C’est vers les 2 ans de leurs jumeaux, Darren et Dwayne, que Céline et Hugues Johnson, habitant Cercy-la-Tour, ont commencé à s’inquiéter. « Ce sont de grands prématurés, car ils sont nés à six mois. Après six semaines en réanimation et quatre semaines au service de néonatalité, on a pu les ramener à la maison. Tout s’est bien passé jusqu’en 2019. Puis, entre leurs 18 et 24 mois, on a trouvé leur comportement bizarre. Ils ne parlaient pas, ne répondaient pas à leur prénom, n’avaient aucun intérêt pour les jouets et aucune interaction entre eux ou avec les autres. On voyait qu’ils n’avaient pas le même comportement que leur frère de 11 ans aujourd’hui, au même âge. »
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Le reste du temps, c’est nous, avec le soutien de notre famille, qui nous occupons d’eux. Ils vont aussi une heure par semaine à l’école maternelle avec un accompagnant, mais nous pensons que ce n’est pas adapté pour eux, car c’est trop bruyant. »
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En mars dernier, après de nombreux autres tests, le diagnostic tombe : les jumeaux sont atteints d’autisme sévère. Pas question de baisser les bras pour le couple cercycois. Pour lui, ce diagnostic nécessite une prise en charge des jumeaux plus importante. « On m’a répondu que ce n’était pas possible à l’hôpital de jour, et que ce n’était pas possible non plus de cumuler avec les classes spécialisées dans l’autisme dans la Nièvre. Alors, on a continué de chercher une autre solution. »
La méthode des « 3i »
C’est en tapant sur son clavier d’ordinateur “jumeaux autistes” que Céline tombe sur un article du Parisien, présentant le même cas de figure. Dans l’article, il est question d’une famille faisant appel à des bénévoles pour mettre en place la méthode des “3i” destinée à sortir de l’autisme. « J’ai contacté cette famille, qui m’a dirigée vers la présidente de l’association “Autisme espoir vers l’école”. Cette dernière avait utilisé cette méthode sur son petit-fils qui est sorti de son autisme sévère. Cette méthode “individuelle, interactive et intense” permet d’aider les enfants à sortir de leur bulle et à s’ouvrir aux autres sur les plans sensoriel et émotionnel afin de faciliter leur développement et leur intégration à l’école. »
Non reconnue par la HAS, cette méthode suscite pourtant beaucoup d’espoir du côté de cette famille cercycoise.
Lancer la méthode après les fêtes
Chacun des jumeaux aura une pièce aménagée avec différents jeux Une psychologue de l’association sera là aussi pour les conseiller et faire le suivi. Les séances seront d’ailleurs filmées afin de permettre de faire le point. »
Une quinzaine de bénévoles ont déjà pris contact avec le couple. « Nous espérons que d’autres se feront vite connaître puisque nous aimerions débuter la méthode après les fêtes. »
Famille. Céline Johnson est originaire de Cercy. Elle est partie travailler à Londres où elle a rencontré Hugues, avec qui elle s’est mariée en 2003. Tous deux travaillaient dans la restauration/hôtellerie. Ils sont revenus à Cercy en 2016. Ils ont trois enfants, Maël, 11 ans, Darren et Dwayne, 4 ans. Hugues Johnson a notamment géré deux ans le camping. Il travaille aujourd’hui à l’usine FPT de Bourbon-Lancy. Céline a quitté en septembre son travail de réceptionniste dans un hôtel à Nevers.
Contact. Les personnes intéressées peuvent contacter Céline et Hugues Johnson au 06.10.18.35.87.
Estelle Pion