Publié le 12 janv. 2022 à 18 :28Mis à jour le 12 janv. 2022 à 18 :54Un jeudi noir, après dix jours horribilis.
C’est ce que le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, va affronter. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que celui qui fut un temps la coqueluche de la Macronie, le bon élève du gouvernement, celui qui dispose du record de longévité à ce poste sous la Ve République, n’aborde pas en position de force cette journée de grève , déjà qualifiée d’historique.Dix jours horribilis, pour ne pas dire deux ans.
Deux ans de pandémie pendant laquelle Jean-Michel Blanquer a souvent semblé « à contretemps avec les enjeux du moment », lâche une source gouvernementale, « avec une sorte de dilettantisme sur le sujet. » Et en conséquence, le sentiment parfois, côté enseignants comme côté parents, d’un décalage entre le discours et la situation sur le terrain. « En deux ans de pandémie, le seul corps qui fait grève, ce sont les profs, alors que le symbole politique de cette crise, ce sont les écoles ouvertes ! », pilonne une autre.
« Pack » et hallali
Alors bien sûr, côté face, et en réponse à l’hallali des opposants qui, à l’instar du porte-parole du PS Boris Vallaud, ont demandé sa démission, l’exécutif n’a pas d’autre choix que de faire bloc. Pas la peine, à moins de trois mois du premier tour de l’élection présidentielle , d’aggraver la situation en fragilisant davantage le titulaire d’un ministère clé et toujours inflammable.L’exécutif est « très en soutien de Jean-Michel Blanquer », a martelé ce mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
« Blanquer, il a bon dos. Il aurait pu communiquer mieux et plus tôt. Mais il est en première ligne et au bout d’une chaîne dont il est tributaire », défend un ténor de la majorité.
Mais côté pile, quelque chose s’est cassé, même chez ceux qui le soutiennent encore. « Il a été incroyable sur le dédoublement des classes, le retour aux fondamentaux, salue un poids lourd du gouvernement. Le problème, c’est qu’il a été un peu trop bon élève à ne pas contester certaines décisions prises dans son secteur avec la crise ».
Sous-entendu, il ne s’est pas battu quand un protocole semblait inapplicable…Il a déçu, aussi, relève-t-on dans la majorité, avec les crispations au moment de l’examen de sa loi « confiance » ou son refus d’obstacle aux régionales. Il agace avec son « obsession du wokisme », dixit un Marcheur et sa sortie sur l’allocation de rentrée scolaire et les écrans plats, qu’avait fustigée Olivier Véran, a laissé des traces.
Grève contre un virus
tout va vite et c’est toujours à la dernière minute »