Covid-19. Quelle est la vitesse de la réponse immunitaire après la quatrième dose ?


© VINCENT MOUCHEL / ARCHIVES OUEST-FRANCE
L’âge et la nature du vaccin peuvent influer sur le délai de la réponse immunitaire. Photo d’illustration.

Depuis jeudi 7 avril, la quatrième dose du vaccin contre le covid-19 est ouverte à toutes les personnes de plus de soixante ans. Elle concerne uniquement ceux dont la dernière dose remonte à plus de six mois. Mais combien de temps après l’injection le vaccin est-il de nouveau efficace ? On vous répond.Quel est le délai d’efficacité après la 4e dose ? Cinq, sept, quatorze jours ? ​La question de Jean-Claude survient alors que depuis une petite semaine, les personnes de plus de soixante ans peuvent prendre rendez-vous pour une quatrième dose. Rappelons que ce deuxième rappel, après primo-vaccination, est conseillé par le gouvernement, mais qu’il n’est pas obligatoire. Alors combien de jours faut-il attendre après sa 4e dose pour présenter une immunité efficace ? Les études sur la quatrième dose sont encore rares. En décembre 2021, le centre médical israélien Sheba a toutefois mené une étude sur 154 soignants ayant reçu une quatrième dose de Pfizer et 120 volontaires ayant reçu une dose de Moderna. À la suite de cette expérience, le centre israélien d’information sur la pandémie relayait sur Twitter l’information selon laquelle les anticorps sont multipliés par cinq dès la première semaine ​qui suit l’injection.

Un constat que confirme Sandrine Sarrazin, chargée de recherche au Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy. Pour les doses de rappel, ça va très vite. Au bout d’une semaine, le patient est de nouveau bien protégé​, assure la scientifique que nous avons interrogée. Lire aussi : Covid-19. Pourquoi la 4e dose pour les plus de 60 ans ne fait pas l’unanimité chez les scientifiquesQuels rôles jouent les différentes doses ?Après avoir été vacciné, la réponse immunitaire n’est pas immédiate. La vitesse de la réaction dépend de facteurs tels que le nombre de doses et l’âge du patient. En ce qui concerne les doses de vaccin, elles n’ont en fait pas toutes la même fonction. La première dose stimule pour la première fois le système immunitaire. Il n’a encore jamais vu le pathogène qu’on lui injecte et la réponse immunitaire met deux-trois semaines à se mettre en route​, détaille Sandrine Sarrazin. Les rappels, quant à eux, sont là pour réveiller le système immunitaire. Ce processus « stimulation-réveil » est valable pour tous les vaccins, y compris pour ceux nécessitant qu’un seul rappel. C’est le cas de certains vaccins faits pendant l’enfance, comme celui visant à protéger de la tuberculose (BCG). Par ailleurs, la nécessité d’une nouvelle dose dépend de la probabilité d’être confronté au virus. Aujourd’hui, les rappels contre le Covid-19 sont nécessaires car le virus circule encore beaucoup​, note l’immunologue.Lire aussi : Covid-19. « Il faut rapidement tester d’autres parcours vaccinaux »Y a-t-il des différences en fonction de l’âge ?L’autre facteur est l’âge du patient, qui joue un rôle important. À l’inverse des enfants, les personnes âgées développent une réponse immunitaire plus faible à certains vaccins ; c’est le cas du vaccin contre la grippe. Il n’y a pas de règle universelle, mais on sait qu’en vieillissant, le système immunitaire se dégrade​, résume Sandrine Sarrazin. C’est-ce qu’on appelle l’immunosénescence. Les patients de plus de 80 ans vont créer des anticorps, mais en moindre quantité. La dose de rappel leur permet alors de les réactiver. Cette réactivation est essentielle car nous sommes encore en pleine pandémie et le risque de contamination reste élevé​, insiste Sandrine Sarrazin. Un risque qui concerne aussi les personnes immunodéprimées.