Qu’est-ce qui nous empêche d’agir quand presque tout le monde se rend compte que le changement climatique est un gros problème ? Tentative de réponse dans cette interview croisée avec la paléoclimatologue Valerie Trouet et l’herpétologue et gagnant du « nobel vert » Ignace Schops.
les chefs d’entreprise et l’opinion publique sur le fait que la crise climatique et environnementale constitue un défi gigantesque, voire une menace existentielle pour l’humanité. D’un autre côté, il est également clair qu’il n’existe toujours pas de véritable engagement à réduire les émissions mondiales de CO2, à mettre fin à notre dépendance aux combustibles fossiles et à protéger et restaurer des zones naturelles précieuses. Comment expliquer cette dichotomie ? Nous avons rencontré Valérie Trouet et Ignace Schops pour tenter de répondre à cette question…
Cela dissipe sûrement tout défaitisme ?Vos discours séduisent les décideurs politiques et le monde des affaires. Mais séduisent-ils aussi les citoyens ?Trouet : Le changement climatique est un problème mondial qui nécessite des solutions systémiques. Les citoyens seuls ne peuvent pas faire grand-chose à ce sujet. Ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas faire quelque chose quand même. Ne fut-ce que pour se sentir bien dans sa peau et garder le moral. Dans mon université, par exemple, vous pouvez jeter vos déchets de cuisine sur un tas de compost destiné au jardin public. Que signifient mes huit litres de déchets de cuisine par semaine dans le grand combat ? Presque rien. Mais je me sens bien en faisant quelque chose de positif chaque semaine. C’est un marathon, les amis, pas un sprint. Nous devrons continuer à le faire pendant longtemps. Même les petites choses aident et l’océan n’est, après tout, qu’une collection de gouttes.