Covid-19 : remontée en France


De nombreux pays européens sont confrontés depuis quelques semaines (mai et juin) à une nouvelle accélération des contaminations. Premier touché, le Portugal a connu, en mai, une augmentation marquée des nouveaux cas, qui a culminé début juin à près de 30 000 infections par jour. La vague a, depuis, commencé à refluer. Au Royaume-Uni, les infections quotidiennes sont de nouveau quasiment au plus haut depuis le début de la pandémie. Également affectée, l’Italie a comptabilisé 30 526 nouveaux cas en 24h (de samedi à dimanche), avec une augmentation de 63,4 % en sept jours, selon le dernier rapport du ministère de la Santé (mi-juin). L’Allemagne subit le même sort. Et la France n’est pas en reste, avec une circulation du Sars-CoV-2 qui s’est accélérée depuis une dizaine de jours en métropole, et un rythme de contaminations désormais au-delà de 44 000 cas (en moyenne sur sept jours), selon les données de Santé publique France.

Les causes

pour sa part, Olivier Schwartz, directeur de l’unité Virus et Immunité de l’Institut Pasteur. « BA.5, et dans une moindre mesure BA.4, sont en train de se propager en Europe », ajoute-t-il. Or « des données épidémiologiques montrent qu’il serait 10 % plus contagieux que BA.2, c’est la raison pour laquelle il prend le dessus ».

Covid-19 : remontée en France

Vers une hausse des hospitalisations ?

En France, la « reprise épidémique modérée » des dernières semaines (le nombre de cas a plus que doublé en trois semaines, données au 16 juin) « s’accompagne d’une petite reprise des hospitalisations » et risque d’entraîner « une hausse décalée dans le temps » des entrées en soins critiques et des décès, a indiqué (21 juin)  le Pr Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale.

Mesures pour l’été

L’ECDC a appelé les pays européens à « rester vigilants », en maintenant des systèmes de tests et de surveillance. « On s’attend à ce que des doses de rappel (de vaccin) supplémentaires soient nécessaires pour les groupes les plus à risque de maladie grave, en prévision des futures vagues », a-t-il estimé. Certains pays ont déjà annoncé de nouvelles mesures. L’Italie a ainsi décidé, mi-juin, de prolonger l’obligation de porter des masques FFP2 dans les transports publics (sauf dans les avions) jusqu’au 30 septembre. Le président allemand de l’Association médicale mondiale, Frank Ulrich Montgomery, a, lui, prôné l’adoption rapide d’une « boîte à outils » avec masque, vaccination et limitation des contacts.

Rappel de la vaccination

ainsi que les personnes immunodéprimées. Pourtant, avec presque 200 000 « quatrième dose », la semaine du 13 au 19 juin a été la plus prolifique depuis le lancement de la campagne mi-mars. Mais la règle des six mois depuis le premier rappel fait gonfler en parallèle la population éligible, qui dépassera les 9 millions début juillet. L’inquiétude est particulièrement vive pour les résidents-es d’Ehpad (48 % d’éligibles vaccinés-es) et les autres personnes de plus de 80 ans (31%), qui doivent « se faire vacciner le plus vite possible pour passer l’été et l’automne sereinement », a insisté le ministère.  Pointant également « des taux de vaccination clairement insuffisants », le Pr Alain Fischer a souligné que la « diminution significative » de la protection générée par le premier rappel « justifie pleinement » une nouvelle dose chez les plus âgés-es pour « les protéger des formes graves jusqu’à l’automne ».

Masque dans les transports

La circulation de la Covid-19 s’accélère, de nouveau en France, avec un rythme d’infections désormais au-delà de 44 000 cas par jour. Dans ce contexte, l’immunologue Alain Fischer a évoqué (22 juin) lors d’une interview sur France 2, le retour de l’obligation de porter le masque dans les transports en commun. « Je pense que dans les transports collectifs, c’est probablement raisonnable », a-t-il expliqué. « Certainement pour les personnes fragiles, et probablement pour l’ensemble de la population, parce que c’est une mesure de protection collective et en faisant le petit effort de porter le masque on contribue à protéger les personnes fragiles », a argumenté le professeur. De son côté, Santé publique France rappelait récemment  : « Dans le contexte d’une progression de la circulation du Sars-CoV-2 et d’une moindre adoption systématique des mesures de prévention, l’application des gestes barrières est essentielle pour limiter la diffusion de l’épidémie et protéger les populations les plus vulnérables ».

Moderna et les sous-variants

Tests en hausse, prix en baisse

Autriche : fin de la vaccination obligatoire

La stratégie « avait été mise en place dans un contexte différent », avec des unités hospitalières surchargées, a-t-il souligné. Cette loi n’est pas jugée par la commission d’experts-es « nécessaire, que ce soit d’un point du vue médical ou constitutionnel », et a créé « une profonde division au sein de la société autrichienne », a expliqué le ministre. Actuellement, quelque 62 % de la population dispose d’un certificat de vaccination valide, un taux qui place l’Autriche en retrait de nombreux pays d’Europe de l’Ouest. Le pays alpin déplore plus de 18 700 décès depuis l’émergence de la pandémie.

20 millions de morts évitées

« Nos résultats montrent que des millions de vies ont probablement été sauvées en mettant des vaccins à la disposition des gens partout dans le monde », a expliqué le Dr Oliver Watson, auteur principal de l’étude, de l’Imperial College de Londres, cité dans le communiqué de la revue. « Cependant, on aurait pu faire plus. »

Valneva  : avis positif

Vaccin et formes sévères

Les scientifiques montrent Il est intéressant de noter que même si ces patients ont développé une forme sévère de Covid-19, aucune n’a abouti au décès. Or dans la population non vaccinée, 20 % des personnes qui décèdent présentent des auto-anticorps anti-interférons de type 1. On peut donc supposer que la vaccination a eu un effet même si elle n’est pas parvenue à empêcher le développement de la maladie, expliquent les scientifiques. Pour aller plus loin dans la compréhension des mécanismes biologiques sous-jacents, des études moléculaires approfondies ont permis aux chercheurs-ses d’identifier les sous-types d’auto-anticorps concernés, montrant qu’il s’agissait principalement d’auto-anticorps anti-alpha2 et/ou anti-oméga. Ces résultats permettent donc d’expliquer pourquoi certaines personnes vaccinées, présentant des taux d’anticorps élevés contre le Sars-CoV-2, peuvent néanmoins développer des formes graves, précise le communiqué de l’Inserm. Si le phénomène demeure très rare, il n’en reste pas moins important d’acquérir des connaissances solides sur le sujet afin d’adapter les stratégies de prévention et de prise en charge des patients-es.