De la COP27 à Twitter, Macron tente de s'afficher en bon élève de l'écologie


Publié le : 07/11/2022 – 07 :52Modifié le : 07/11/2022 – 07 :51

C’est en élève « exemplaire » de la lutte contre le changement climatique qu’Emmanuel Macron entend s’exprimer lundi à la COP27 en Egypte, avant d’enchaîner les rendez-vous pour afficher son bilan environnemental, face à des militants déjà déçus par ce début de quinquennat.

De la COP27 à Twitter, Macron tente de s'afficher en bon élève de l'écologie

« Le premier message qu’on voudra délivrer à cette COP27 c’est que, à la fois en France et en Europe, on fait le travail », avec la « volonté d’être exemplaire dans la mise en oeuvre » des engagements climatiques internationaux, a dit l’entourage du président avant le sommet de l’ONU à Charm el-Cheikh.Le chef de l’Etat doit défendre la solidarité financière avec les pays les plus pauvres exposés aux effets dévastateurs du réchauffement, mais en jouant la carte des « solutions concrètes », comme la Grande Muraille verte au Sahel, plutôt que la création d’un nouveau fonds réclamé par plusieurs d’entre eux.Son discours sur la scène internationale sera suivi, mardi à Paris, par des travaux pratiques à l’échelle nationale : une réunion à l’Elysée avec les industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre français pour les inciter à hâter leur « décarbonation ». En parallèle, Emmanuel Macron s’est engagé, dans une vidéo sur Twitter, à répondre personnellement cette semaine aux questions des Français sur « le défi écologique ».

« Deux fois plus vite »

Pas à la hauteur, répondent toutefois en choeur les opposants de gauche et les défenseurs de l’environnement.La semaine dernière, une décision a illustré, aux yeux de la gauche, l’absence de réelle volonté de l’exécutif, quand il a passé à la trappe des amendements pourtant adoptés par l’Assemblée nationale pour augmenter de 12 milliards d’euros les aides à la rénovation thermique des logements. »Le gouvernement avait une belle opportunité d’aider les classes populaires » à affronter ce défi, mais il s’en est privé « à coups de 49.3 » pour entériner son budget 2023 sans vote, regrette Clément Sénéchal, de l’association Greenpeace.

« Mesures néfastes »

.Ces critiques interviennent au moment où Emmanuel Macron, qui s’oppose à toute écologie « punitive » ou « décroissance », est confronté à une montée des actions radicales.Si l’accusation d' »écoterrorisme » portée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin après des incidents dans les Deux-Sèvres ne fait pas l’unanimité dans la majorité, l’exécutif espère tenir là l’occasion de démontrer l’équilibre de sa politique. »Je comprends le sentiment d’urgence », a assuré dimanche le ministre des Transports Clément Beaune au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.Mais est-ce que « jeter un cocktail molotov contre les forces de l’ordre » fait « avancer la cause écologique? », a-t-il demandé. « Je suis absolument certain que non. »