car je ne souhaite pas l’arrivée à terme d’un péage urbain sur cette route de Côte-d’Or» Nathalie Koenders lui a confirmé implicitement que Dijon Métropole est bien candidate à la reprise de la RN274L’opportunité de la reprise ne fait pas débatDeuxième acte du dossier, ce jeudi 30 juin 2022 en conseil métropolitain, le rapport n°34 de l’ordre du jour formalisait la position de Dijon Métropole sur la reprise de la Lino et de la rocade Est de Dijon. «L’intégration de cet axe routier dans le giron de la collectivité conforterait nos possibilités d’action», a affirmé Rémi Détang, vice-président métropolitain délégué au réseau routier.Dans cet hémicycle également, la reprise, qualifiée notamment d’«opportunité à saisir» aussi bien par la majorité que du côté de plusieurs oppositions, a fait consensus. Avec tout de même quelques remarques.«Quelle sera la compensation de l’État en matière de coûts de fonctionnement mais aussi d’investissements ?», a interrogé Emmanuel Bichot en souhaitant qu’un rapport sur ces modalités soit présenté au prochain conseil métropolitain en septembre. Quelques éléments de réponse sont ressortis dans l’intervention d’Adrien Guené, élu de Talant favorable lui aussi à la position de Dijon Métropole, doutant néanmoins que les compensations soient importantes en constatant que «l’État n’a plus les moyens d’entretenir son patrimoine et met en concurrence les collectivités territoriales sur la reprise des routes nationales». On l’a bien compris, pour l’A38 et la RN274, les choses sont plus ou moins entendues. En tout cas, Dijon Métropole et le Département de la Côte-d’Or ne seront pas en concurrence, ni «en guerre» comme le transfert de compétences précédent l’avait laissé entendre au rythme de déclarations appuyées incessantes de part et d’autre.«Ne pas transformer la Lino en autoroute»«Il est tout à fait cohérent que la métropole se positionne», s’est exprimé Laurent Bourguignat en conseil métropolitain. En ajoutant : «C’est un transfert justifié, mais pour quoi faire ?». Une manière pour son groupe d’opposition d’appeler à ce que l’axe reste un contournement routier efficace, «sans baisse de la limitation de la vitesse ni voie réservée». Avec l’envie «de projets destinés à fluidifier le trafic comme le passage progressif à 2×2 voies».Des divergences sont ainsi ressorties sur le sujet. La majorité métropolitaine a maintenu sa vision. «Au départ, nous ne voulions pas transformer la Lino en autoroute ou en une continuité d’autoroute. Et techniquement, je crains que la mise en 2×2 voies ne soit pas possible. Moi, je suis pour limiter la vitesse car il y a trop d’accidents sur la rocade. Une voie réservée à certains véhicules, ça marche à Lyon. Tout ce qu’on peut faire pour encourager une utilisation moindre de la voiture, on va le faire», a déclaré le président de Dijon Métropole François Rebsamen.Concernant les compensations espérées ou non, il a lâché : «Evidemment, on fera le maximum pour en avoir le plus possible mais nous n’en aurons pas beaucoup. Nous avons déjà été lésés dans les compensations sur le transfert des routes départementales. J’aurais d’ailleurs aimé entendre les oppositions nous soutenir à ce moment-là également».«On aura le temps de faire les études environnementales»Une seule opposition s’est abstenue sur le rapport, celle des écologistes représentée par Stéphanie Modde et Olivier Muller, Stéphanie Modde ayant demandé des précisions sur ce que la majorité entend dans la préservation des enjeux environnementaux au travers de la reprise évoquée. Cela tout en réaffirmant une opposition à la mise en 2×2 voies : «la question des mobilités doit être plus globale. Ça ne ferait que reporter le problème par rapport au flux de voitures».«Nous n’avons pas encore la domanialité. On aura le temps de faire les études environnementales», lui a répondu François Rebsamen, en souhaitant à l’adresse de l’État «que les travaux autour du rond-point d’Ahuy soient faits. J’ai vu qu’il y a encore eu une réunion des services de l’État, il faudra avancer à un moment».Pour ce qui est du transfert en l’occurrence de la RN274, le souhait de reprise doit être formulé à l’autorité préfectorale avant le 30 septembre prochain. Les transferts des différentes portions pourront être effectués à partir du 1er janvier 2024. Jean-Christophe Tardivon et Alix Berthier