Pourquoi la nouvelle prison de Pau coûtera bien 124 millions d’euros


L’actuelle maison d’arrêt va fermer

Ce projet s’inscrit dans le Programme immobilier pénitentiaire, lancé en 2018 par l’État et qui prévoit la création, à l’horizon 2027, de 15 000 places de prison supplémentaires sur le territoire métropolitain et en outre-mer. Dont 250 à Pau.
La rédaction vous conseille…

L’actuelle maison d’arrêt va fermer

Ce projet s’inscrit dans le Programme immobilier pénitentiaire, lancé en 2018 par l’État et qui prévoit la création, à l’horizon 2027, de 15 000 places de prison supplémentaires sur le territoire métropolitain et en outre-mer. Dont 250 à Pau.
La rédaction vous conseille

Pourquoi la nouvelle prison de Pau coûtera bien 124 millions d’euros

Cette opération a vocation « à remplacer le site existant qui présente une certaine vétusté », a précisé d’emblée Jean-Baptiste Lienhart, directeur de programme à l’Agence publique pour l’immobilier de la Justice (Apij), l’opérateur immobilier du ministère de la Justice et le maître d’ouvrage du projet. Une information précisée par Eric Besson de l’administration pénitentiaire : « Nous sommes bien sur un remplacement de la maison d’arrêt qui va fermer ».Plusieurs personnes se sont étonné que le nouveau site ne propose pas beaucoup plus de places qu’actuellement (242). « Le calcul est basé sur des prévisions de l’évolution de la population carcérale. Et nous sommes dans un territoire qui est moins en tension que d’autres » comme l’Île-de-France ou le Sud-Est, a répondu Eric Besson.Les responsables du projet ne ferment pas pour autant la porte à une extension. « Nous allons d’abord voir comment ce programme immobilier national répond à la surpopulation carcérale », ajoutent-ils avant de préciser un peu plus tard que le projet palois prévoyait bien une réserve foncière pour y construire « à moyen terme » une extension. Elle sera d’ailleurs incorporée au plan de masse et bien à l’intérieur du mur d’enceinte.« Ce n’est pas possible d’agrandir la maison actuelle ? », a demandé un autre participant. « Nous n’avons pas la place d’agrandir. Car l’objectif a minima c’est que 50 % des personnes détenues puissent travailler. On ne peut ni pousser les murs, ni surélever », a expliqué Jean-Baptiste Lienhart. « Nous avons une volonté de donner du travail et donc de doubler la surface des ateliers », a complété le cadre de l’administration pénitentiaire.

Des ateliers, des salles de cours…

Ces questions ont vite emmené le débat sur la question du coût du projet, estimé à 124 millions d’euros. « Je suis atterré par le prix. En le rapportant au nombre de places, cela revient à 500 000 euros par place », a souligné un Palois. « Si l’insertion est de qualité, c’est un moindre mal. Mais c’est quand même faramineux », a complété un habitant de Sendets.Franck Linares, directeur interrégional des services pénitentiaires de Bordeaux, a exposé plusieurs arguments. « Un établissement pénitentiaire, c’est une organisation, une petite ville autonome qui doit avoir un bon nombre de fonctions supports. Une cellule, c’est 9 m² certes. Mais il faut des ateliers de travail aux normes, des salles scolaires, des cuisines, des locaux dédiés aux partenaires médicaux, le tout sur un espace réduit ». Eric Besson a mis en garde les personnes voulant comparer le prix à celui d’une maison individuelle : « Il faut des portes renforcées, des fenêtres avec des barreaux, un mur d’enceinte, des installations techniques (vidéosurveillance, commande des portes à distance ».

Objectif 2027

Le calendrier prévisionnel du projet prévoit une mise en service de l’établissement à l’horizon 2027. “Effectivement, c’est une date ambitieuse, a convenu Christel Margottin, directrice opérationnelle à l’Apij. Mais nous sommes toujours sur cette date, avec des phases qui vont se suivre rapidement. Nous n’avons pas de plans mais nous avons des éléments génériques. C’est ambitieux, mais 2027 est toujours l’objectif”, tout en laissant entendre qu’elle pensait plutôt à la fin de l’année. “A chaque étape, il y aura des temps d’échange avec le public”, a promis le directeur de programme à l’Apij, qui a appelé les citoyens à apporter leurs idées sur les registres mis en place en ligne et dans les mairies (lire encadré).

Quatre permanences et un atelier le 14 mai

L’Agence publique pour l’immobilier de la Justice (Apij) tiendra quatre permanences le vendredi 5 avril, de 9h à 12h, à la mairie de Pau, le lundi 29 avril de 14h à 17h à la mairie de Bizanos, le mardi 30 avril de 9h à 12h à la mairie de Morlaàs et le lundi 13 mai de 14h à 16h30 à la mairie d’Idron.Sans oublier un atelier pour approfondir une ou des problématiques soulevées pendant la concertation qui se déroulera le mardi 14 mai, de 18h à 20h, à l’École de commerce de Pau (salle du Hub). Inscriptions sur www.concertation-penitentiaire-pau.fr (places limitées).Pour ceux qui ne peuvent assister à aucun de ces rendez-vous, le dossier de concertation reste consultable dans ces quatre mairies, ainsi que dans celles de Buros, Sendets, au siège de l’Agglo de Pau (hôtel de France), du Syndicat mixte du Grand Pau (hôtel de France), à la préfecture. Le dossier est également téléchargeable sur les sites de l’Apij www.apoj.justice.fr, de la concertation www.concertation-penitentiaire-pau.fr – qui a aussi un registre dématérialisé – et de la préfecture www.pyrenees-atlantiques.gouv.fr
Les remarques peuvent être adressées par mail à [email protected] ou par courrier à : Agence publique pour l’immobilier de la Justice – Direction du foncier, de l’urbanisme et de l’environnement – Établissement pénitentiaire Pau | Concertation préalable – Immeuble Okabé – 67 avenue de Fontainebleau, 94 270 Le Kremlin Bicêtre.