Coronavirus ? Kesako ? Il y a trois ans, ce mot est encore méconnu d’une grande partie de la population quand il frappe à nos portes. Ce dérivé de virus n’inspire pas vraiment confiance.Et c’est un doux euphémisme à la lecture des nombreuses questions qui commencent à affluer à Ouest-France.
Est-ce que ? Pourquoi ? Comment ? Puis-je ? Lorsque le monde prend conscience que ce Sars-Cov2 mortel n’épargnera pas la France, les interrogations fusent aussi vite que le virus se propage. Des centaines, des milliers… Chaque jour, les questionnements sont plus nombreux.
Ouest-France décide alors de se mettre au diapason. Une petite cellule de journalistes se réunit. Ouest-France vous répond voit le jour. Répondre donc – dans la limite des connaissances du moment mais aussi de nos moyens – éclaircir, vulgariser pour au final mieux informer : telle est la mission de cette équipe.
Dans le cadre de notre série « Le Covid, trois ans après », nous nous sommes replongés dans ce flot de questions…
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Un virus ? Quel virus ?
C’est sans surprise autour de la transmission que les questions ont été rapidement les plus nombreuses. « Le coronavirus se transmet-il plus par l’air ou les surfaces contaminées ? » La question de Marc est revenue avec insistance lorsque la pandémie a touché notre pays. Le Sars-Cov-2 se transmet par voies respiratoires, les gouttelettes contaminées se propageant dans l’air. « Fallait-il nettoyer toutes les surfaces ? » questionne Isabelle. Après l’avoir recommandé, les autorités sanitaires relativiseront, considérant qu’un contact étroit avec une personne malade était nécessaire pour transmettre le Covid.
S’en sont suivies d’innombrables questions sur les symptômes. « Je tousse et suis fébrile : est-ce le Covid ? » Christelle nous appelle à la rescousse. Toux, fièvre font bien partie des symptômes. Mais la perte du goût et de l’odorat sont les vraies signatures de la maladie. Les tests viendront par la suite rendre leur sentence, suscitant là encore des questions, comme celle de Thomas : « Quand un autotest affiche très rapidement la barre rouge synonyme de positivité, cela veut-il dire que ma charge virale est importante ? »
« Peut-on être touché deux fois par le coronavirus ? » À l’instar de Kris, vous avez été nombreux à poser cette question. Dans un premier temps, les infectiologues ont plutôt répondu par la négative, les cas de réinfection étant rares au tout début. La suite démontrera qu’on peut malgré tout être touché plusieurs fois, notamment avec l’arrivée de variants.
Michèle, comme bien d’autres, misait sur les beaux jours : « Le coronavirus va-t-il disparaître avec l’été et la chaleur ? » Plutôt oui, répondaient les scientifiques, forts des dynamiques épidémiques observées l’été sur d’autres virus. Certes. Mais c’était sans compter sur un relâchement des gestes barrières, propices, dans la foulée de l’été, à un rebond épidémique.
Le pays confiné et sous attestations
Pour faire face au virus, la France se confine à deux reprises : au printemps et à l’automne 2020. Les habitants sont invités à rester chez eux, sauf… Le gouvernement accepte sept « bonnes » raisons de se faire la belle : aller travailler, faire les courses, aller chez le médecin, avoir un motif familial impérieux, faire une heure de sport, se rendre à une convocation judiciaire ou administrative et enfin participer à une mission d’intérêt général. Il est alors indispensable de sortir avec la fameuse attestation en poche et une pièce d’identité, sous peine de se voir verbaliser.
Cette attestation, elle aussi, a suscité de nombreuses questions. Quelle case cocher ? Alain, le jardinier, s’interroge : « Pour aller cultiver un potager à plus de 1 km, quelle case cocher ? », « En Ille-et-Vilaine, si je me déplace à vélo, dois-je porter le masque ou ce n’est pas obligatoire ? La question se pose notamment pour les enfants (de + de 11 ans) qui vont en cours à vélo », nous a demandé Marie, du temps où le port du masque était obligatoire à l’extérieur.
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Couvre-feu et Noël en petit comité
Après les confinements, le pays est soumis au couvre-feu de mi-décembre 2020 à juin 2021. Ainsi, en janvier 2021, Martine nous demande si elle pouvait aller aider son père. « Tous les soirs, je vais faire manger mon père de 93 ans, ai-je encore le droit malgré le couvre-feu à 18 h, si je pars pour 18 h 30 et reste une heure ? » Oui, s’occuper d’une personne vulnérable faisait partie des dérogations au couvre-feu, en cochant « déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables ».
Au printemps, certains départements sont de nouveau confinés. D’où la question « est-il possible de traverser en voiture un département confiné ? ». « Je dois me rendre dans l’Est de la France prochainement. Venant de Granville, peut-on traverser les zones en confinement : Seine-Maritime et Ile-de-France ? », nous demande alors Claire. Et oui, cela était bien autorisé.
