Faut-il croire au BioPod, la future ferme spatiale que prépare Interstellar Lab  ?


EDIT  : Après la publication de cet article, le Cnes, l’agence sptatiale française, a tenu à réagir par la voix de Lionel Suchet, directeur général délégué au Cnes. Nous rajoutons ses propos dan le papier.Peut-être avez-vous vu Seul sur Mars ? Dans ce film de Ridley Scott sorti en 2015, Mark Watney, incarné par Matt Damon, se retrouve coincé sur la planète rouge pour plusieurs années avant l’arrivée de la prochaine mission habitée. Botaniste de formation, l’astronaute se met alors à cultiver, avec les moyens du bord, des pommes de terre à l’intérieur du seul habitat disponible, un dôme conçu pour assurer la survie de six personnes pendant trente jours.S’il s’en sort, sans doute l’astronaute aurait eu la vie plus facile avec un « BioPod » sous la main. A terme, c’est en tout cas bien dans l’espace, pour supporter la vie des astronautes embarqués dans des missions longues sur la Lune ou Mars, qu’Interstellar Lab imagine le mieux son module d’agriculture en environnement contrôlé.

Hermétiquement fermé et en autonomie

un axe sur lequel la start-up continue de plancher. « A ce jour, le BioPod est branché au réseau électrique, mais nous travaillons à un système qui permettra de le rendre autonome de ce point de vue là aussi, avec des sources d’énergies portatives et bas carbone ».

Faut-il croire au BioPod, la future ferme spatiale que prépare Interstellar Lab  ?

Ce mardi soir, la start-up Interstellar Lab a présenté son premier BioPod, module d’agriculture en environnement contrôlé qui, un jour, pourrait permettre de cultiver des plantes dans l’espace. – Fabrice Pouliquen / 20 Minutes

Un BioPod lunaire à l’horizon 2027 ?

Quant à savoir si Interstellar Lab a pris de l’avance avec son BioPod, Alexis Paillet, là encore, tempère. « Cette première version ne prend aucunement en compte les contraintes spatiales, estime-t-il. On est déjà incapable d’envoyer ce type de modules dans l’Espace. Le design est à revoir aussi. L’une des contraintes à cultiver sur la Lune est de se protéger des radiations. Impossible alors d’avoir un module avec une membrane transparente. »

La Terre avant l’Espace

Bref, il y a encore du travail et surement pour plus de cinq ans. « Mais c’est normal, reprend Alexis Paillet. La réflexion commence tout juste et les projets, d’Interstellar comme de ses concurrents, sont encore peu matures. Il est peu probable qu’on ait besoin de ces modules de culture sur la Lune ou Mars avant 2035. »  « Lié à l’installation pérenne imminente de l’Homme sur la Lune et plus tard sur Mars, tout un processus de spatialisation d’activités terrestres se met en place, rappelle pour sa part Lionel Suchet, directeur général délégué au Cnes. Le Cnes accompagne avec intérêts différentes start-ups positionnées sur ces enjeux et Interstellar Lab en fait partie. Ce Biopod concrétise un projet dans un domaine très important et très porteur pour les bases spatiales  : la nutrition des équipages avec des produits frais. Nous croyons en ce projet pour sa capacité à répondre dans la décennie aux besoins de l’exploration spatiale habitée, mais aussi pour ses retombées immédiates sur Terre. »Car c’est bien vers la Terre que se tourne dans un premier temps Barbara Belvisi se tourne vers la Terre, où elle estime que ses BioPod peuvent aussi rendre bien des services. La présidente d’Interstellar liste alors les limites du système agricole mondial actuel. Ses émissions de gaz à effet de serre (de l’ordre de 23 % des émissions mondiales), les surfaces qu’il utilise (40 % des terres de la planète), sa consommation importante d’eau douce…Ces modules seraient la promesse d’éviter certains de ces impacts. Le recyclage de l’eau et la captation de C02, une tonne en moyenne par an, ne sont pas les seuls avantages qu’Interstellar Lab met en avant. « C’est aussi des hausses de rendement agricoles, moins de surface utilisée, pas de pollutions…, vante Barbara Belvisi. Et il peut être déployé n’importe où et rapidement. » Reste la question des volumes produits attendus  :  « Environ cinq tonnes par an en moyenne par BioPod », glisse Barabara Bellivisi. Pas de quoi se substituer aux cultures en pleins champs. Mais ce n’est pas le but. « On n’utilisera jamais un BioPod pour produire de la salade en France », illustre-t-elle.

Dix BioPod à venir en 2023

commence-t-il. Il est certes très joli, mais ce module n’est pas si différents de ce que faisait Agricool (autre start-up française) en cultivant dans des contenairs maritimes reconvertis », pointe-t-il.