Plusieurs flacons de vaccins développés par des laboratoires différents.
Le panachage de deux vaccins différents pour la première et la seconde dose augmenterait l’immunité contre le Covid-19, selon deux études parues dans la revue scientifique Nature.Une étude menée par l’université d’Oxford montre que les personnes ayant reçu une première injection d’AstraZeneca puis un deuxième d’un vaccin à ARN messager comme Pfizer ou Moderna ont une protection supérieure contre le Covid-19.
De nombreuses personnes avaient été concernées par cette situation lorsque le gouvernement avait déconseillé le vaccin AstraZeneca au moins de 55 ans : celles atteintes de comorbidités avaient déjà reçu la première dose avec le vaccin AstraZeneca et ont dû recevoir la seconde avec un vaccin à ARN messager.La protection conférée par les vaccins autorisés par l’Agence européenne des médicaments était déjà large : de 70 à 97 % de protection contre une forme grave de la maladie. Cela dépend bien sûr du variant dont on parle et du délai entre les deux doses.
Des réponses immunitaires plus fortesComparativement à des personnes vaccinées avec deux doses d’AstraZeneca à 12 semaines d’intervalle, le surcroît d’immunité est de 60 % avec le panachage (AstraZeneca puis Pfizer). Pour des vaccinés au Pfizer-BioNtech, l’immunité serait trois fois plus importante. Les anticorps sont aussi plus variés, selon les chercheurs.
L’étude explique que le panachage de vaccins offre « des réponses immunitaires plus fortes que la série de vaccins homologues »Dans The Lancet, en mai, cette efficacité améliorée était déjà mentionnée. Et les risques de thrombose chez les publics jeunes avaient conduit les autorités sanitaires françaises à recommander une deuxième dose de vaccin à ARN messager pour les personnes ayant reçu une première dose de vaccin AstraZeneca. Ce panachage, appelée « Prime boost hétérologue » ne surprend pas le professeur Jean-Daniel Lelièvre, du service des maladies infectieuses de l’Hôpital Henri-Mondor à Créteil.
Deux vaccins deux technologiesLui-même avait soutenu l’intérêt d’utiliser deux vaccins de technologie différente, sans trouver au printemps beaucoup d’écho, dit-il. À ce jour, les chercheurs ne savent toutefois pas expliquer clairement ce qui explique ce surcroît d’efficacité dans la protection.Cela doit-il inciter à revoir la stratégie vaccinale ? « Pas dans l’immédiat puisque ce qui importe en ce moment, c’est la primo vaccination et il faut aller vite », répond le professeur Lelièvre mais « à plus long terme, dans l’hypothèse où on ferait une 3e dose, cela pourrait être intéressant d’utiliser un vaccin différent ».
Pas de révisions de la stratégie vaccinale pour autant donc.La question n’a pas été tranchée. L’ordre d’injection a son importance, précise le médecin, qui préconise un vaccin à vecteur viral (type AstraZeneca) d’abord, avant de passer soit à l’ARNm soit à un vaccin à base de protéines recombinantes (la technologie mise en œuvre par Sanofi actuellement et attendue cet hiver).