Et puis les Français sont invités à célébrer Noël en petit comité. Pas plus de six à table suggère Jean Castex. Les questions fusent encore une fois. « Les enfants compris ? » questionne Martine. « Et si les enfants sont dans la cuisine ? », demande Christophe. Et si et si… Noël reste sacré pour de nombreux Français et ça se ressent dans les questions.
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Les tests de dépistage interrogent
Si les tests de dépistage au Covid (PCR, antigéniques et autotests) sont désormais monnaie courante, ce n’était pas le cas aux premiers mois de l’épidémie. Souvenez-vous, en mars 2020, Olivier Véran, alors ministre de la Santé, déclarait lors d’une conférence de presse : « Aujourd’hui, nous ne dépistons pas de façon automatique, car nous avons fait un choix, comme la plupart des pays, et conformément aux recommandations de la commission européenne, de réserver les tests à des publics prioritaires. »
Et oui, il y a plus de deux ans, la capacité journalière de réalisation des tests n’était pas celle qu’elle est devenue aujourd’hui. Alors, vous vous doutez bien, nous avons reçu bon nombre de questions sur les tests.
Exemple : « Les tests PCR sont-ils dangereux pour le cerveau ? » Une question basée sur une rumeur qui s’était propagée en masse sur Twitter et sur Facebook, à l’été 2020. Selon certain(e)s internautes, l’écouvillon des tests PCR touchait la dernière barrière physique avant d’arriver au cerveau. Évidemment, cette information est fausse et dans le cas d’un test PCR, l’écouvillon touche la partie supérieure du pharynx, derrière la fosse nasale.
Rappelez-vous, aussi, les tests de diagnostic sont devenus payants depuis le 15 octobre 2021, sauf pour les personnes cas contacts ou ayant des symptômes. Avant cette date, il y a plus d’un an, les tests étaient pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie, sans avance de frais et sans exception pour les personnes avec ou sans symptôme du Covid-19.
« Combien coûtent les tests PCR et antigéniques ? » Cette question nous est posée à plusieurs reprises. Pour les PCR réalisés par des laboratoires de biologie médicale, le tarif de référence est de 43,89 €. Les prix des tests antigéniques oscillent entre 18 et 41 €, en moyenne. Quant aux autotests, le tarif « est fixé à 3,35 € ou 5,20 € pour les autotests plus particulièrement destinés et conçus pour les enfants », indique le site Service-public.fr.
Quid des masques ?
D’inutile à obligatoire : le masque aura fait parler de lui… Souvenez-vous, au tout début de l’épidémie de coronavirus, le masque était jugé futile. Nous sommes le 26 février 2020, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, dit qu’il n’y a « pas de logique à porter un masque ». Quelques jours après, Olivier Véran, alors ministre de la Santé, estime que les masques sont « inutiles » en dehors des malades, personnels de santé ou personnes fragiles. C’était le 4 mars 2020, précisément.
Dans la foulée, Édouard Philippe, l’ancien premier ministre, déclare : « Le port du masque, en population dans la rue, ça ne sert à rien. Et ça a même un inconvénient : ça prive parfois de masques ceux qui en ont véritablement besoin. »
Fut un temps, le masque était donc jugé inutile. Et pourtant, le masque est déjà vivement recommandé par la communauté scientifique. Problème : début 2020, il est difficile de s’en procurer. Le masque de protection, qu’il soit en tissu ou jetable, est une véritable denrée rare. Il sera d’abord destiné aux professionnels de santé et aux malades.
Le port du masque devient obligatoire dans les lieux clos, et notamment dans les transports, à compter du 20 juillet 2020. À ce moment-là, les questions au sujet des masques vont bon train. « Quel type de masque est le plus efficace ? », s’interrogent nos lecteurs. À cette période, qu’il soit chirurgical ou en tissu, les études montrent surtout que plus un masque est porté, plus il est efficace. Et pour qu’un masque soit porté, il faut qu’il soit confortable et pratique à utiliser.
Économique et écologique, l’usage des masques en tissu se répand rapidement. Pourtant, début 2021, le ministre de la Santé, Olivier Véran, estime que « le masque fabriqué chez soi n’offre pas toutes les garanties nécessaires ». Un décret interdisant de porter un masque « fait maison » dans l’espace public est publié le 29 janvier 2021.
Bref, le masque, on l’aura porté, beaucoup porté même. Jusque dans les écoles et dans les commerces. Les mois passent et le 14 mars 2022, la France fait tomber le masque. Depuis, il reste recommandé par les autorités sanitaires et le gouvernement pour lutter contre la propagation du virus. D’autant plus face à cette neuvième vague de Covid.
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