjeu de ne laisser personne de côté, nul patient sans réponse à sa demande ni accompagnement solidaire, nul soignant dans la crainte d’un recul éthique et déontologique. Dix prescriptions permettront de relever cette gageure.

Une loi globale

Un texte global sur la fin de vie ne saurait dissocier en deux textes soins palliatifs et aide médicale à mourir. Si cette dernière vient à être légalisée, elle ne pourra être isolée, dans un texte séparé, de la question générale de la fin de vie dont elle constituera un des volets.

« L’enjeu est d’éviter une demi-mesure qui laisserait à tous un goût d’inachevé »

Une loi équitable

pour des raisons physiques ou psychiques, ouvrant de fait à une possibilité, exceptionnelle, d’euthanasie. Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « Nous devons prendre à bras-le-corps l’amélioration de la fin de vie de la majorité de nos concitoyens »

Une loi solidaire

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