Nous sommes d’avis avec Thomas Hobbes, l’auteur du Léviathan lorsqu’il affirmait en son temps que : « La première et fondamentale loi de nature est de rechercher et de poursuivre la paix ». Le thème de la paix apparaît comme l’Alpha et l’Oméga dans la structuration de la diplomatie gabonaise depuis son accession à la souveraineté internationale en 1960. Le Gabon havre de paix, fait école en matière de stabilité politique et sociale dans notre sous-région réputée pour être crisogène.
mais, qu’est-ce que la diplomatie ?
Retenons simplement que cette dernière est la partie de la politique qui concerne les relations entre les Etats : représentation des intérêts d’un gouvernement à l’étranger, administration des affaires internationales, direction et exécution des négociations entre Etats (Ambassade, Légation, Consultat). Et, pour dire également un mot sur le concept qui a pignon sur rue, et qui est venu enrichir le vocabulaire politique, il s’agit de la diplomatie économique. Selon la définition de Bergeijk et Moons : « La diplomatie économique consiste en un ensemble d’activités visant les méthodes et les procédés de la prise internationale de décisions et relatives aux activités économiques transfrontalières dans un monde réel ».
Le paramètre militaire était en pôle position, et constituait le baromètre d’évaluation de la domination d’un État sur les autres. Aujourd’hui la Chine est venue faire la démonstration qu’au 21e siècle, pour dominer les autres Etats et détenir le Leadership mondial, il faut s’imposer sur le plan économique et commercial, en plus d’avoir une grande armée et détenir l’arme nucléaire : la diplomatie économique prend ainsi le pas sur la diplomatie politique.
sa méthode politique est un savant dosage, entre la Stratégie et réalisme politique (Realpolitik).
En effet, depuis son accession à la magistrature suprême en 2009, nous assistons à un changement de paradigme dans le déploiement du Gabon sur la scène sous-régionale, régionale et internationale. Cette nouvelle approche se traduit par le passage de la diplomatie de cabinet éminemment politique, au détriment de la diplomatie de terrain qui a une portée économique, écologique et culturelle.
Dans cette même lancée, le porte-parole de la Présidence de la République Jessye ELLA EKOGHA est venu répondre à tous ces profanes lors de son point de presse du lundi 31 mai 2021 en affirmant : « Ce n’est pas parce qu’on travaille avec de nouveaux partenaires qu’on oubliera nos partenaires historiques », cette pensée confirme bien cette politique de rupture dans la continuité, prônée par le Président de la République Ali BONGO ONDIMBA.
La posture diplomatique gabonaise sous Ali BONGO ONDIMBA a une dimension pragmatique, souvenez-vous qu’en juin 2017, dans le cadre du renforcement des relations Sud-Sud, ce dernier était rencontré son homologue cubain, Raoul CASTRO et plusieurs accords de coopération avaient été signés.
De même, en Mai 2021, le Gabon a accueilli une centaine de médecins, venus renforcer l’offre de soin, et éradiquer les déserts médicaux. Nous pouvons citer un autre exemple qui colle avec l’actualité, l’apport de la Chine dans la lutte contre la Covid 19 ; le Gabon avait reçu une première dotation de 100.000 doses du vaccin chinois de Sinopharm en Mars dernier, et en mai, une seconde dotation de 300.
000 doses de vaccin. À cet effet, le Ministre de la Santé Guy Patrick OBIANG NDONG affirmait : « La République populaire de Chine depuis le début de l’épidémie ne cesse de soutenir le Gabon. Aujourd’hui, ces doses de vaccin Sinopharm, qui ont été remise gracieusement à la République gabonaise témoignent de l’excellence des relations d’amitié qui existent entre le Gabon et la République populaire de Chine ».
le 11 mai en vue de l’adhésion du Gabon à cette organisation intergouvernementale. De ce fait, la récente visite du Ministre des Affaires étrangères du gabon en Russie vient confirmer de tout point de vue la dimension d’ouverture de la diplomatie gabonaise.
la non-ingérence aux affaires intérieures des Etats, et le fait d’accepter que tous les états sont égaux, partant de ce postulat au 21e siècle, puisqu’aucun pays n’est assez fort pour être le meilleur. D’ailleurs, le Coronavirus est venu révéler au monde que tous les hommes sont égaux, et que tous les Etats sont intimement liés géographiquement. Aucun pays n’a pu être épargné face à cette pandémie, qui est un ennemi à la fois invisible, imprévisible et invincible.
Le coronavirus est venu sonner le glas de l’hégémonie occidentale, et les peuples des autres parties du monde ont découvert que les Occidentaux sont tout aussi vulnérables. Cet ennemi redoutable a permis aux Spécialistes des questions internationales de revoir leurs anciennes conceptions, qui affirmaient que détenir l’arme nucléaire était un facteur de puissance, ce qui peut expliquer durant tout le 20e siècle, la course aux armements comme Doctrine stratégique de tous les Etats.
En toute objectivité, nous pensons que le facteur militaire compte toujours, mais il n’est plus le seul.
Nous avons également le facteur économique qui renvoie à la conquête des parts de marché. Aujourd’hui, nous constatons d’ailleurs des fortes rivalités sur le plan économique entre les grandes puissances.
À la lumière de ce qui précède, nous pouvons affirmer que l’Occident a un problème avec ses propres modèles (Culturels, économiques et politiques), et, l’Afrique ne devrait pas les prendre pour référence.
Il faudrait revisiter les accords de coopération, privilégier la relation gagnant-gagnant comme Monsieur Ali BONGO ONDIMBA le dit lui-même ; et en ce sens, la relation de confiance entre les dirigeants et leurs peuples s’avère désormais indispensable.
L’Afrique a besoin des leaders pacifistes, africanistes et démocrates, et les populations doivent soutenir et protéger ces grands leaders qui mettent l’intérêt des populations au premier chef.
L’Afrique est à la croisée de chemin, et nous avons rendez-vous avec l’Histoire en ce début du 21e siècle.
La France, ancienne puissance coloniale doit nous aider à prendre en main notre destin politique et économique, sans pression ni chantage, mais en acceptant de revoir les règles du jeu comme nous l’avons souligné en filigrane. il n’y a point de philanthropie, mais, la défense des intérêts par chaque acteur, qui se traduit par la lutte pour la survie ; les Etats apparaissent ainsi comme des « Montres froids ». En sus, retenons que la nouvelle posture de la diplomatie gabonaise intègre trois dimensions à savoir : Le conservatisme, le pragmatisme et l’ouverture.
Aussi, nous ne saurons refermer notre analyse, sans citer Thomas Hobbes, qui signalait déjà que : « Le droit de nature est le droit de se défendre par tous les moyens dont on dispose » ; nous pensons que Certains Chefs d’État africains sont en train de le comprendre, et ceci n’est que bénéfique pour l’Afrique.
Francis Edgard SIMA MBA, Géopolitologue/Géostratège. Analyste politique.
Consultant international MCCA. Expert en Stratégie et en Intelligence politique.
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